Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 26 décembre 2024

Jeudis en poésie : Les sapins, de Guillaume Apollinaire

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.

Et toujours l'envie de garder un fil poétique avec ce rendez-vous des CROQUEURS DE MOTS qui est revenu sans ses jeudis 

Les Sapins

Les sapins en bonnets pointus
De longues robes revêtus
Comme des astrologues
Saluent leurs frères abattus
Les bateaux qui sur le Rhin voguent

Dans les sept arts endoctrinés
Par les vieux sapins leurs aînés
Qui sont de grands poètes
Ils se savent prédestinés
À briller plus que des planètes

À briller doucement changés
En étoiles et enneigés
Aux Noëls bienheureuses
Fêtes des sapins ensongés
Aux longues branches langoureuses

Les sapins beaux musiciens
Chantent des noëls anciens
Au vent des soirs d’automne
Ou bien graves magiciens
Incantent le ciel quand il tonne

Des rangées de blancs chérubins
Remplacent l’hiver les sapins
Et balancent leurs ailes
L’été ce sont de grands rabbins
Ou bien de vieilles demoiselles

Sapins médecins divaguants
Ils vont offrant leurs bons onguents
Quand la montagne accouche
De temps en temps sous l’ouragan
Un vieux sapin geint et se couche

Guillaume Apollinaire, Rhénanes, Alcools, 1913


Guillaume Apollinaire — Wikipédia, 1880, 9 novembre 1918, poète français né sujet polonais de l'Empire russe à Rome. 





mardi 24 décembre 2024

En regardant dans le rétro : pensées de Noël (3)

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.

En attendant les consignes de Dômi qui sont en ligne (on n'attend plus que les lettres pour dire nos préférences), j'avais regardé loin dans le rétro mes billets de Noël avec l'envie d'en exhumer quelques uns dont celui-ci Fadosi continue: Défi n°156 : Noël au balcon ou noël aux tisons ? de décembre 2015, où lilousoleil à la barre nous invitait à écrire un vrai conte de Noël.

Ce matin de Noël de l'an 2010, le merle Topaze revenait comme souvent dans le jardin d'Eden qui avait sauvé la nichée de Merlette avant que les grands enfants de la maison ne viennent les en déloger. 
Ce matin de Noël, une petite feuille morte gisait sur la neige fraîche.

Le merle Topaze a longtemps hésité avant de lire la feuille suspendue au-dessus de la neige. Il craignait à juste titre de pénétrer l'intimité du secret d'un journal. Et il avait raison. Ce n'était pas la lettre de Faustine. Cette feuille-ci n'était pas arrivée ici par hasard. C'était un extrait du journal du Père Noël.

Les premières pages étaient remplies d'une liste interminable de demandes en tous genres, toutes plus insolites les unes que les autres. Et puis la liste comportait en particulier  des requêtes que le père Noël avait entouré de rouge et prolongé d'un point d'interrogation qui renvoyait à des commentaires.

La suite semblait écrite de la main même du vieillard mais les intempéries en avaient abîmé des fragments.

Si jeunesse savait  ...                                                Comment des enfants peuvent-ils encore me demander ce genre de choses. Quand on me demande des armes jouets leur envoyer Ne joues pas au soldat, chanson de Léo Lelièvre et Paul Dalbret, écrite avant la fin de 1924.

                                            ... Le beau temps. Ceux-là, ils ne savent pas que les saisons sont le rythme de la vie. Le froid et la neige sont le repos de la terre et des hommes. enfin, devraient être. Il y a bien longtemps que les hommes ne savent plus arrêter leurs travaux. Au risque de négliger d'autres formes d'activités pourtant si nécessaires.

Ah cette demande-là me plait bien. Je voyage à longueur d'année pour préparer le grand jour. alors je comprends cette curiosité pour les pays d'ailleurs. Améliorer les conditions d'accueil.

Cependant, ils sont toujours trop pressés d'arriver :                                                 ... ménage sa monture. Et j'ajouterais volontiers qu'il faut aussi ménager leur planète ... et pas seulement. Regarde Merlin, regarde Mélusine. Comment peuvent-ils aller chercher un leurre de bonheur dans les pays du soleil ? Oui je sais vous allez me dire qu'ils veulent passer Noël au balcon ! Grand bien leur fasse, s'ils n'en connaissent pas la suite !

A voilà les plus touchantes, mais aussi bien difficiles à résoudre. Celle-ci résume bien les demandes de ce genre :

Cher père Noël,
Depuis que je suis né, je ne me suis pas bien rendu compte de ton existence. Je t'écris en ultime recours et sans trop y croire. Je sais que si tu existes, tu ne peux pas tout. Mais tout de même, est-ce si difficile à réaliser ?
Cher père Noël, je suis encore bien petit et chaque jour je vais travailler dur à la fabrique. tu sais pour usiner ces objets qui sont made in ... et qui remplissent ta hotte en ce moment.
Mon grand frère est à peine plus âgé mais lui, maintenant, c'est un jouet parmi d'autres pour certains touristes. Je ne le vois plus et il n'a pas voulu m'expliquer ce qu'on lui faisait faire. Mais je sais qu'il n'est pas heureux. J'ai entendu dire que d'autres, dans d'autres pays, on leur fait jouer à la guerre, ... mais pour de vrai !
Alors petit papa Noël, si seulement tu as un tout petit peu de pouvoir sur la sagesse des grands, je te le demande, je t'implore :

S'il te plait, redonnes-moi, redonnes-nous notre enfance !

Jeanne a réussi à force de ruses à photographier le merle ...


.... mais elle n'a pas pu le prendre en flagrant délit de lecture. Il se sauvait à chaque fois qu'il voyait poindre l'ombre de la photographe ...

Le matin de Noël 2015, une autre feuille morte attendra peut-être impatiemment la visite du merle Topaze.






 

lundi 23 décembre 2024

Après la tourmente,

 petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée. 

Après la tourmente,

Dans le chaos des tôles froissées 
dans l'amas des murs fracassés
dans le fracas de vies brisées :

des masques sur papier froissé

Leurs chemins de vie fracassés
où sont cachés les corps brisés?
près d'eux  survivants déchirés
affamés, perdus, apeurés
assoiffés sans toits égarés.

et tant de gosses, à vie, blessés.

L'âme des morts semble apaisée
©Jeanne Fadosi, jeudi 19 décembre 2024
pour la page 241 de l'Herbier de poésies
à découvrir avec les autres brins sur la page 241



Papiers froissés - YouTube de Dominique A, 2020

samedi 21 décembre 2024

Pour l'image 40 de An'Maï : cha pense !

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.

ma participation Sur l'image 40 proposée le 16 décembre par An' Maï pour ses défis Une image des mots  


N'en déplaise au cardinal(1)
Vénus(2) n'a rien de soumise.
Jamais ne sera captive
Comme l'ide en son bocal.

Nul désir d'être chacal
Car, à la vitre, attentive
Aux flocons, pas si naïve,
Ell' sait qu'ils sont fleurs du mal(3).

Au chaud derrière les carreaux,
Ell' plaint les petits oiseaux
Qui frissonnent dans le froid.

Il n'y a rien à comprendre(4)
Des humains laissant dehors
D'autres humains à leur sort.
©Jeanne Fadosi, mercredi 18 décembre 2024

Les quatorze chats de Richelieu
(1) allusion aux quatorze chats du Cardinal de Richelieu dont celle qu'il appelait Soumise.

(2) en souvenir de Vénus, une chatte douce et câline que je voyais en vacances et qui aimait aussi les pensées sinon penser.


(3) J'avoue que l'emprunt et le détournement de ce titre si célèbre et si sulfureux de Baudelaire est ... douteux. Quoique ! Au moins trois poèmes de ce recueil évoque un ou des chats :

(4) pour prolonger la belle chanson de Alain Chamfort Les salamandres :

jeudi 19 décembre 2024

Jeudis en poésie : Gabiel Péri, de Paul Eluard

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.

Et toujours l'envie de garder un fil poétique avec ce rendez-vous des CROQUEURS DE MOTS qui est revenu sans ses jeudis 

Paul Eluard, poète français, 1895 - 1952

Gabriel Péri, journaliste et homme politique français, 1902 - 1941,

mort fusillé comme otage par les nazis au mot Valérien le 15 décembre 1941


« Gabriel Péri »

Un homme est mort qui n’avait pour défense 

Que ses bras ouverts à la vie

Un homme est mort qui n’avait d’autre route

Que celle où l’on hait les fusils

Un homme est mort qui continue la lutte

Contre la mort contre l’oubli

 

Car tout ce qu’il voulait

Nous le voulions aussi

Nous le voulons aujourd’hui

Que le bonheur soit la lumière

Au fond des yeux au fond du cœur

Et la justice sur la terre

 

Il y a des mots qui font vivre

Et ce sont des mots innocents

Le mot chaleur le mot confiance

Amour justice et le mot liberté

Le mot enfant et le mot gentillesse

Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits

Le mot courage et le mot découvrir

Et le mot frère et le mot camarade

Et certains noms de pays de villages

Et certains noms de femmes et d’amies

 

Ajoutons-y Péri

Péri est mort pour ce qui nous fait vivre

Tutoyons-le sa poitrine est trouée

Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux

Tutoyons-nous son espoir est vivant.

Paul Éluard, Au rendez-vous allemand, Paris, 1944

 

dimanche 15 décembre 2024

En coulisses de mes vagabondages ...


Je n'en finis pas d'explorer les pages de liens de mes blogs, même s'il y a des redondances. Que choisir en réédition ? Aurai-je l'envie et l'inspiration d'écrire un texte inédit pour ce vendredi ? Je les récapitulerai dans un billet annexe à celui-ci, pour ne pas encombrer cette page.

Fadosi continue: Peindre le monde (ou peindre un jardin dans sa cellule)
Fadosi continue: Défi n°213 : souvenirs de novembre (ou tricoter nos mots avec ceux des autres)
Fadosi continue: Romaric aimait la musique (ou la vie éphémère d'un épouvantail dans le jardin abandonné du voisin)
Fadosi continue: Murmures ... des saules et des jardins environnants
Fadosi continue: L'hortensia c'était en février 2023, son 24e hiver. Je pourrais en donner des nouvelles
Fadosi continue: Tapis de Fleurs encore un jardin des environs qui avait perdu sa jardinière (la paysanne, pas la potiche)
Fadosi continue: Je ne sais qui je suis ou de la contemplation d'un jardin à la méditation sur les métamorphoses du monde
Fadosi continue: Jardin secret (c'est aussi un jardin ... et qui n'en a pas ?)
Fadosi continue: Défi n°246 : redonner vie au jardin ! (de la pensée sauvage du jardinier de Prévert au jardin sans murs des Maurice Vlaminck et Genevoix
Fadosi continue: Au delà du jardin (premiers pas vers le monde)
Fadosi continue: Voyage intérieur, haïbun personnel (portée par la musique et les échos du jardin)
Fadosi continue: Le pont (de Georges Brassens et un jardin sur la terre de Serge Lama) : une invitation à la pause, loin de l'humaine folie.
Fadosi continue: Jardin invisible (comme ceux de jeudi dernier 21 novembre 2024)
Fadosi continue: Douce Chienne Fidèle (quand elle me qua mandait une sortie au jardin malgré la pluie : elle me manque)
Fadosi continue: Jardinier de la Terre (pour des jardins qui se méritent)
Fadosi continue: L'escalier (quand un jardin trouve son jardinier)
Fadosi continue: Sur la route des vacances (avec étape chez Tante Paulette et son  jardin)
Fadosi continue: Provence, c'est une pro (ou quand la chienne profitait de mon jardin)
Fadosi continue: Cosmopoétique de l'image (du jardin entretenu au jardin délaissé)
Fadosi continue: Lumières dans la nuit (dans le jardin de la nuit)
Fadosi continue: Eucher le pic vert (en hommage à mon cyprès que j'ai dû faire couper entre deux tempêtes) Un calligramme sympa
Fadosi continue: Guyot le griot* et d'autres oiseaux chanteurs
Fadosi continue: L'abeille, le mime et mon pantalon corsaire (ou une mésaventure dans un jardin de vacances)
Fadosi continue: Fruits d'abondance dans un jardin abandonné
Fadosi continue: Nil hors du fenil quand les chats musardent dans les jardins et aux greniers


 

samedi 14 décembre 2024

En regardant dans le rétro : pensées de Noël (2)

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.

En attendant les consignes de Dômi, j'ai regardé loin dans le rétro mes billets de Noël avec l'envie d'en exhumer quelques uns dont 

Ma non-lettre au Père Noël, 
mise en ligne le 16 décembre 2008, rééditée le 24 décembre 2013


Terre, Climat presque tempéré, le 16 décembre 2008 
                                                           
                                                                   Jeanne Fadosi

                                                                              Climat presque tempéré
                                                     Terre
                                                      Galaxie 8748

                                                      à

                                                      Père Noël
                                                     Adresse inconnue au fichier

              Père Noël,

             Je me décide enfin à t'écrire, car là, vois-tu, j'ai la rancune tenace.
J'aurais même envie de vider mon sac en t'écrivant des choses fort désagréables. Mais comme tu as le don d'ubiquité et que tu sais lire dans le cœur, je n'ai pas besoin de te préciser ce dont il s'agit. D'habitude, je suis plutôt du genre à pardonner même l'impardonnable, c'est  sûrement ma plus grande faiblesse, sinon un défaut, mais cette année-là vraiment, tu avais fait très fort dans ta hotte de rosseries ! Depuis, cette période, qui réjouit tant de petits et de grands enfants, je la regarde sur le côté, avec une sensation d'irréalité.


             Je n'arrive pas à fêter ce qui n'est pour moi qu'un anniversaire lugubre. Je peux le dire sans fard à ceux et celles qui m'aiment, me connaissent et respectent mon choix de solitude. Pour les autres, généreux, qui s'efforcent de m'inviter, j'arrive  presque toujours à donner le change.


             Ne crois pas que je me complaise dans la tristesse et l'ascèse, d'ailleurs, tu le sais aussi très bien. Je dîne en tête à tête avec moi-même, en améliorant mon ordinaire pour la réjouissance des papilles, je me prévois une soirée cocon avec des programmes télé que les snobinards ont tendance à décrier mais, sur la quantité de chaînes offertes, il y a presque  toujours l'opportunité de trouver des programmes de qualité pour l'agrément de l'esprit même pas décérébré. Je ressors, à défaut ou en plus, les recueils de chants de noël, les photos des souvenirs heureux, sans pathos, un beau livre de poésie, une vidéo, des disques, pour le plaisir des oreilles, des yeux et du coeur.

J'aime et je savoure cette solitude, quelque temps subie, mais qui m'a apprivoisée et me manque quand on m'en prive. 

             Alors aujourd'hui, Vieux roublard cruel qui nous a fait tant de mal, je peux te regarder droit dans les yeux et te dire : ça suffit !. On a assez morflé comme ça ! Tu pourrais au moins mettre dans nos souliers un peu de rêve, un peu d'espoir, un peu de générosité.


              Qu'est-ce qui t'a pris aussi de leur apporter ces drôles de petites machines* à échanger en cachette des messages avec le miroir aux alouettes ? Il te fallait des cobayes inventifs pour ce jouet du diable ?
   

Comment, tu ne savais pas que ce n'était pas un personnage fréquentable ? 

Si, mais tu ne pensais pas qu'ils s'en serviraient pour le pire ?

Tu pensais que ce n'était que provisoire !

Tstt, Tsssttt, Tsssstttt, ... tu sais bien qu'on peut faire de grosses bêtises dans le provisoire dont les conséquences sont définitives !

             Alors tu vois Père Noël, maintenant, je voudrais, mais je voudrais intensément que tu nous lâche les baskets, pour que nous y voyions clair enfin, et que nous puissions, en apprivoisant ce passé sordide, aller vers l'avenir d'un pas plus léger et plus assuré.

Apporte juste , si tu le peux, un chemin, un apaisement, un avenir, bref, le nécessaire pour vivre sans trop d'angoisse. 

             Quoi, ce n'est pas dans ton catalogue ? Mais à quoi sers-tu alors ?

             Hmm ! Je crois qu'il est grand temps que j'arrête cette bafouille, je m'étais promis de rester polie mais j'ai encore du mal à me contenir. Peut-être que si tu fais bien ton boulot, je pourrai t'écrire plus gentiment l'année prochaine. 

              Pour terminer comme il convient, je n'ai pas d'imagination pour une formule de convenance appropriée, mais tu en as certainement sous le coude.

Je te conseille, sinon, le dernier dictionnaire qui vient de paraître : les expressions les plus efficaces de la langue de bois.

                                               A la revoyure,

                                                                            Jeanne Fadosi



* ces drôles de petites machines étaient à l'époques des pagers qui faisaient leurs balbutiements en France Kobby, Tam-Tam, Tatoo, découvrez les ancêtres du SMS, utilisés essentiellement dans un cadre professionnel mais ici offert en douce à des enfants évidemment pour les manipuler.
Depuis, la puissance de ces supports de réseaux sociaux posent d'infinies questions :

C'est tellement désolant car on peut aussi s'en servir pour partager  Des images pleines d’espoir de 2024 - The Atlantic