Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

mercredi 11 septembre 2019

Dévote ni bigote ni bégueule

Au bord du Lac Majeur, Bosco a rencontré Dévote qui était venue en voisine par le train. Du coup, il lui a proposé de l'emmener en moto auprès d'un autre lac où elle voulait retourner sur la trace d'un vieux souvenir de vacances. Et pourquoi pas faire étape au Schlössli le bâtiment historique de la pension de famille est devenu si j'en crois Internet une maison de retraite.

Je vous livre sans retouche la réédition que j'ai fait ici même pour le défi 155 de lénaïg du lundi 30 novembre 2015 de ce ce texte dont j'ai envie de partager avec vous le contenu et l'utopie, même naïve.


Je l'avais écrit pour un défi des CROQUEURS DE MOTS pour le 12 juillet 2010. Entre les lignes qui ne laissaient encore rien apparaître, je devine l'énorme besoin que j'avais de me raccrocher à un monde de fraternité à travers ce partage absolument véridique. Pas un pays ou pas seulement un pays ou deux mais un monde fraternel.

J'avais appris quelques petits jours avant qu'Anne-Sophie était à l'hôpital, et pourquoi.

Une belle rencontre
rouge, orange, jaunevert, bleuindigoviolet.
Les Croqueurs de mots, avec à la barre, anni, pour le défi n°33, nous emmènent en vacances arc-en-ciel, pour donner à voir de toutes les couleurs.
J'avais le projet de vous relater une rencontre singulière de lointaines vacances, mais les contingences du quotidien ont déjà bien entamé ma journée. Aurai-je le temps d'aller jusqu'au bout ? Rien n'est moins sûr. 
L'été 1970 avait commencé avec son lot de péripéties plus ou moins éreintantes. Le mot stress ne faisait pas encore partie du vocabulaire ambiant, mais si je l'avais connu, je l'aurais bien volontiers emprunté pour qualifier ce que nous venions de vivre. Ma sœur Lil plus que moi encore (non pas Jacotte, une autre de mes sœurs) était bien cabossée et je lui avais proposé de partir se mettre au vert dans ma 4L blanche à nouveau fringante.
Se promener au bord des torrents, se baigner dans l'eau du lac d'un bleu changeant, comme pour satisfaire toute la palette d'un peintre qui aurait posé là son chevalet. ...
Le soir habillait les montagnes de rose et de violet. Ce n'était pas le hasard qui avait nommé le sommet du lieu le Mont Rose. Et même la nuit, qui tombait plus tôt en août, faisait de son écrin indigo ruisseler le jaune pâle des étoiles filantes.
Fenêtres et balcons s'égayaient sous le géraniums du même rouge et blanc que ceux du drapeau suisse, ce drapeau qui, dans ce que j'en avais appris en Histoire, symbolisait une neutralité qui avait traversé les conflits du vingtième siècle la tête haute. 
Une telle rencontre ne pouvait avoir lieu qu'ici. Dans cette pension de famille accueillante où l'hôtesse organisait l'espace de la salle à manger en réunissant les pensionnaires par tables de quatre ou six. C'est ainsi que nous avions fait connaissance d'un vieux couple d'Allemands venus par la train. Madame B avait un accent campagnard très prononcé que je ne comprenais absolument pas mais Monsieur Erich B parlait distinctement et assez lentement pour que nous puissions, repas après repas, dialoguer davantage. Ils avaient même accepté avec grand plaisir notre proposition de les emmener faire quelques excursions, puisqu'ils n'étaient pas motorisés sur place.
C'est ainsi que la veille de leur départ, tandis que le soir éclairait la nappe blanche de sa lumière orange, le vieux monsieur, les yeux embués de larmes, choisit méticuleusement ses mots pour nous dire sa honte d'avoir été allemand et adulte pendant toutes ces horreurs, me dire que le passé ne pouvait pas s'effacer, et nous demander, en leur nom et au nom de beaucoup d'allemands du moins le pensait-il

 pardon

Sa femme est décédée quelques années après, mais j'ai pu correspondre avec ce monsieur environ deux à trois fois par an jusqu'à son extrême vieillesse pendant plus de vingt cinq ans encore.


Retrouvez sur son blog la liste des prénoms chez Jill Bill
et peut-être, les liens du rassemblement si Jill Bill le peut. On ne t'en voudra pas si tu ne fais pas ce suivi. Priorité à ta santé !
J'essaierai de tenir à peu près à jour Mes prénoms saison 11

Mes prénoms du mercredi saison1 dansaient à la guinguette de la Récréa-bigornette,
et ceux de La cour de récré de JB avec mes participations aux Prénoms du mercredi :
saison 2 ; saison 3 ; saison 4 ; saison 5 ; saison 6 ; saison 7 ; saison 8 ; saison 9 ; saison 10

Si vous voulez connaître la genèse de cette aventure ludique, Bigornette,Présidente d'honneur de La cour de récré de JB,   s'en expliquait ICI.

8 commentaires:

  1. Bonjour élève Jeanne, un monde fraternel, une terre à usage raisonné, le partage des richesses, eh oui, mais… à quand ! Quant à ce qui s'est passé avec 40-45... de quoi ne plus aimer son pays, un bon moment, tellement il a fait du mal aux autres… Dévote sous la bienvenue à la cour de récré, MERCI à toi, bises de m'dame JB ,-)

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  2. Excellente réédition, Jeanne, que cette belle rencontre ! Super !!!
    Bon et beau mercredi,
    Bises♥

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  3. Un très beau texte si bien écrit qui m'a émue . Bisous

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  4. Une belle réédition Jeanne, merci. Bises et bon mercredi

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  5. merci pour cette rediff !!
    une histoire touchante-
    bonne journée- bises-

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  6. Tu as bien fait de rééditer ce texte il est très touchant. Une utopie à laquelle on a envie d'adhérer , même si la violence se fait de plus en plus présente où que porte notre regard .
    Bon mercredi
    Bises

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  7. J'ai envoyé un commentaire mais sans nom ni URL. Je te remerciais d'avoir réédité le texte et je parlais de l'humain qui ne change pas et du cas d'Anne Sophie à travers le conte.
    Aussi que j'essaierai d'être présente pour le défi lundi.
    Tu me dis si tu as rattrapé.

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  8. C'est une belle histoire que tu as bien fait de rééditer.Bise

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