Josette depuis sa Cachette pilote le défi n°244 des CROQUEURS DE MOTS et nous y invite à jouer sur le double sens des mots avec une brève histoire le lundi 25 janvier et pour les jeudis :
le 21 janvier une poésie en rapport avec une villele 28 janvier une poésie en rapport avec la campagneou thème libre à votre choix
Pour un poème sur la campagne j'avais l'embarras du choix, entre J'aime l'âne si doux de Francis James ou Le semeur de Victor Hugo ou Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneux (Automne de Guillaume Apollinaire.
J'ai porté mon choix sur le ver luisant pour deux raisons.
1) Vous croyez ne pas connaître ce poète et pourtant c'est lui qui a écrit La biche brâme au clair de lune ...
2) des lucioles et des vers luisants, j'en voyais plein les soirs d'été dans mon enfance. Moins sans doute dans les années 1980 sans que je m'en rende compte. Rarement dans les années 2000. Plus du tout depuis quelques années déjà.
LE VER LUISANT
Le petit ver luisant dans l’herbe
S’allume cette fois encor
A la même place ! Le cor
Pleure au loin ; la nuit est superbe.
Au doux âge où l’on est imberbe,
Je l’admirais comme un trésor.
— Le petit ver luisant dans l’herbe
S’allume cette fois encor.
Mais, dira le penseur acerbe :
« Tout ce qui reluit n’est pas or ! »
Moi, je réponds à ce butor,
Que j’aime, en dépit du proverbe,
Le petit ver luisant dans l’herbe.
Maurice Rollinat — Dans les brandes, poèmes et rondels, 1877
Maurice Rollinat, poète, 1846 - 1903
Son oeuvre en ligne sur wikisource