Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

vendredi 18 janvier 2019

Femme en bleus

Pour la page 132 de l'Herbier de poésie

Le bleu s'insinue d'abord par traces, dans l'ombre de mots, de phrases insidieuses, dans l'intonation ironique. Un regard qui contredit le compliment de la première.

tu es en beauté ce soir
tu as cassé ta tir'lire ?
Les bleus à l'âme se succèdent, juste des ombres bleutées, font leurs nids en silence. Chaque mot, chaque petite phrase, même sans escalade, font de plus en plus mal.
Tu ne les sens pas
enrubannés des douceurs
de tes illusions.
Parfois viendront les coups. Les plus maladroits laissent des bleus. Les plus habiles savent ce qui ne laisse pas de traces visibles.
Toute une vie en otage
engluée dans la nuit muette.
©Jeanne Fadosi, jeudi 17 janvier 2019
pour l'herbier de poésies 132
à découvrir le vendredi soir  ou le samedi
avec les autres brins sur la page 132 de L'Herbier

Toile d'Arnaud Bouchet (avec son accord) publiée chez Marine

Illustration musicale : Bigflo et Oly Dommage

23 commentaires:

  1. Tout commençait si bien et puis… pauvre femme sous le joug d'un homme violent ! Partir, fuir, pas si simple… merci, JB

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. pas simple du tout et pourtant indispensable dans bien des cas !

      Supprimer
  2. J'aime cette toile comme J'aime le bleu. Un texte singulier tout en nuances qui décrit si bien le processus de destruction des pervers narcissiques.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. dans un autre état d'esprit, et sans la suggestion de l'otage, j'aurais pu y voir une suggestion de la naissance ...

      Supprimer
  3. Bien vu Jeanne, et il y a tant de femmes victimes de coups qui laissent des bleus, si ce n'est plus ...
    Bises et bon vendredi

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ou pire, qui n'en laissent pas car au moins les bleus ne peuvent complètement passer inaperçus sauf à ne voir ni un médecin de temps à autre ni personne d'autre que son tortionnaire (cela aussi existe)

      Supprimer
  4. Une progression terrible, inexorable (?)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Chaque histoire est singulière. Mais il y a des situations où il faut partir ou faire partir avant l'irréparable.

      Supprimer
  5. Les bleus à l'âme avant les bleus au corps, une stratégie implacable de ces manipulateurs. Un grand bravo pour ton texte qui sait si bien analyser ce processus .
    Bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne sais s'il s'agit d'une stratégie consciente mais en tous cas le processus est bien souvent terrible et la personne engluée ne s'en rend compte que lorsqu'elle ou il ne peut plus s'en extraire Terrible en effet ! et à la fin quelquefois catastrophique !

      Supprimer
  6. Les bleus qui font mal, très mal, trop mal... Ton illustration sonore est très bien choisie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. trouvé sur Internet à partir de mots clés, comme quoi les algorythmes de Google sont bien fichus

      Supprimer
  7. Bien trouvé, ces mots, Jeanne pour accompagner cette toile ! Pauvre femme, hélas ! Bonne fin de semaine ! Bises♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. pauvres femmes engluées dans la poix de la toile d'araignée
      bises

      Supprimer
  8. bon, un clic intempestif, j'espère que tu vas recevoir la première partie de ce message ? je reviendrais voir ! cette Mémé, alors !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ben non quand le clic est intempestif (et je connais cela) le commentaire n'est pas envoyé. Mais je suis bien contente quand même d'avoir ici de tes nouvelles

      Supprimer
    2. Donc dans un premier temps, je te demandais Jeanne, si tu étais contente de ton opération de la cataracte. Te remerciais pour ton passage sur mes terres bloguesques et bien sûr, saluer ton bel haïbun et son accompagnement musical .....

      Supprimer
  9. du bleu au corps du bleu à l'âme pour dire encore et encore le calvaire des "Anne Sophie"
    Un beau texte Jeanne.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. S'il n'y avait eu que le calvaire d'Anne-Sophie ! Rien ne pourra réparer ce qui s'est passé mais les violences continuent. Autant de femmes mortes ainsi "officiellement" (combien de morts violentes qui passent pour accidents ou mort naturelle ?) en 2018 que en 2017 ... Et la société est bien démunie à anticiper ...

      Supprimer
  10. Bleus au corps, bleus à l'âme, merci Jeanne pour lui, et pour ces femmes, toutes les femmes...
    Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. les peintures de ton fils interpellent et celle-ci a croisé mon vécu
      merci et bises

      Supprimer
  11. J'ai répondu à tes interrogations sur mon blog, quant à la mémoire tu peux tricher un peu du moment que tu en sais un bout par cœur.

    RépondreSupprimer
  12. Je t'ai lue d'abord là-bas... et même si tu n'avais pas signé, j'aurais reconnu ta participation.
    Merci pour cette page si sensible et si vraie.
    Je t'embrasse fort.

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés. Merci de patienter, je ne les valide pas toujours à la minute ni même quelquefois à la journée.
Certains rencontrent des difficultés à renseigner leurs liens voire ne peuvent plus commenter du tout sur blogger (un problème irrésolu depuis des mois) : vous pouvez signer votre commentaire de votre nom ou pseudo, merci
Comments are moderated. Thank you for your patience, I don't valide them immediatly.
anonymous comments are never validated except if they are signed in the text.