«le faussaire de Paris», avec les mots de Adolfo Kaminsky et Yves Jaeglé

Un texte de défi qui commence par le premier jour de l'année [...] ou le plus beau dans ces voyages [...], telle est la consigne de Durgalola pour le défi 275 des CROQUEURS DE MOTS et

pour le premier jeudi en poésie du 12 janvier : 
poètes d'ailleurs 
(Asie, Afrique, Amérique, ...)
pour le deuxième jeudi en poésie du 19 janvier :
voyages

J'ai programmé hier des bouts du très long poème d'un génial poète de la Martinique, Aimé Césaire : 

Fadosi continue: Poètes d'ailleurs, d'ici et de partout : Aimé Césaire

Au petit matin, réveillée par la horde des autos embauchant à l'usine voisine à 5h, j'ai allumé ma radio pour entendre la mort à 97 ans de Adolfo Kaminsky. Me revient en mémoire que j'ai écrit sur lui mais quoi ? Le moteur de recherche à "fausaire de génie ou faussaire génial" m'égare sur d'autres pistes. Heureusement, Blogger depuis mon blog me sert immédiatement Fadosi continue: «le faussaire de Paris», avec les mots de Adolfo Kaminsky et Yves Jaeglé, grâce à Jill Bill qui nous avait proposé pour le jeudi le mot clé "Faussaire".

Le hasard ou les mêmes lectures qui sait m'avait fait découvrir dans les pages loisirs du quotidien "Le Parisien" de vendredi 4 octobre 2019

Adolfo Kaminsky, «le faussaire de Paris» qui a sauvé tant de juifs

Yves Jaeglé, Le Parisien, 04 octobre 2019

le podcast du journaliste qui a eu la chance et l'intelligence de l'interviewer fait une vingtaine de minutes : il est passionnant et je vous invite vivement à prendre le temps de l'écouter.

[PODCAST] Adolfo Kaminsky : faux papiers, vrai héros - YouTube

Ci dessous, la réédition du poème-collage que j'avais obtenu de ces lectures et écoutes 

Le faussaire de Paris, le technicien ...
Le Mozart de la carte d'identité.
Sa main ne doit jamais trembler.
D'elle dépend la vie d'un être humain.

L'identité, c'est quoi ?
Une escale en Turquie,
une sœur y naît «apatride».

Les papiers, ça n'a pas de prix,
et parfois pas de sens.
«Surtout dis bien que tu es Argentin, pas juif.»
L'enfant a écrit juif,
l'enfant juif qui ne savait rien du judaïsme.

Trois mois au camp de Drancy
une centenaire sur un brancard
allant travailler en Allemagne ...
On savait ...

Un homme à la longue barbe élégante

«à la Victor Hugo»

leur liberté en héritage.

«La nationalité, c'est une étiquette,
qui permet de vivre ou de mourir ...»
Comme les dés du hasard*
au sablier du temps**.

Une libération in extremis,
trente années dans le secret du Bien
Sauver des vies, sa vocation,
son «combat, l'indépendance de l'être humain.»

Clandestinité

d'un génial faussaire d'honneur

légende vivante.

© collage des mots de Adolfo Kaminsky et Yves Jaeglé 

par Jeanne Fadosi, jeudi 17 octobre 2019

pour le défi 225  des CROQUEURS DE MOTS

ancien camp de concentration de Struhof, Alsace

Adolfo Kaminsky, né le 1er octobre 1925 en Argentine de parents juifs russes, et mort à Paris le 9 janvier 2023, résistant français spécialisé dans la fabrication de faux papiers, photographe

 exposition  au Musée d'Art et d'Histoire du judaïsme (mahJ) du 23 mai 2019 au 19 avril 2020 puis à la mairie de Paris de décembre 2021 à fin février 2022

femme syrienne et son enfant, dans le camp d’Ain Issa,
en juillet 2017.  BULENT KILIC / AFP

* Allusion au poème calligraphique de Stéphane Mallarmé, Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, 1897
** Au sablier du temps, un poème que j'ai écrit pour milleetune

Poète assurément, à son insu des mots, avec son regard de photographe, d'ailleurs, certes et d'ici et de nulle part. Anticipant ici avec les voyages, si l'on y considère l'exil et les déportations comme des voyages contraints et forcés.