Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 14 mai 2015

Marquise, de Pierre Corneille

Défi n°145 des CROQUEURS DE MOTS piloté par Fanfan à la mode dada.avec en contrepoint une tirade d'un grand classique autorisée à notre mode.
D'accord, Marquise n'est pas une tirade à proprement parler mais ce poème devenu chanson est tout de même un morceau de bravure et il trouverait sa place dans bien des pièces de marivaudages ...


Initialement publié en écho et suite d'un sonnet à Hélène de Ronsard pour le 2nd jeudi en poésie du défi n°93 sur les âges de la vie le 3 janvier 2013

Marquise

Marquise, si mon visage 
A quelques traits un peu vieux, 
Souvenez-vous qu'à mon âge 
Vous ne vaudrez guère mieux. 


Le temps aux plus belles choses 
Se plaît à faire un affront, 
Et saura faner vos roses 
Comme il a ridé mon front. 


Le même cours des planètes 
Règle nos jours et nos nuits : 
On m'a vu ce que vous êtes; 
Vous serez ce que je suis. 


Cependant j'ai quelques charmes 
Qui sont assez éclatants 
Pour n'avoir pas trop d'alarmes 
De ces ravages du temps. 


Vous en avez qu'on adore, 
Mais ceux que vous méprisez 
Pourraient bien durer encore 
Quand ceux-là seront usés. 


Ils pourront sauver la gloire 
Des yeux qui me semblent doux, 
Et dans mille ans faire croire 
Ce qu'il me plaira de vous. 


Chez cette race nouvelle, 
Où j'aurai quelque crédit, 
Vous ne passerez pour belle 
Qu'autant que je l'aurai dit. 


Pensez-y, belle Marquise : 
Quoiqu'un grison fasse effroi, 
Il vaut bien qu'on le courtise, 
Quand il est fait comme moi. 
Pierre Corneille, Stances à Marquise

Pierre Corneille, 1606 - 1684, plus connu comme dramaturge que comme poète. toutefois celui-ci est célèbre et plus encore depuis que Georges Brassens l'a mis en musique, avec la conclusion qu'on lui connait, une strophe que Tristan Bernard avait rajouté aux Stances à Marquise, pour les débuts du Canard Enchaîné :

Peut-être que je serai vieille,
Répond Marquise, cependant
J'ai vingt-six ans, mon vieux Corneille,
Et je t'emmerde en attendant.
Tristan Bernard, Réponse de Marquise à Corneille
Tristan Bernard, 1866 - 1947,  romancier et dramaturge   

Peut-être apprécierez-vous de l'entendre sobrement dit par Louis Jouvet ?

Comment cela je me suis trompée de Tristan ? Le mouvement dada, c'est Tristan Tzara. Bien sûr !
Mais les dadas, le jeu des petits chevaux, on dit que c'est l'invention de Tristan Bernard dans sa forme actuelle datant de la fin des années 1920.





13 commentaires:

  1. Oh oh la réponse de Bernard... merci Jeanne, bon jeudi/poésie, bises de jill

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. n'est-ce pas ? je ne sais à qui il pensait alors bises

      Supprimer
  2. Peut-être ce poème a-t-il inspiré le "fillette, fillette" de Juliette Gréco ?
    LOIC

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah mais c'est bien sûr ! Raymond Queneau est le parolier de cette illustre chanson mis en musique par Joseph Cosma à l'initiative de Jean-Paul Sartre, fréquenta un temps les surréalistes, fils "naturels" du mouvement dada. Pataphysicien et cofondateur de l'Oulipo, entre les dadas, les surréalistes et les oulipistes, il y a juste le discours de la méthode qui les opposent.
      Merci de ce rappel, je m'en suis allée écouter Juliette Gréco.

      Supprimer
  3. L'une de mes chansons préférées de Georges Brassens...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aime beaucoup pratiquement toutes les chansons de Brassens. Et Loïc m'a rappelé Si tu t'imagines, de Queneau et Cosma, chanté par Juliette Gréco

      Supprimer
  4. Qu'importe l'âge pourvu qu'on ait l'ivresse !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. sourires ... autant je suis émue devant le propos d'Arold et Maud, autant le spectacle des vieux séducteurs et de vieilles kougars je trouve ça assez pitoyable ...

      Supprimer
    2. C'est vrai que l'on peut s'interroger sur leurs véritables motivations... ;)

      Supprimer
  5. J'adore ce poème et la chanson de Brassens . La dernière strophe d'un Tristan (hi!hi!) est un beau clin d'oeil à Corneille.
    Je m'en vais l'écouter tiens!
    Bises

    RépondreSupprimer
  6. J'adore ce poème , et aussi chanté par Brassens. La dernière strophe rajoutée est un beau clin d'oeil à Corneille . Bises

    RépondreSupprimer
  7. J'adore, il n'y a pas de meilleure illustration du "vivre présent" comme choix de vie!t

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés. Merci de patienter, je ne les valide pas toujours à la minute ni même quelquefois à la journée.
Certains rencontrent des difficultés à renseigner leurs liens voire ne peuvent plus commenter du tout sur blogger (un problème irrésolu depuis des mois) : vous pouvez signer votre commentaire de votre nom ou pseudo, merci
Comments are moderated. Thank you for your patience, I don't valide them immediatly.
anonymous comments are never validated except if they are signed in the text.