Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

lundi 27 février 2023

L'hortensia

 Pour la page 220 de  l'Herbier de poésies 

Une image sépia.
convoquer les mots d'antan
je reste muette.

Dans mon petit jardin l'hortensia bien malmené par l'été précédent refait déjà quelques bourgeons, trompé par la douceur et la douce bruine de février.
La plante avait fleuri quelques jours la dernière demeure de maman aux derniers mois du siècle dernier. Je l'ai reçue en partage et emportée dans mon jardin. Année après année, au gré des temps turbulents, elle a passé les étés timidement. Printemps après hivers elle a réussi à surmonter fortes gelées et gel tardif, trop humides ou trop secs . Etés après printemps elle a survécu aux pluies d'orage, redressé ses hampes après la grêle, après l'ardeur du soleil trop cru.

L'image est tendre
comme ces cœurs hésitants
au seuil d'un mois de juin

Je l'avais cru moribond.
Il est trop tôt pour l'audace.
©Jeanne Fadosi, jeudi 23 février 2023
pour la page 220 de l'Herbier de poésies
à découvrir bientôt avec les autres brins sur la page 220

Nathalie Guillon-Manaud














Défi n°278 : fais-moi peur

NB, je ne puis depuis quelques temps commenter sur les blogs de la plateforme Blogger, y compris sur les miens (Conflits de cookies ai-je trouvé en réponse à d'autres blogueurs ayant le même problème sur le forum d'aide et je n'ai rien compris à ce qu'il était suggéré de faire) je vous prie donc d'excuser mon silence contraint pour commenter ces blogs dont j'admire en silence les merveilles  ...

À la barre des Croqueurs de mots cette quinzaine, Jazzy nous propose pour ce défi 278 :
jeudi 23 février Le thème de la peur en poésie
lundi 27 février  inventer une histoire à partir de ce tableau  » Fuyant la critique  » de Pere Borrell del Caso
Jeudi 2 mars Le thème du fantastique en poésie
Pere Borrell del Caso,Escapando de la crítica (1874) 

L'enfant a une douzaine d'années, un peu plus peut-être. L'âge où l'on entre en désobéissance. Et ce soir-là il en a assez de se coucher de bonne heure sans jamais rejoindre ses copains plus chanceux selon lui qui prolongent leur journée en palabres au pied de l'immeuble.
Il a mis son polochon sous la couette pour y simuler sa présence et a profité du bain de sa toute petite sœur donné, fait exceptionnel, par ses deux parents, pour s'éclipser le plus silencieusement possible et rejoindre ses potes. Il sait que son petit frère ne le trahira pas. Il lui a promis de l'emmener après son anniversaire.
La sortie a été facile mais comment rentrer sans se faire remarquer ? Il va lui falloir attendre l'aube en évitant de croiser son père qui part très tôt le lundi se ravitailler au grand marché. Heureusement que son vieux matelas a été entreposé dans la cave récemment avec toute sa literie enfantine pour son anniversaire. Ses parents font tout pour qu'il se sente bien. Comment leur dire sans les froisser qu'il étouffe dans ce cadre doré ?
 
Il fait froid malgré le confort de la couette. Il a entendu son père sortir de l'immeuble. Il compte les minutes et guette l'heure où il suppose que sa mère ira sous la douche. Il fait si froid dehors qu'il prolonge encore quelques instants ce temps suspendu.
Il a entendu le grondement sans comprendre. Il n'a pas senti le sol trembler. L'étagère et son chargement est tombé sur son lit de fortune, un bocal de tomates l'a assommé en se cassant sur son crâne.
Trou noir !
L'étagère a formé un écran protecteur et les réserves entreposées sont bienvenues. Depuis combien de temps est-il prisonnier de ce cadre ? Que s'est-il passé ? Les heures se succèdent l'une à l'autre pareilles. Il apprivoise les sentiments et les émotions qui surgissent dans sa solitude. Curieusement, la peur n'est pas venue en premier. L'urgence de sortir, la colère, la culpabilité, la résignation. La peur est venue quand il n'a pas retrouvé l'image et les prénoms de son frère et de sa petite sœur. La peur est venue en imaginant celle de sa mère et de son père.
 
- Il y a quelqu'un ? Si vous m'entendez tapez deux coups
L'homme fait signe de faire silence et compte sur les doigts : un deux 
- OK retapez deux fois puis une fois si vous êtes seul et deux fois si vous êtes plusieurs.
L'homme recompte sur ses doigts : un deux ... silence ... un ... silence ...
L'enfant a un peu plus de douze ans, une grosse bosse à la tête et quelques contusions. Son père, protégé au marché de plein air du lundi le sert dans ses bras. Est-il possible d'espérer encore pour sa mère, son frère et sa sœur ? Que va-t-il pouvoir dire à son enfant ?


à la "260e heure", un garçon de 14 ans a été également extrait des ruines de son immeuble dans le centre d’Antakya "après d’intenses efforts".
 cité sur le site de la RTBF, 17 février 2023
260 divisé par 24, cela fait 10 jours et 20 heures

samedi 25 février 2023

Les prénoms du mercredi saison 14 (liste jusqu'à fin juin)

 Bigornette aurait-elle pensé que sa joyeuse idée continuerait toutes ces années grâce à Jill Bill ?


La maîcresse de la cour de récré a annoncé qu'elle ferait la rentrée début octobre, vous y retrouverez sur son blog la liste des prénoms chez Jill Bill et peut-être, les liens du rassemblement

rendez-vous en octobre, mais à raison de 2 prénoms par mois... cela devient difficile, après 12 ans, d'en trouver de vieux, de rares, d'insolites.... bises de m'dame JB

jeudi 23 février 2023

Le Mal, de Arthur Rimbaud suivi de Au sablier du temps, texte personnel

NB, je ne puis depuis quelques temps commenter sur les blogs de la plateforme Blogger, y compris sur les miens (Conflits de cookies ai-je trouvé en réponse à d'autres blogueurs ayant le même problème sur le forum d'aide et je n'ai rien compris à ce qu'il était suggéré de faire) je vous prie donc d'excuser mon silence contraint pour commenter ces blogs dont j'admire en silence les merveilles  ...

À la barre des Croqueurs de mots cette quinzaine, Jazzy nous propose pour ce défi 278 :
jeudi 23 février Le thème de la peur en poésie
lundi 27 février  inventer une histoire à partir de ce tableau  » Fuyant la critique  » de Pere Borrell del Caso
Jeudi 2 mars Le thème du fantastique en poésie
Premier réflexe en requérant "peur" sur mon blog et étonnement devant la liste des liens , quatre pleines pages !!! et la frustration de choisir un poème, juste un poème ...
Alors j'ai pensé à tous ceux qui font la guerre et à leurs mères et à leurs enfants ...

LE MAL

Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ;
Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;

Tandis qu’une folie épouvantable, broie
Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ;
— Pauvres morts ! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !… —

— Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ;
Qui dans le bercement des hosannah s’endort,
 
Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
Arthur Rimbaud, cahiers de Douai, 1870, 1er cahier, 14e sur 15 poèmes 


Au sablier du temps

Combien de siècles encore
Au sablier du temps
Fantômes de l'Histoire
Réchaufferez vos sangs
Dans l'abreuvoir immonde
De celui des vivants
Où tant d'egos gloutons
Dans des marées de dunes
Engloutissent des phares
Et déterrent des loups ?
©Jeanne Fadosi, vendredi 14 février 2014, 



J'ai choisi Rimbaud et en écho quelques uns de mes vers 

Bataille de Crimée 1854



peur
NOM
synonymes
panique · phobie · frayeur · appréhension · frisson · épouvante · crainte · alarme · émotion · affolement · angoisse · souci · dédain · désir · intimidation

Le thème a continué à cogiter dans ma tête, alors j'ai composé ceci ---> Fadosi continue: Ont-ils eu peur ?

Ont-ils eu peur ?

En prolongement du jeudi poésie proposé par Jazzy pour le défi 278 des CROQUEURS DE MOTS sur le thème de la peur en poésie

A-t-il eu peur
l'enfant de la plage ?
Lequel ?
Celui dont on a retenu le nom,
celui qui a un temps ému.
 
Un temps si court
un temps vite oublié

A-t-il eu peur
quand la main de sa mère
l'a lâché ?

A-t-il eu peur
l'enfant des décombres ?
Lequel ?
Le "miraculé"
retrouvé vivant.

A-t-il, a-t-elle eu peur
toutes ces nuits, tous ces jours,
emmuré-ée ?

A-t-elle eu peur
l'enfant de la plage
laquelle ?
celle dont on connait
le nom de la mère.

A-t-elle eu peur
à la marée montante,
qui l'a noyée ?

Tant d'autres
sous les gravats
des séismes ou des bombes,
dans la furie des incendies,
dans la boue d'inondations, 
ou dans l'eau glacée
de leurs tombeaux.
©Jeanne Fadosi, mardi 21 février 2023

Fabienne Kabou, mère infanticide et trop fascinante accusée (lemonde.fr), 24 juin 2016 (Adélaïde, 15 mois le 20 novembre 2013)

mercredi 22 février 2023

Hermès l'urban breez

D'accord pour la rime, je n'ai aucune idée de la prononciation de breez mais pour l'idée ?

Hermès (Mercure en latin) n'est-il pas dans la mythologie grecque le messager des dieux et lui-même dieu du commerce et des voyages (j'allais oublier aussi des voleurs) ? avec ses sandales ailées ?

UrbanBreez-Home - urbanbreez.com

l'urban breez est un hybride entre le skateboard et la planche à voile et je doute qu'à un moment où la trottinette a bien du mal à trouver sa place dans les mobilités urbaines elle trouve son espace et son public.

Et si on se déplaçait tous en ville avec... des planches à voile ? - Détours (canal.fr)


J'essaierai de tenir à peu près à jour Mes prénoms saison 14
Mes prénoms du mercredi saison1 
dansaient à la guinguette de la Récréa-bigornette, et ceux de La cour de récré de JB avec mes participations aux Prénoms du mercredi :
Si vous voulez connaître la genèse de cette aventure ludique, Bigornette, Présidente d'honneur de La cour de récré de JB, pour avoir créé les prénoms du mercredi, s'en expliquait ICI.  

lundi 20 février 2023

La veuve

 NB, je ne puis depuis quelques temps commenter sur les blogs de la plateforme Blogger, y compris sur les miens (Conflits de cookies ai-je trouvé en réponse à d'autres blogueurs ayant le même problème sur le forum d'aide et je n'ai rien compris à ce qu'il était suggéré de faire ...

Pour les pages 219 et 218 de  l'Herbier de poésies 

La veuve

Elle trottine sans bruit,
Sans égard pour les tulipes.
Son homme n'est plus.

Elle a hâte de regagner
Ses pâtures et son logis.

Sa mélancolie
pleure le bouquet d'anémones
qu'il n'offrira plus.

A-t-elle su bien le refaire,
ce noeud qui tient la barrière ?

Elle passe invisible,
dans son manteau de chagrin
La veuve au côteau.

Qui maintenant dénouera,
la ficelle sur sa clôture ?
©Jeanne Fadosi, jeudi 16 février 2023
pour les pages 218  et 219 de l'Herbier de poésies
à découvrir bientôt avec les autres brins sur la page 219
et parmi les retardataires sur la page 218

Un pastel de Martine Madelaine-Richard 
Le marché de Carcassonne


Photo ABC

vendredi 17 février 2023

"Il était une fois la guerre"

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 pour  Le nid des mots de abécé, thème de février :  

thème à publier le vendredi 17 février 2023 sur votre blog :

"Il était une fois la guerre"

Le nid des mots de abécé

Il était une fois un mot
interdit même chuchoté
un mot de tous les dangers
dans les faits comme les pensées

Il était une fois un mot sauvage
qu'on n'efface pas même sans le dire
un mot de bien trop grands dommages
en actes qui font des ravages.

Il était une fois un mot
à éradiquer de la Terre
et garder dans les dictionnaires
pour ne plus avoir à la faire.
©Jeanne Fadosi, vendredi 20 janvier 2023
pour le nid des mots du 17 février 2023

poésie de l'instant avec quelques retouches après avoir écouté  la revue de presse de France Inter le matin même alors que je me secouais les neurones pour me souvenir due thème du nid des mots de février que j'avais enregistré sans le mémoriser et après avoir redécouvert ce thème. Il y a des mots et des faits terribles qu'on aimerait oublier.


Retour sur mes billets autour de ce thème
Inutile et meurtrière, la guerre de Crimée est provoquée par l'entrée des troupes russes en territoire ottoman. déjà en 1854
Ce jour d'avril 2022, je concluais l'article en écrivant :
Il faudra sans doute qu'un jour et le plus tôt possible, les nations s'accordent pour, à l'instar des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, que la guerre d'agression soit en elle-même un crime et leurs auteurs condamnés comme des criminels qu'ils sont.

comme le titre d'un des livres les plus connus toutes époques et tous pays confondus, publié en feuilleton entre 1865 et 1869 et dont les réflexions méritent toujours que dans le monde entier elles soient  méditées. 




Le jour qui fait un enfant orphelin le prive en même temps des amis de son âge. Devant tous il baisse la tête ; ses joues sont humides de larmes. Pressé par le besoin, l'enfant recourt aux amis de son père ; il tire l'un par son manteau, l'autre par sa tunique. Mais, même parmi ceux qui ont pitié de lui, plus d'un, s'il lui offre un instant sa coupe, le laisse seulement y mouiller les lèvres, non point son palais. Et celui qui a père et mère brutalement l'écarte du festin, avec des mains qui frappent et des mots qui insultent : « File, et sans faire de façons : ton père n'est pas de la fête. »

Chant XXII, discours d'Andromaque


et aussi 

et en conclusion provisoire


vitrine de Noël 2022 d'une librairie
   et mon étonnement d'alors 
   manipulation involontaire
   des images

jeudi 16 février 2023

L’habit d’Arlequin, de Jean-Pierre Claris de Florian

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Laura Vanel Coytte à la barre des CROQUEURS DE MOTS pour le défi n°277 nous propose d'écrire ou/et de partager des poèmes autour du mardi gras et  
Jeudi  16 : dans ce décor de carnaval ou cette ville en fête, qu'arrive t-il à votre personnage?

L'habit d'Arlequin

Vous connaissez ce quai nommé de la Ferraille,
Où l’on vend des oiseaux, des hommes et des fleurs.
A mes fables souvent c’est là que je travaille ;
J’y vois des animaux, et j’observe leurs moeurs.
Un jour de mardi gras j’étais à la fenêtre
D’un oiseleur de mes amis,
Quand sur le quai je vis paraître
Un petit arlequin leste, bien fait, bien mis,
Qui, la batte à la main, d’une grâce légère,
Courait après un masque en habit de bergère.
Le peuple applaudissait par des ris, par des cris.
Tout près de moi, dans une cage,
Trois oiseaux étrangers, de différent plumage,
Perruche, cardinal, serin,
Regardaient aussi l’arlequin.
La perruche disait : ” J’aime peu son visage,
Mais son charmant habit n’eut jamais son égal.
Il est d’un si beau vert ! – Vert ! dit le cardinal ;
Vous n’y voyez donc pas, ma chère ?
L’habit est rouge assurément :
Voilà ce qui le rend charmant.
– Oh ! pour celui-là, mon compère,
Répondit le serin, vous n’avez pas raison,
Car l’habit est jaune-citron ;
Et c’est ce jaune-là qui fait tout son mérite.
– Il est vert. – Il est jaune. – Il est rouge morbleu ! ”
Interrompt chacun avec feu ;
Et déjà le trio s’irrite.
” Amis, apaisez-vous, leur crie un bon pivert ;
L’habit est jaune, rouge et vert.
Cela vous surprend fort ; voici tout le mystère :
Ainsi que bien des gens d’esprit et de savoir,
Mais qui d’un seul côté regardent une affaire,
Chacun de vous ne veut y voir
Que la couleur qui sait lui plaire. “

Jean-Pierre Claris de Florian, De la fable, livre 4

Jean-Pierre Claris de Florian — Wikipédia (wikipedia.org) 1755 - 1794, dramaturge, romancier, poète et fabuliste français

Edgar Degas, l'Arlequin jaune, 1884

Paul Cézanne, Arlequin, 1888

Giovanni Domenico Ferretti,
Arlequin et Colombine, 18e siècle
Maurice Sand*, Arlequin, 1860
 dans Masques et bouffons











*Maurice Sand — Wikipédia (wikipedia.org), 1823 - 1889, écrivain, entomologiste et peintre français fils de George Sand

Evidemment j'ai un gros coup de cœur pour l'Arlequin d'Andrée Chedid publié dans textes pour un poème, Poèmes pour un texte mais je n'ai pas trouvé en ligne à qui m'adresser pour demander l'autorisation de le publier