Pour l'image de la semaine 50/2016 où la contrainte supplémentaire et facultative est d'insérer le mot lumière
Mile et une fanfrecluches
virevoltent dans sa tête
quand sous ses doigts
la soie caresse,
quand sous ses yeux
les couleurs chantent.
Son marchand de bonheur,
c'est le marché saint Pierre.
Elle ignore les ouvrières
elle en ignore les conditions
depuis la récolte des cocons
jusqu'à ces soyeux étalages.
Les canuts* ne sont plus à Lyon
la lumière n'est plus de soie.
ils sont à Dacca**, elles sont à Khotan,
mercenaires de misère
de nos enseignes prospères.
Jeanne Fadosi, mercredi 14 décembre 2016
* Les mots lus ne sont jamais tout à fait les mêmes que les mots écrits, y compris quand ils sont relus par leur auteur. Les mots impulsés par une image échappent eux aussi, et c'est tant mieux, à un seul déterminisme bi-univoque. Mais il n'est pas gratuit de lire sans voir l'image, ou en l'ayant vu ou en la voyant. Quel que soit votre choix, découvrir l'image support avant ou après, vous ne pourrez remonter le temps pour comparer les expériences.
Effondrement du Rana-Plaza, 24 avril 2013
Khotan ou Hotan, un des plus importants centres de production de la soie, Chine
Ah Jeanne plus d'une industrie fait faire sa marchandise dans les lointains pas cher, mais dans quelles conditions... !!! Certes ces gens ont un travail aussi, ça prive nos ouvriers, mais qu'y faire... acheter ne plus acheter quand on sait, vaste débat, pareil pour le cacao, de vrais esclaves ces jeunes à la cueillette... bises, jill
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ton poème, Jeanne.
RépondreSupprimerPensées pour tous et toutes, ceux qui sont exploités sans vergogne par nos grandes enseignes.
Bises et douce journée.
La soie de Lyon n'est plus qu'un lointain souvenir . Les nouveaux ouvriers ne sont pas mieux lotis que les fameux "canuts" , hélas , si ce n'est pire! Mais la magie du tissu agit toujours ; bonne soirée
RépondreSupprimerGrâce à la mondialisation. Si nous étions assez forts pour ne pas acheter...certaines enseignes se relocalisent en France (car la qualité n'était pas la même après la délocalisation), ex: les skis Rossignol. Alors on peut rêver...Et si nous les obligions tous à revenir? Bien sûr il faudrait aussi trouver des solutions pour les ouvriers qui se retrouveraient au chomâge, à l'autre bout du monde.
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