Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 13 octobre 2022

Le coquillage, de Claude Roy, suivi de L'océan au creux des mains, texte perso

Renée à la barre des CROQUEURS DE MOTS cette quinzaine nous transmet ses consignes :

"Pour les croqueurs de mots 269  de Domi, je vous propose les thèmes suivants dans l’ordre des jours de parution : 
Un poème sur le thème *coquillage* en incluant le nom de Domi (Dominique) dedans, (pour le 2ème jeudi poésie le 13 octobre). ce peut être un poème d’un écrivain, modifié, où de votre cru."

 Défi269 mené par Renée(Envie2) – le blog de la communauté des croqueurs de mots (apln-blog.fr) vous donnera les liens des participants au défi.


J'ai trouvé peu de poèmes coquillages mais je n'ai pas creusé avec des noms de coquillages particuliers
Celui-ci, charmant et facile à retenir pour des jeunes enfants :

Le coquillage

Si tu trouves sur la plage
Un très joli coquillage
Compose le numéro
Océan zéro zéro

Et l'oreille à l'appareil
La mer te racontera
Dans sa langue des merveilles
Que papa Domi* te traduira.

Claude Roy, peut-être Le Rivage des jours 1990-1991 ou un recueil de poèmes pour les enfants

Edward Wadsworth (1889-1949) - Still life 1926

Dans ma tête résonnait la petite musique d'une conque de mon enfance. Avais-je écrit un poème ou un texte en prose ? Mais qu'est-ce que la poésie ? Il y a de très mauvais vers qui ne méritent pas d'en être et de la prose poétique. Alors j'ose rééditer ce texte que j'ai retrouvé

L'océan au creux des mains

Comme il fascinait la toute petite fille que j'étais, ce coquillage sage, large comme les deux mains de l'adulte qui l'approchait avec précaution et mystère de son oreille. Cette rumeur sourde, ce murmure de l'onde venu de l'autre bout du monde, l'imaginait-elle ? Était-ce la mémoire de ces bribes fugaces de souvenirs indicibles d'avant le langage ? La mer. Cette Manche à deux  heures de route, but de dimanches heureux les jours de grande marée ? Dans le creux de l'oreille, le chant de l'onde était le flux et le reflux, le sac et le ressac de l'océan, était l'océan. Là, dans la pénombre feutrée de cette chambre figée dans un passé interdit, la conque immobile avait, quelques minutes plus tôt, arrêté un rai de lumière filtrant par les persiennes. Avait-elle était vivante, cette pièce surannée, cette chambre musée ? Bien sûr la fillette ignorait tout encore de ce que renfermait d'histoire et d'Histoire ce mot de "musée". Peut-être même n'en connaissait-elle encore ni le nom ni le lieu. Elle en percevait la réalité par tous ses pores, par tous ses sens. C'était un moment solennel que d'y accompagner ici sa tante, un instant comme hors du temps. Rien de nostalgique ou de triste dans cet ermitage intérieur. La vie était depuis longtemps en bas. Tout ici disait une autre époque d'aisance et d'élégance.
Les mains de sa tante Dômiavaient saisi la conque, l'avaient approchée de son oreille :
- Tiens, écoute ...
La conque contre sa tempe et c'était l'éveil des mers profondes. C'était tous les océans, c'était la berceuse du monde qui gronde.
Le mystère des ondes.

 ©Jeanne Fadosi, pour le défi 148 des CROQUEURS DE MOTS, fin juin 2015

conque de Lambi

Dernière minute : un grand merci à Martine Martin qui, sans s'en douter, m'a conduit à ce lien qui complète si bien ce texte :

Pourquoi publiez-vous vos poèmes à leur date dans ces registres avant de les réunir en recueils ?

Claude Roy — Parce que les poèmes ça ne naît pas au ciel, dans le vide, mais que ça surgit de la prose des jours et des jours de la prose, que ça se nourrit de la vie quotidienne. Et puis j'aimerais persuader les lecteurs, non de renoncer au respect de la poésie, mais de refuser la dévotion, le culte, la bigoterie de la poésie. Il faudrait lire les poèmes avec le même naturel que les paroles de tous les jours dont ils sont surgis, comme dans l'opéra la musique s'élève peu à peu à partir du parlé, comme le récitatif devient un air...

  * excuse-moi Domi de te donner ces rôles alors que tu es bien plus jeune que moi et promis, la prochaine fois je cherche un poème sur Vénus 

Odilon Redon
La naissance de Vénus, 1912

9 commentaires:

  1. Belle page pour ce second jeudi Croqueurs, sur la plage j'aime tjs ramasser des coquillages, qu'importe mon âge ,-) bises JB

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  2. Il est beau ton article Jeanne, et le texte de Claude Roy sur la poésie me plait beaucoup, la poèsie ne va pas bien avec l'emphase, c'est juste un peu de parfum et de lumière dans le quotidien...

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  3. Il est très beau ce petit poème, et les photos de coquillages sont superbes. J'aime les coquillages Jeanne...
    Bises et bonne soirée - Zaza

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    1. ce serait étrange que tu ne les aimes pas Zaza ! bises

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  4. Superbe page Jeanne tant par les illustrations que par les textes choisis . Tu as bien raison pour les vers, ton texte en prose mérite parfaitement le terme de poésie.
    Bonne soirée
    Bises
    Jazzy

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  5. Mille bravos, Jeanne, défi magnifiquement relevé en tout !!! Super ! Bon vendredi. Bises♥

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  6. que cette participation me plait bravo c'est super joli. Suis quelque peu en retard dans mes visites bien occupée.....c'est comme ça


    Gros bisous doux début de weekend

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  7. je me suis inspirée d'Odilon Redon et sa belle dans une coquille.
    La poésie est le souffle de nos vies. Bises et merci pour ce bel article.

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