Elle dévore des yeux
le camp qui part en fumée
parmi les débris
Elle dévore des yeux
les soubresauts de la terre
Secouer ruines sur ruines
Elle dévore des yeux
l'Amazonie éventrée
de champs de soja
Elle dévore des yeux
le blanchiment des coraux
dans l'eau du lagon
Elle dévore des yeux
les mille millions de carcasses
d'espèces vertébrées
Elle dévore des yeux
les milliers de corps humains
Sur les fonds marins
Les yeux dévorent le visage
épuisé par l'impuissance.
Jeanne Fadosi, jeudi 27 octobre 2016
pour l'herbier de poésie 53
à voir chez Adamante
tableau d'Arnaud Bouchet source Marine D |
"Yes, 'n' how many times can a man turn his head,
Pretending he just doesn't see ?"
Bob Dylan, Blowin in the wind,1962
(Oui, et combien de fois un homme peut-il tourner la tête
En prétendant qu'il ne voit rien ?)
Bob Dylan, chanteur compositeur interprète, Prix Nobel de littérature 2016 Clic --->
et aussi Hiérarchie des informations clic --->
Elle voit pour ceux qui ne veulent pas voir en continuant d'abuser de la planète, et la faire mourir à petit feu... merci Jeanne, bises
RépondreSupprimerOui, lu à l'instant chez Adamante, ainsi que les nombreuses autres variations sur le même thème.
RépondreSupprimerLa tienne, en associant Dylan, voit le monde au travers d'yeux désolés...
J'aime cet engagement, ce regard qui fait le tour du monde de la folie destructrice et qui, avouant son impuissance, amène à la réflexion. C'est ainsi que l'on fait bouger les choses.
RépondreSupprimerC'est l'histoire du canari qui participe à son niveau en portant en son bec, par d'incessants aller-retour, la goutte d'eau pour éteindre l'incendie de forêt. J'ai été très touchée par ce très beau poème, merci, Jeanne.
Il est devenu fou ce monde où on achète, consomme et jette. Mais le problème c'est surtout que l'on est déjà trop nombreux sur la terre. Il y a des personnes soucieuses et d'autres "je m'en foutistes". C'est bien de faire référence à la chanson de Bob Dylan. Bon week end !
RépondreSupprimerTu as mis dans ton interprétation tout ce que ce regard tente de cacher et tout ce qu'il contient de souffrance, et malgré tout on sait que la vie est là, à quel point chacun d'entre nous s'y accroche, il dit la douleur, l'espoir, le doute, la révolte et surtout l'amour...
RépondreSupprimerMerci pour Arnaud et ce beau poème Jeanne
la dame couleur de terres fait helas un ammer constat
RépondreSupprimerHélas nous devenons chaque jour un peu plus ces regards impuissants face à la brutalité du monde.Merci de l'avoir écrit.
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