Renée à la barre des CROQUEURS DE MOTS cette quinzaine nous transmet ses consignes :
"Pour les croqueurs de mots 269 de Domi, je vous propose les thèmes suivants dans l’ordre des jours de parution :
Un poème sur le thème *coquillage* en incluant le nom de Domi (Dominique) dedans, (pour le 2ème jeudi poésie le 13 octobre). ce peut être un poème d’un écrivain, modifié, où de votre cru."
Défi269 mené par Renée(Envie2) – le blog de la communauté des croqueurs de mots (apln-blog.fr) vous donnera les liens des participants au défi.
Le coquillageSi tu trouves sur la plageUn très joli coquillageCompose le numéroOcéan zéro zéroEt l'oreille à l'appareilLa mer te raconteraDans sa langue des merveillesQuepapaDomi* te traduira.
Claude Roy, peut-être Le Rivage des jours 1990-1991 ou un recueil de poèmes pour les enfants
Edward Wadsworth (1889-1949) - Still life 1926 |
L'océan au creux des mains
Comme il fascinait la toute petite fille que j'étais, ce coquillage sage, large comme les deux mains de l'adulte qui l'approchait avec précaution et mystère de son oreille. Cette rumeur sourde, ce murmure de l'onde venu de l'autre bout du monde, l'imaginait-elle ? Était-ce la mémoire de ces bribes fugaces de souvenirs indicibles d'avant le langage ? La mer. Cette Manche à deux heures de route, but de dimanches heureux les jours de grande marée ? Dans le creux de l'oreille, le chant de l'onde était le flux et le reflux, le sac et le ressac de l'océan, était l'océan. Là, dans la pénombre feutrée de cette chambre figée dans un passé interdit, la conque immobile avait, quelques minutes plus tôt, arrêté un rai de lumière filtrant par les persiennes. Avait-elle était vivante, cette pièce surannée, cette chambre musée ? Bien sûr la fillette ignorait tout encore de ce que renfermait d'histoire et d'Histoire ce mot de "musée". Peut-être même n'en connaissait-elle encore ni le nom ni le lieu. Elle en percevait la réalité par tous ses pores, par tous ses sens. C'était un moment solennel que d'y accompagner ici sa tante, un instant comme hors du temps. Rien de nostalgique ou de triste dans cet ermitage intérieur. La vie était depuis longtemps en bas. Tout ici disait une autre époque d'aisance et d'élégance.
Les mains desa tanteDômi* avaient saisi la conque, l'avaient approchée de son oreille :
- Tiens, écoute ...
La conque contre sa tempe et c'était l'éveil des mers profondes. C'était tous les océans, c'était la berceuse du monde qui gronde.
Le mystère des ondes.
©Jeanne Fadosi, pour le défi 148 des CROQUEURS DE MOTS, fin juin 2015
conque de Lambi |
Odilon Redon, La Coquille, 1912 |
Pourquoi publiez-vous vos poèmes à leur date dans ces registres avant de les réunir en recueils ?
Claude Roy — Parce que les poèmes ça ne naît pas au ciel, dans le vide, mais que ça surgit de la prose des jours et des jours de la prose, que ça se nourrit de la vie quotidienne. Et puis j'aimerais persuader les lecteurs, non de renoncer au respect de la poésie, mais de refuser la dévotion, le culte, la bigoterie de la poésie. Il faudrait lire les poèmes avec le même naturel que les paroles de tous les jours dont ils sont surgis, comme dans l'opéra la musique s'élève peu à peu à partir du parlé, comme le récitatif devient un air...
* excuse-moi Domi de te donner ces rôles alors que tu es bien plus jeune que moi et promis, la prochaine fois je cherche un poème sur Vénus
Odilon Redon La naissance de Vénus, 1912 |
Belle page pour ce second jeudi Croqueurs, sur la plage j'aime tjs ramasser des coquillages, qu'importe mon âge ,-) bises JB
RépondreSupprimerla plage me manque bises
SupprimerIl est beau ton article Jeanne, et le texte de Claude Roy sur la poésie me plait beaucoup, la poèsie ne va pas bien avec l'emphase, c'est juste un peu de parfum et de lumière dans le quotidien...
RépondreSupprimerIl est très beau ce petit poème, et les photos de coquillages sont superbes. J'aime les coquillages Jeanne...
RépondreSupprimerBises et bonne soirée - Zaza
ce serait étrange que tu ne les aimes pas Zaza ! bises
SupprimerSuperbe page Jeanne tant par les illustrations que par les textes choisis . Tu as bien raison pour les vers, ton texte en prose mérite parfaitement le terme de poésie.
RépondreSupprimerBonne soirée
Bises
Jazzy
Mille bravos, Jeanne, défi magnifiquement relevé en tout !!! Super ! Bon vendredi. Bises♥
RépondreSupprimerque cette participation me plait bravo c'est super joli. Suis quelque peu en retard dans mes visites bien occupée.....c'est comme ça
RépondreSupprimerGros bisous doux début de weekend
je me suis inspirée d'Odilon Redon et sa belle dans une coquille.
RépondreSupprimerLa poésie est le souffle de nos vies. Bises et merci pour ce bel article.