Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 20 mars 2025

Jeudis en poésie : L'art poétique de Nicolas Boileau (extraits)

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.

Pour cette quinzaine, Jil et Dômi m'ont dit que le déficroq 304 serait animé par Rose sur le thème de l'art. Je ne vois ce mardi rien venir mais Dômi a donné à Rose jusqu'à mercredi pour afficher les consignes du défi.
Et avec l'envie de garder un fil poétique avec ce rendez-vous des CROQUEURS DE MOTS qui est revenu sans ses jeudis ... et pour surfer sur la vague du Printemps des Poètes, je réédite mon billet du jeudi 15 juin 2017 et ces extraits de Boileau que je dédiais à Henri de Margaux, un fidèle parmi les fidèles croqueurs de mots qui savait si bien et avec modestie dire tant en alexandrins et qui venait de "tirer sa révérence" remerciements -
De cette magnifique leçon aux rimeurs et poètes et plus généralement à celles et ceux qui se veulent créateurs, il me reste ces deux vers (voire le deuxième) érigés en maxime :
"Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage"
où l'on oublie promptement les deux suivants 
"Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez."
Il est certains esprits...

[...]
Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d'un nuage épais toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Surtout qu'en vos écrits la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
En vain, vous me frappez d'un son mélodieux,
Si le terme est impropre ou le tour vicieux :
Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,
Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.

Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d'une folle vitesse :
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.
J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. [...]
Nicolas BOILEAU, Recueil : L'art poétique, 1669 - 1674
     (Chant I), extrait




Nicolas Boileau, 1636 - 1711, poète écrivain et critique français

Souvent c'est l'extrait que les florilèges et les manuels donnent à découvrir ou commenter. C'est se priver d'une lecture en son entier qui vaut l'effort de prendre le temps et la réflexion. Laissez-moi au moins vous proposer encore les vers suivants

C’est peu qu’en un ouvrage où les fautes fourmillent,
Des traits d’esprit semés de temps en temps pétillent.
Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ;
Que le début, la fin répondent au milieu ;
Que d’un art délicat les pièces assorties
N’y forment qu’un seul tout de diverses parties,
Que jamais du sujet le discours s’écartant
N’aille chercher trop loin quelque mot éclatant.

Craignez- vous pour vos vers la censure publique ?
Soyez-vous à vous-même un sévère critique.
L’ignorance toujours est prête à s’admirer.
Faites-vous des amis prompts à vous censurer ;
Qu’ils soient de vos écrits les confidens sincères,
Et de tous vos défauts les zélés adversaires.
Dépouillez devant eux l’arrogance d’auteur ;
Mais sachez de l’ami discerner le flatteur.
[...]

lundi 17 mars 2025

Pour l'image 46 de An'Maï : cinq ans

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.

Sur l'image 46 proposée le 16 mars par An' Maï pour ses défis Une image des mots


Cinq ans dans la frise du temps

Des enfants n'ont eu que les sons
sous les visages dérobés
aux gestuelles des expressions.

Des enfants n'ont eu que les sons
et des regards démesurés
sans les mimiques des émotions.

Naguère muselés sous les masques,
Les mots s'éparpillent en pluie
de signes qui ne font plus sens,

au gré du vent qui disperse
les traces des fragiles savoirs
dédiés, comme tout, à disparaître.

Méticuleusement elle ramasse
les lettres éparses en jachère
et patiemment refait des phrases.

A l'échelle des temps cosmiques,
trois, voire six, millénaires infimes.
cinq ans ne sont que des mots vides !

Et pourtant, en cinq ans ...
©Jeanne Fadosi, lundi 17 mars 2025


Muscle facial — Wikipédia  "En se basant sur les muscles faciaux faisant appel aux émotions, Paul Ekman a mis en évidence 43 muscles faciaux capables de produire environ 10 000 expressions, dont 3 000 porteuses de sens. Il a été le premier chercheur à établir avec une grande précision les critères de détection des micro-expressions."


dans les liens de ce billet, pour les mots voix et violence, je partage l'enregistrement de 1954 de l'abbé Pierre. J'ai hésité en redécouvrant mon article à l'aune de la récente médiatisation de ses abus sexuels (à l'évidence connus depuis très longtemps, du moins dans les sphères privées) où de nombreux hommages présents dans l'espace public sont retirés. (et à juste titre, jusqu'à débaptiser sa fondation.

Pour autant, j'ai réécouté cet appel de janvier 1954. La puissance de ses mots, la prise de conscience et l'élan qu'ils ont provoqués.
Faut-il pour autant museler cet appel ? alors que dans le même temps on continue à crier au génie littéraire de Céline et de Sade !

Pour finir, une petite vidéo pour apprendre à dessiner les expressions du visage

jeudi 13 mars 2025

Jeudis en poésie: Poésie volcanique 2 pour le déficroq 303

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Pour cette quinzaine, le déficroq 303 est animé par Durgalola qui nous propose de surfer sur la vague de la poésie volcanique, thème du Printemps des poètes 2025. Je complète donc ma participation de lundi 10 mars par ces deux rééditions complémentaires.

En attendant demain 

Sur la pente de la colline du monde Sisyphe remonte une fois de plus son rocher. Il est rouge d'effort et de colère et la terre verte de peur.
Sisyphe inlassable
obstiné, désespéré,
gravit la montagne.

Dans la nuit pas tout à fait noire, la lune indifférente éclaire sa progression harassée.
Sisyphe inlassable
obstiné, désespéré,
gravit le volcan.

©Jeanne Fadosi, mardi 19 décembre 2017
pour l'Herbier de poésies 95
à découvrir avec les autres brins sur la page 95 de L'Herbier

Volcan

Dans ses entrailles
la lave hurlante
Dans l'air sidéré
des cendres
rien que des cendres
et l'anéantissement.
Non ! Une virgule se déplie,
une lueur
la vie
l'espoir en suspension ...
©Jeanne Fadosi,  28 mars 2016
pour l'herbier de poésie 39
à voir chez Adamante


lundi 10 mars 2025

Déficroq 303 (n°12 2024-2025) : Poésie volcanique 1

 
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Pour cette quinzaine, le déficroq 303 est animé par Durgalola et voici  ce qu'elle nous propose :
A mon tour de vous proposer le défi 303  pour le lundi 10 mars ; les jours rallongent, le mois de février n'est plus, et ce sera le printemps des poètes** (du 14 au 31 mars) ; le thème est "volcanique" ; j'attends vos poèmes (toutes les formes permises, celles avec des vers, des acrostiches, sans, sous forme de texte également...). Possibilité d'éditer un poème volcanique d'un auteur aimé. Pour ceux qui préfèrent quelques mots pour pimenter votre texte, en voici quelques uns : ardent, feu, Etna, rouge, lumière.
Une aubaine en ces temps où j'ai peu de temps à consacrer aux blogs, j'ai déjà défriché le sujet pour le nid des mots programmé pour le vendredi 21 mars prochain. Je m'en vais ici rééditer ma participation du 25 novembre 2024 à L'Herbier de poésies Fadosi continue: Alors on danse *, 17 novembre 2024.

Je n'imaginais pas ne pas rééditer aussi Fadosi continue: En attendant demain, 19 décembre 2017 et Fadosi continue: Volcan, 28 mars 2016, j'en ai donc programmé la réédition pour mes jeudis en poésie du jeudi 13 mars qui vient.

Alors on danse ?

Voyage d'une vie,
Ils voulaient les voir danser
dans leurs traditions.

Devant les touristes
Des danseuses balinaises
font offrande aux dieux

Au dieu de la guerre
le guerrier danse sa requête :
avoir du courage

Ils gagnent leur vie
auprès de ces voyageurs
pour les faire rêver.

Les dieux ancestraux
n'en ont rien à faire
de ces faux-semblants.

Sur une île voisine
un volcan s'est mis en transe
vidant les hôtels

La terre proteste
en dansant avec le diable
pour se faire entendre.

Des îles par centaines
seront bientôt sous les eaux
Leurs habitants pleurent.

Des messieurs sérieux
dansent ensemble sur les volcans
Déni ET défi.
©Jeanne Fadosi, dimanche 17 novembre 2024
pour la page 239 de l'Herbier de poésies
à découvrir avec les autres brins sur la page 239


Eruption au Mont Vésuve, Château de Maisons-Laffitte
je n'avais pas relevé le nom de l'artiste, peut-être Pierre-Jacques Volaire — Wikipédia


Et en prose mais dans l'air du temps et de plus en plus d'actualité, cette fantaisie ironique écrite en décembre 2022 pour les prénoms du mercredi qu'animait Jill Bill Fadosi continue: Etna la vespa vintage

samedi 8 mars 2025

Le pouvoir des images

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Quelques réflexions et surtout quelques liens exhumés d'un de mes brouillons laissés en rade depuis le 1e juin 2023, en prolongement de mes dernières participations à des jeux d'écriture, notamment sur des images.


 Le pouvoir de l'image : persuasion, émotion et identification | Cairn.info

🧠 LE POUVOIR DES IMAGES : manipulation ! - YouTube

Ce que montrent les images - La Vie des idées (laviedesidees.fr) Philippe Descola, entretien au Collège de France

Les images ont-elles un pouvoir? – L'image sociale Le carnet de recherches d'André Gunthert

Mai 68, ou la construction de l’histoire par l’image – L'image sociale

et aussi pour actualiser la réflexion

 GRAND ENTRETIEN. "Sur TikTok, on est confronté assez rapidement à la désinformation" : une spécialiste des fake news explique pourquoi ce réseau social leur est propice

Le pouvoir des mots

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Pas d'image cette fois mais d'autres réflexions en liens et en prolongement des mes billets, gardées en brouillon du 31 mai 2023

Le Pouvoir Des Mots Et Leurs Impacts Sur Notre Vie (motive-toi.com)

«  Les mots ont un pouvoir magique. Ils peuvent apporter le plus grand bonheur ou le plus profond désespoir  » – Sigmund Freud

LDB #9 - Le pouvoir des mots - Spécial langue de bois - YouTube

"Les mots ont le pouvoir d’édifier les gens, de les confiner là où ils sont et de les briser. Ce sont des armes invisibles qui transportent plus que des sons et du sens, ils transportent du pouvoir. Ils brisent nos rêves ou les construisent. Les mots sont la force la plus puissante dont nous disposons pour nous exprimer."

Que peuvent les mots ? | Philosophie magazine (philomag.com)

Le pouvoir des mots - Nos Pensées (nospensees.fr)

Le Pouvoir Des Mots : L'art De Les Utiliser À Ton Avantage (femmedinfluence.fr)

LE POUVOIR DES MOTS - YouTube

Fadosi continue: Gabriel Péri, de Paul Eluard

et aussi :

GRAND ENTRETIEN. "Sur TikTok, on est confronté assez rapidement à la désinformation" : une spécialiste des fake news explique pourquoi ce réseau social leur est propice

vendredi 7 mars 2025

Pour l'image 45 de An'Maï : Connaissances

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Sur l'image 45 proposée le 16 février par An' Maï pour ses défis Une image des mots  



Muse inspirée, elle semait à tous vents*.
Boy botoxé, il retient à tous muscles.

Kid effrayé dans la nacelle**
Balancée tel un berceau**
Privé de douceur humaine,
Il regarde vers le bas
Le désert se dérober.

Iris dilaté, l'œil en lévitation
Est sorti de la tombe***,
Toisant de haut la fosse commune
Des dépouilles connaissances.
©Jeanne Fadosi, mercredi 5 mars 2025
 
En solidarité avec les scientifiques qui défendent la science menacée.

**moïse | Dictionnaire de l’Académie française | 9e édition :"Corbeille d’osier capitonnée servant de berceau". Son nom vient de Moïse bébé sauvé des eaux
** Fadosi continue: Le long du quai, de Sully Prudhomme en inversion de la métaphore. Dans ce poème, c'était les hommes qui larguaient les amarres et les femmes (les mères) qui tentaient de les retenir.
"L’œil était dans la tombe et regardait Caïn."

jeudi 6 mars 2025

Jeudis en poésie : Le Vésuve selon Victor Hugo

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Et toujours l'envie de garder un fil poétique avec ce rendez-vous des CROQUEURS DE MOTS qui est revenu sans ses jeudis ... et pour surfer sur la vague "volcanique" du Printemps des Poètes 2025, suggéré comme thème du déficroq 303 par Durgalola.

Dicté après Juillet 1830 [VII]

[...]
Quand longtemps a grondé la bouche du Vésuve,
Quand sa lave écumant comme un vin dans la cuve,
Apparaît toute rouge au bord,

Naples s’émeut : pleurante, effarée et lascive,
Elle accourt, elle étreint la terre convulsive ;
Elle demande grâce au volcan courroucé.
Point de grâce ! Un long jet de cendre et de fumée
Grandit incessamment sur la cime enflammée
Comme un cou de vautour hors de l’aire dressé.

Soudain un éclair luit ! Hors du cratère immense
La sombre éruption bondit comme en démence :
Adieu, le fronton grec et le temple toscan !
La flamme des vaisseaux empourpre la voilure.
La lave se répand comme une chevelure
Sur les épaules du volcan.

Elle vient, elle vient, cette lave profonde
Qui féconde les champs et fait des ports dans l’onde.
Plage, mers, archipels, tout trésaille à la fois.
Les flots roulent vermeils, fumants, inexorables,
Et Naples et ses palais tremblent plus misérables,
Qu’au souffle de l’orage une feuille de bois !

Chaos prodigieux ! la cendre emplit les rues.
La terre revomit des maisons disparues,
Chaque toit éperdu se heurte au toit voisin,
La mer bout dans le golfe et la plaine s’embrase,
Et les clochers géants, chancelant sur leur base,
Sonnent d’eux-mêmes le tocsin !

Mais c’est Dieu qui le veut ! Tout en brûlant des villes,
En comblant les vallons, en effaçant les îles,
En charriant les tours sur son flot en courroux,
Tout en bouleversant les ondes et la terre,
Toujours Vésuve épargne, en son propre cratère,
L’humble ermitage ou prie un vieux prêtre à genoux.

Victor Hugo,10 août 1830 - “ Les Chants du Crépuscule - Dicté après Juillet 1830 [VII] ”



Éruption du Vésuve, Jakob Philipp Hackert, 1774