C'est l'heure noire d'avant le sommeil, rituel immuable au jardin de la nuit. Le campanile sonne la demie de onze heures. Le vent du nord fait filer les nuages. L'avion de onze heures n'est pas passé ce soir.
L'herbe est trop haute
et beaucoup trop mouilléeLa lampe de cour du voisin s'éclaire crûment balayant l'herbe déserte. Non loin une chouette chevêche affolée lance son cri de crécelle*.Je n'ai pas revu
mon ami le hérisson**A-t-il survécu ?Chanteront-ils encore les grillons, les criquets, aux soirs tièdes de l'été à venir ? La lune en fin croissant cherche en vain le clocher d'où elle pourrait s'inviter dans l'intimité d'un foyer. Le très vieux bougon solitaire regarde, ou pas, la télé allumée tout le jour.
Pas un moucheronjuste le frisson des feuillesfroissées par le ventBientôt les rues du village plongeront dans la nuit noire, immuable horloge automate. Qu'en pense le petit peuple de cette nuit artificielle ? Dans le silence de ma chambre, paupières closes, sommeil absent, je compterai des moutons, ou des étoiles.Le bambin demandeL'allumeur de réverbèreil servait à quoi ?Y aura-t-il des grillons cet été ?
* c'était vers la fin mars, il faisait très doux avant le retour du froid
** c'était fin octobre début novembre et il préparait son hibernation
Avec des espèces en voie de disparition, comme les abeilles, croisons les doigts côté grillons cet été ,-) merci Jeanne, bises
RépondreSupprimerBravo Jeanne, magnifiquement relevé ton défi de ces lumières dans la nuit ! Le chant du grillon en plus : SUPER ! Bon lundi de Pentecôte ! Bises♥
RépondreSupprimerBravo c'est un poème superbe, mon premier petit bonheur du jour qui se lève bientôt. Bisous
RépondreSupprimerJe ne sais pas comment tu fais à commencer ta journée si tôt. Merci de ta visite et ravie de te faire commencer la journée de bonne humeur
SupprimerBonjour Jeanne,
RépondreSupprimerPas de grillons dans mon jardin. Et ça me manque. Il y en avait tant qui enchantaient mes nuits estivales chez mes grands-parents.
Pas de hérisson non plus. Le seul jamais vu au jardin n'est jamais revenu.
J'ai beaucoup aimé ta nuit.
Bonne semaine à toi Jeanne
:)
j'avais vu un hérisson il y a quelques années et cet automne j'en ai vu un trois soirs mais je ne l'ai pas revu au printemps.
SupprimerCoucou Jeanne,
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ta façon d'avoir brodé autour de cette image.. Avec la pluie d'aujourd'hui encore, je me demande si nous finirons par les entendre un jour les grillons du beau temps et de la chaleur !
Bises et bon lundi de Pentecôte
Le temps qui me refroidit la carcasse jusqu'aux os gèle aussi mon imagination et je n'avais plus que la ressource de m'appuyer sur le quotidien de mes routines. bises
SupprimerLes grillons reviennent au moindre rayon de soleil, faudrait-il au moins qu'il reste plus d'un instant...
RépondreSupprimerL'allumeur de réverbère me fait immanquablement penser au Petit Prince
le clin d'œil au Petit Prince était évidemment volontaire et j'ai même laboré à vouloir l'intégrer sans en faire toute une tartine
SupprimerTrès joli texte Jeanne, les grillons et la chevêche, l'homme revêche et la lune qui veut une bonne place pour rayonner, super !
RépondreSupprimerC'est une jolie page... j'aime énormément ce que tu écris.
RépondreSupprimerLa photo d'Adamante est superbe, tes mots lui vont parfaitement.
Bises et douce journée.