Devant le café du port le ciel est insolemment serein, loin des bruits de pas cadencés. Ils occupent leur temps libre comme cette partie du pays en jouant aux cartes. L'avenir indécidable se lit dans les jeux divinatoires.
dans un monde de déraison
Du surréalisme à l'art qu'ils disent dégénéré, il n'y a que l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette. Le danger est invisible mais bien là. Ils menacent même sur le seul signe de naissance.
Ils attendent le bon moment
"C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table"*
D'autres moins concernés pensent-ils ont choisi le déshonneur de cette paix scélérate et trompeuse. Pensant s'exprimer de l'intérieur ou gagner beaucoup.
Ils ont pu prendre le large
Dès le premier été ou au fil des mois et des années, certains clairvoyants ou inconscients ont choisi la résistance.
Téméraires ils sont entrés
"Et (s'ils) y tenai(en)t mal (leur) rôle
C'était de n'y comprendre rien"*
d'une déraison trop réelle
"Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Et leurs baisers au loin les suivent"*
©Jeanne Fadosi, vendredi 27 octobre 2022
à découvrir bientôt avec les autres brins sur la page 207
André Breton, Paracelse, Mage de Connaissance, Serrure, encre de Chine noire et aquarelle sur papier Canson contrecollé sur papier, 23,7 x 13,8 cm, Musée Cantini, Marseille, photo : Bernard Jean © ADAGP, Paris, 2022
À gauche : André Breton, As de Connaissance. Serrure, aquarelle, encre de Chine et crayon sur papier, 27,8 x 18 cm / À droite : André Masson, La Religieuse portugaise. Sirène d'Amour. Flamme, aquarelle et crayon sur papier Canson, 27,2 x 17 cm, Musée Cantini, Marseille, photos : Bernard Jean © ADAGP, Paris, 2022
Source : Artips, aujourd'hui : "Une carte à jouer"
* Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Poème de Louis Aragon, Le roman inachevé, 1956, mis en musique par Léo Ferré
Belle réflexion pour la page 207 Jeanne, il fallait décortiquer cela... bises
RépondreSupprimerLes hommes semblent n'avoir toujours pas compris que le jeu n'en ai pas un et qu'il comporte des dangers bien réels, aujourd'hui comme hier...
RépondreSupprimerC'est ainsi, l'histoire se répète à quelques nuances près. Serait-il à jamais imprenable le sommet de la paix ?
RépondreSupprimerJe rajoute un peu, j'ai abandonné mon téléphone qui me faisait des misères avec des pubs intempestives, pour approfondir ma pensée à la lecture de ton texte. Je suis vraiment impressionnée par les interprétations qui ont été faites à partir de ces cartes portant en elles tant de symboles que l'on ne pouvait qu'en oublier. C'est hélas encore un temps déraisonnable, peut-être même avons-nous enlevé la table dans le plus parfait mépris des morts qui ont jalonné l'histoire. Merci Jeanne de ton éclairage.
RépondreSupprimerEst ce ainsi que les hommess vivent ? La question se pose encore Jeanne
RépondreSupprimerBisous et amitié