Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

mardi 13 décembre 2022

Pleine lune

En ces temps de novembre j'étais privée d'ordinateur qui avait besoin d'une cure de santé. J'avais vu sur mon téléphone portable l'image proposée pour la page 209 de  l'Herbier de poésies

Ce soir du 9 novembre je revenais d'un circuit des cimetières où il y a des tombes de nos proches. La lune était pleine. Mon trajet a longuement accompagné son lever dans un ciel de plaine bien dégagé, double étonné et étonnant de l'aquarelle d'Adamante.

Ce mercredi soir
longtemps en lévitation
elle trace la route

D'abord grosse comme un soleil
doucement rétrécissant

C'est un rituel par héritage dont je ne ressens pas l'urgence. Mes morts sont dans mon coeur et s'invitent dans une nostalgie douce, sans besoin de rendez-vous. Il suffit d'un paysage, d'un lieu-dit, d'un objet parfois, d'un questionnement que j'aimerais soumettre à l'une ou l'autre de mes chers disparus comme aux années de ces partages stimulants.

Je me pensais grande
ils balisaient mon chemin
d'âme buissonnière

Il faut me débrouiller seule
sans réponse à mes questions.

La lune rose et ocre dans l'heure bleue, montgolfière sans nacelle, pantin aux ficelles invisibles a deux yeux je vous assure et à sa bouche un grand sourire malicieux. Comment penser tristement à mes morts ? Cendres dispersées trop loin pour en visiter le lieu ou dépouilles emmurées dans le béton des tombeaux, que peut-il leur survivre ? Je ne crois pas et ne sais rien. Des questions encore et encore ...

... restant en suspens.
Des réponses provisoires
rassurent les vivants

Des mots des phrases des pensées
font les civilisations

Les villages des morts, leur allure, les soins, disent plus des vivants que des disparus. J'y vais rarement mais je cède aux rituels à quelques jours près. Quand je peux. Je crains les foules, celles des cimetières comme les autres. Ce n'est pas vraiment une contrainte, plutôt une injonction intime surgie du fond des âges, joie et tristesse mêlées.

Ce mercredi soir
sur la route du retour
Novembre est trop vert

Dame lune lentement
s'élève au-dessus des champs

Cercle facétieux
pâle copie du soleil
je te vois sourire

Là-bas des objets symboles
parlent aux morts des vivants.
©Jeanne Fadosi, dimanche 20 novembre 2022
pour la page 209 de l'Herbier de poésies
à découvrir après les autres brins sur la page 209
au coin des retardataires

Adamante Donsimoni - Aquarelle 

Lors de mes étapes j'ai pris quelques photos dont ces deux-là :

A travers la vitre d'un vieux monument funéraire
construit par un maçon pour sa famille


ce qu'il reste sur une tombe abandonnée
dans le coin des enfants d'un autre cimetière


4 commentaires:

  1. Oui, nos morts demeurent surtout là où ils ont vécu avec nous , et c'est bon et tragique à la fois
    Bonne joiurnée Jeanne

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  2. Le mois de novembre est propice à ces réflexions mélancoliques. Lorsqu'on visite les cimetières , les souvenirs, les pensées vont vers la tristesse

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  3. J'aime parcourir le nôtre et les autres, endroit paisible qui fait remonter des souvenirs, ce que j'aime moins, les tombes à l'abandon, c'est poignant.... bises JB

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  4. Mes grand-parents, mes parents et ma famille élargie, tous morts, sont dans des cimetières dans le Nord de la France. Je vis dans le sud depuis 1975, et dans un village depuis 1982. Je passe devant le cimetière de mon village pour aller à la mairie ou chez le Docteur ou pour aller chez la coiffeuse. Mon mari y est enterré depuis 5 ans. Quand j'entre dans le cimetière je vais voir les tombes de quelques personnes que j'ai connues.

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