Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 2 novembre 2017

Ponctuation ...

Lénaïg a lancé le défi n°194 des CROQUEURS DE MOTS sous le signe du cygne et ces deux mots homonymes comme fils possibles des jeudis poésies.
Ces jours autour de la Toussaint font caisse de résonance dans les medias. Certains en font la journée de leurs morts, d'autres qui apprivoisent l'absence et quelquefois le non-sens voient leur douleur, assagie par les années ou encore fragile d'une perte récente, se rebiffer sous ces tapages.
J'ai fait beaucoup de kilomètres pour aller mettre des fleurs dans des cimetières familiers. Mes pensées n'ont pas besoin d'un jour spécial mais cette période est un rituel. Et si je ne vais pas sur d'autres tombes, ce n'est pas que j'oublie celles et ceux qui y sont.
c'était au début de septembre 2010 et j'avais écrit ce poème pour L'île de Lilie qui pilotait un défi des croqueurs avec cette jolie consigne :

"Ecrire un joli conte sur les signes qui sont la respiration des phrases et du sens"



En ce temps où l'on venait de porter en terre ma petite nièce sans que j'ai même pu y aller j'écrivais :

Pas vraiment d'inspiration en ce moment, toutes mes pensées tournent en bouclent et reviennent sur le sens et le non sens de ce qui vient de s'achever.

Alors juste cette banalité,

La vie est une parenthèse
qui s'ouvre en points d'exclamation,
et se décline en paragraphes
ponctués de points à la ligne.
de points-virgules ;; au fil du temps,
en d'autres points de suspension ...
quand le silence remplace les mots.

Elle accepte d'autres parenthèses,
pourvu que le chemin soit droit.
La ligne tantôt droite ou courbe,

la route plus ou moins fluide,
reste une succession de points,
la durée liant les instants.

Elle s'achève souvent bien tôt,
d'un autre point d'exclamation !
sidéré d'effroi celui-ci,
bien différent des tout premiers,
qui étaient d'avenir, de joie. 

Pour certains c'est le point final
d'une froide pierre tombale,
Pour ceux qui sont dans la croyance
d'un paradis et d'un enfer,
ce sont des points de suspension ...
qui s'ouvrent sur un infini. 

Sans croyance d'un rien ou d'un tout,
pour tous les autres  dont je suis,
dans l'humble hésitation du doute,
une vie entre parenthèse
devient point d'interrogation.
          Jeanne Fadosi, dimanche 5 septembre 2010, modifié mardi 1er novembre 2017




10 commentaires:

  1. la vie, un roman, à chaque individu le sien, avec le début et la fin, on aime une vie doucement aisée cela va sans dire, plutôt que de misère, alors elle n'en vaut pas la peine, quant à l'autre dans les cieux... Bonne fête nos morts, bonne fête puisque c'est votre jour et celui du fleuriste, bises Jeanne

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  2. Il est beau ton poème Jeanne.
    Bises et bon jeudi

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  3. Ta ponctuation nous fait voyager autour d'une mappemonde qui nous emmène de point en point vers un ailleurs qui nous semble souvent, ouvrez les guillemets, indéchiffrable, fermez les guillemets.
    Tu mets majusculement l'accent sur le point le plus aigu de nos vies, ce mystère qui nous fait sombrer dans l'inconnu et ne nous permet point de revenir à la ligne pour poursuivre notre chemin ici-bas...

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  4. J'accomplis tous les ans cette "parenthèse" dans ma vie, par une "visite à mon frère", Il est mort il y a 27 ans, à 31 ans, dans un accident. Chaque le compteur des années se remet en marche ... mais ce n'est pas (n'est plus) triste ... Pourquoi ? autant ne pas savoir.

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  5. Un bien beau poème pour cette vie entre parenthèse
    Bises

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  6. C'est magnifiquement bien écrit, Jeanne ! Bon vendredi ! Bises♥

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  7. Et chaque point d'interrogation attend sa propre réponse... En chemin de vie !

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  8. Ce sont des moments tellement difficiles. Tous les jours ou presque on pense à certaines personnes que l'on a aimées, avec qui on a partagé tant de bonheurs. Bon week end Jeanne.

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  9. C'est très beau et fort.Un hommage troublant à cette jeune vie si tragiquement interrompue. Bon week end

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  10. J'ai relu tes mots de là-bas, j'ai lu ceux d'ici...
    et, pardonne-moi de ne pas pouvoir dire l'émotion ressentie.
    La parenthèse refermée n'efface jamais la peine.

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