Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

lundi 5 décembre 2022

Les coupeurs de joncs

Pour la page 210 de  l'Herbier de poésies Adamante nous propose de poser nos mots en brin d'herbier sur un tableau de Jason Bowyer : La coupe des roseaux

Le pinceau du peintre a figé la vieille cabane des marais. L'entrée n'a pas de porte, ses murs n'ont pas de fenêtre. La journée a été froide mais belle et lumineuse. Combien d'âmes vivent en ce logis dont on ne devine pas le sol en terre battue ? Dans la fin du jour deux silhouettes sombres s'activent à couper les roseaux.

Au soir de décembre
quand les roseaux sont bien secs
il faut les couper

Au bord de la roselière
de l'isba traditionnelle.

Les gerbes bien drues seront collectées par leur seigneur. C'est ainsi depuis des siècles. Leur en donnera-t-il ce qu'il leur faudrait pour raccommoder le toit qui fuit ? Savent-ils que les temps ont changé ? Ici le tsar a aboli le servage. Quoique. Là-bas l'empereur a interdit les toits de chaume, trop inflammables alors. Dans un siècle ou deux peut-être les chaumières des grands bourgeois domineront de leurs hauteurs le marais Vernier ou leur Taïga.

Des gestes ancestraux
aux coupeuses mécaniques
les coupeurs de joncs :

un savoir traditionnel
effacé par les années.

4 commentaires:

  1. C'est beau Jeanne... plante que je ne vois pas dans les champs qui m'entourent, alors j'imagine cette coupe, bises

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  2. Merci pour ce très beau texte et pour la petite vidéo... C'est un monde que je ne connais pas et j'avoue que en premier lieu ce me fus un peu de difficile de trouver l'inspiration.

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  3. J'ai lu avec plaisir que certains chaumiers voulaient perpétuer la tradition des toits couverts de chaume, même si le travail est long et difficile.
    Certains artisans redonnent ainsi de la noblesse à certains vieux métiers.
    Merci Jeanne pour ce beau texte.

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  4. Un très beau texte qui place la pénibilité au centre même du savoir faire, et l'histoire qui se répète en suivant l'évolution technologique.

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