Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

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(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 29 avril 2021

Le cygne, de Sully-Prud'homme

 Jazzy à la manœuvre du défi n°250 des CROQUEURS DE MOTS, affolée de la disparition des couleurs, œuvre de l'infernal croquecolori, nous invite à retrouver en poésie au moins deux couleurs :

Pour le jeudi poésie du 29 avril le blanc.
Pour le jeudi poésie du  6 mai  les couleurs ensemble ou une en particulier.

Choix difficile car les couleurs sont très souvent sollicitées dans les mots de mon blog.

Si je choisis ce poème, c'est pour la grâce du cygne blanc, parce que j'aime beaucoup ce poète moins médiatisé que d'autres et qu'il n'avait guère été visité et/ou commenté lorsque je l'avais mis en ligne en novembre 2017.

Et parce que pour les jeudis poésie, je privilégie le partage de poème plutôt que de mettre en ligne l'un des miens (j'aurais pu rééditer Jardin invisible).

Dans un tout autre style et thème, j'aime bien aussi Le cahier, de Maurice Carême, et les effets de mots tracés par la lune ...

Le cygne

Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l'onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
A des neiges d'avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d'un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l'entraîne ainsi qu'un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d'acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
Tantôt le long des pins, séjour d'ombre et de paix,
Il serpente, et laissant les herbages épais
Traîner derrière lui comme une chevelure,
Il va d'une tardive et languissante allure ;
La grotte où le poète écoute ce qu'il sent,
Et la source qui pleure un éternel absent,
Lui plaisent : il y rôde ; une feuille de saule
En silence tombée effleure son épaule ;
Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,
Superbe, gouvernant du côté de l'azur,
Il choisit, pour fêter sa blancheur qu'il admire,
La place éblouissante où le soleil se mire.
Puis, quand les bords de l'eau ne se distinguent plus,
A l'heure où toute forme est un spectre confus,
Où l'horizon brunit, rayé d'un long trait rouge,
Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,
Que les rainettes font dans l'air serein leur bruit
Et que la luciole au clair de lune luit,
L'oiseau, dans le lac sombre, où sous lui se reflète
La splendeur d'une nuit lactée et violette,
Comme un vase d'argent parmi des diamants,
Dort, la tête sous l'aile, entre deux firmaments.

René-François SULLYPRUDHOMME, Les solitudes, 1867


SULLY PRUDHOMME, poète et écrivain français, 1839 - 1907

au bord de la Seine à Vernon

Villarceaux, château du bas

20 commentaires:

  1. J'en connais qui glissent sur un p'tit plan d'eau, en famille, et je ne m'en lasse pas, merci Jeanne, bises

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    1. près de chez moi, il n'y a qu'une petite mare et plus de grenouilles ni même de libellules comme quand je suis arrivée. Pas de plan d'eau avec cygnes à moins de 10 kms mais bientôt j'irai les voir ... bises

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  2. Merci pour ce très beau partage. Bises

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    1. avec plaisir. Ma libraire m'a prévenue ce matin que ton livre était arrivée. Je le découvrirai donc demain bises

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  3. Comme les grands esprits se rencontrent... 😉
    Nous avons publié le même poème pour le premier jeudi de Jazzy.
    Je le trouve magnifique.
    Toujours en pause administrative. En principe on se retrouvera sur mon blog à compter du 3 mai sur mon île, puisque le premier ministre a vendu la mèche hier quant à la levée des 10 km qui sera annoncée par le président demain.
    Bises et bonne journée Jeanne

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    1. comme ton île doit te manquer ! bises

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    2. Je me carapate lundi prochain en solitaire, entre deux prises de sang pour contrôler les effets indésirables de mes injections de méthotrexate qui en principe atténuent mes soucis de psoriasis. J'abandonne donc mes animaux et mon poux-ronchon jusqu'au 13 mai puisque le lendemain j'ai les infirmiers pour ce contrôle de quinzaine, et tous mes rendez-vous de fin du mois de mai au Chu de Rennes.
      Je reprends donc mes activités de blog de mon île. Bisous, bisous.

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  4. Quelle ^magnifique poésie Jeanne, merci et tes photos me plaisent beaucoup, ils sont si jolis ces palmipèdes dans ce beau cadre
    Bisous

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    1. les cygnes sont des oiseaux majestueux qui plaisent je crois à tout le monde ou presque. Prudence avec des enfants, les contempler de loin, ils peuvent se montrer agressifs quand ils ont à protéger leur nid bises

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  5. Quelle ^magnifique poésie Jeanne, merci et tes photos me plaisent beaucoup, ils sont si jolis ces palmipèdes dans ce beau cadre
    Bisous

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    1. sourires cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu de doublon

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  6. AH, le cygne blanc, plus qu'un oiseau un prince !

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  7. Bonjour, ce cygne blanc dégage une belle allure ! J'aime beaucoup cet animal et le poème qui l'associe est particulièrement inspirant ! Merci pour ce joli partage. Belle fin de journée à vous

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  8. Un tres bon choix Jeanne pour ce poème de Sully - Prudhomme. J'aime beaucoup ce poème qui peint si bien ce magnifique oiseau. Je ne peux m'empêcher de les photographier en vol, sur la Moselle, sur les berges du plan d'eau, dans leur nid. À l'envol ils sont aussi extraordinaires pour se propulser dans les airs.
    Un grand bravo pour ton jardin invisible.
    Merci pour ta participation multiple à ce jeudi poésie.
    Bonne journée
    Bises

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  9. Superbe choix, que ce poème, Jeanne !
    Deux magnifiques photos pour l'accompagner ! Bonne poursuite de ce jeudi ! Bises♥

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  10. Il y des vilains petits canards
    qui deviennent les rois de la mare !

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  11. c'est vrai qu'il est délaissé ce poète classique dont on apprenait les textes... c'est bien dommage, parfois au détour d'une conversation quelques mots suffisent pour nous le rappeler

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  12. Un beau poème pour célébrer ces oiseaux magnifiques! Bonne soirée

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  13. Très bien observé ! j'ai plusieurs recueils de Sully Prudhomme, je les ai mis de côté pour les ressortir un jour et en lire quelques poèmes. Bon week end. BISES.

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