J'ai initialement pensé rééditer le texte Papotages écrit en 2019 au lendemain d'un retour embouteillé un dimanche de week-end d'ascension. Il me semblait être un bon prolongement du jeu d'écriture du Nid des mots de samedi : "Quand on parle bien, on oublie les choses simples". Finalement, je vous propose plutôt deux Hai bun pour deux ascensions, l'une en mer dans les huniers, l'autre en montagne.
Dans les huniers
Il était un grand navire
Ce soir-là était doublement un grand soir pour le moussaillon. Il venait de franchir pour la première fois la ligne invisible de l'équateur, le jour même de ses douze ans. Selon la tradition, les marins lui offriraient sa première pinte d'alcool fort et il monterait tout en haut du grand mât.
La mer démontéese soulevait en montagnesdans les rugissants.
Depuis qu'il avait embarqué, il s'y était accoutumé mais la tempête était si rude que l'ordinaire de son dîner avait fini par nourrir les poissons par-dessus le bastingage. après le déchaînement des vagues, le breuvage acheva de lui mettre la tête à l'envers. Mille fois il manqua de dévisser du mât avant d'atteindre la hune. Mille fois il dérapa encore en allant toujours plus haut.
Dans la nuit opaqueune nef illuminéesemblait le narguer
"Le Hollandais volant" cria la petite voix étranglée du sommet de la grand voile. En ces temps d'ignorance et de rites païens, la première cuite faisait l'homme. Le cri était parole d'homme, reprise par tout l'équipage. Nul doute que la forme mousseuse trouant la nuit ne pouvait être que le vaisseau fantôme. Les marins en convainquirent jusqu'au capitaine et son illustre passager.
D'un vaisseau d'écumequi dansait dans les éclairssurgit la légende.
The Flying Dutchman, de Charles Temple Dix, vers 1860 |
Dans la montagne :
Le chalet sur la montagne
Sur les bancs de l'école, au temps de l'insouciance et des grandes espérances, ils avaient fait un pacte.
Au temps des fenaisons, ils allaient aider aux foins, main d'oeuvre docile oubliant l'école et ses leçons. A flanc de montagne ils partaient en escapade pendant que les grands se reposaient.
Au fil des étés, elle a abrité leur amour candide d'enfants, leurs émois adolescents, pendant que les grands négociaient des alliances.
Les anciens se moquaient d'eux. On disait "les amoureux". Ils protégeaient leur secret. Longtemps ils ont hésité à son nom, "Paradis" ou "Ça m'suffit"
Rudolf von Alt, Le Dachstein dans le Salzkammergut détail, 1840 |
De poèmes ascension en mer et en montagne que j'ai beaucoup aimés. Bravo. Mes petites filles arrivant demain, je fais une pause blog d'une semaine. Bises
RépondreSupprimerSuper belle page Jeanne, bravo... et doux jeudi... bises ;-)
RépondreSupprimerDeux magnifique rééditions pour ce dernier jeudi pour Laura.
RépondreSupprimerBravo Jeanne.
Bises et bon jeudi
J'aime beaucoup les deux histoires ,avec une préférence pour la seconde. Bise
RépondreSupprimerMerci pour ces deux superbes poèmes pour le jeudi poésie , en plus tres bien illustrés.
RépondreSupprimerUn grand bravo Jeanne, j'aime beaucoup cette forme de poésie.
Bonne soirée
Bises
Deux excellents poèmes pour relever ce défi, Jeanne ! Super !!! Bravo ! Bises♥
RépondreSupprimermagnifique ta participation j'ai relu avec plaisir tes haibuns
RépondreSupprimerbravo et bises Jeanne
Les deux poèmes sont très beaux...
RépondreSupprimerl'un ou l'autre pourrait convenir pour nos horizons...
Bisous et douce journée.
Tu trouves ? Lequel alors ? Je te laisses choisir ? je rame à contenir un texte inédit et j'avoue que cela me soulagerait car je vois la date du 15 mai avancer à grande allure. bises et belle fin de journée
SupprimerMerci... je vais prendre le second si tu veux bien... j'aime énormément et il m'émeut beaucoup.
SupprimerCe sera parfait. :)
ok je t'avais dit de choisir bises
SupprimerDe très belles images se dégagent de tes deux textes, tu as bien fait de rééditer !
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