Pour la page 210 de l'Herbier de poésies Adamante nous propose de poser nos mots en brin d'herbier sur un tableau de Jason Bowyer : La coupe des roseaux
Le pinceau du peintre a figé la vieille cabane des marais. L'entrée n'a pas de porte, ses murs n'ont pas de fenêtre. La journée a été froide mais belle et lumineuse. Combien d'âmes vivent en ce logis dont on ne devine pas le sol en terre battue ? Dans la fin du jour deux silhouettes sombres s'activent à couper les roseaux.
Au soir de décembrequand les roseaux sont bien secsil faut les couperAu bord de la roselièrede l'isba traditionnelle.
Les gerbes bien drues seront collectées par leur seigneur. C'est ainsi depuis des siècles. Leur en donnera-t-il ce qu'il leur faudrait pour raccommoder le toit qui fuit ? Savent-ils que les temps ont changé ? Ici le tsar a aboli le servage. Quoique. Là-bas l'empereur a interdit les toits de chaume, trop inflammables alors. Dans un siècle ou deux peut-être les chaumières des grands bourgeois domineront de leurs hauteurs le marais Vernier ou leur Taïga.
Des gestes ancestrauxaux coupeuses mécaniquesles coupeurs de joncs :un savoir traditionneleffacé par les années.
©Jeanne Fadosi, mardi 29 novembre 2022
pour la page 210 de l'Herbier de poésies
à découvrir bientôt avec les autres brins sur la page 210
La coupe des roseaux, hiver - © Copyright 2010-2022 Jason Bowyer NEAC RP PS |
Les coupeurs de roseaux - YouTube (en Seine maritime, Marais Vernier)
C'est beau Jeanne... plante que je ne vois pas dans les champs qui m'entourent, alors j'imagine cette coupe, bises
RépondreSupprimerMerci pour ce très beau texte et pour la petite vidéo... C'est un monde que je ne connais pas et j'avoue que en premier lieu ce me fus un peu de difficile de trouver l'inspiration.
RépondreSupprimerJ'ai lu avec plaisir que certains chaumiers voulaient perpétuer la tradition des toits couverts de chaume, même si le travail est long et difficile.
RépondreSupprimerCertains artisans redonnent ainsi de la noblesse à certains vieux métiers.
Merci Jeanne pour ce beau texte.
Un très beau texte qui place la pénibilité au centre même du savoir faire, et l'histoire qui se répète en suivant l'évolution technologique.
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