Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune
145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ;118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?
C'était un jardin extraordinaire,
immense dans ses yeux de petite fille de cinq ans.Le mur lisse qui
séparait la cour goudronnée du jardin voisin dérobait d'abord au
regard le poulailler et la volière aux pigeons, une partie du verger
herbeux et la porte de tous ses rêves.
Il avait rejoint son amoureuse dans la
ruelle à l'abri des regards derrière le poteau électrique et en
deçà du coude qui les protégeait de la rue basse.
De l'autre côté s'épanouissait un
grand potager et une remise ouverte abritant les outils et les
clapiers. Le long des hauts murs s'étalaient des rosiers au-dessus
des groseilliers, des framboisiers et des cassis.
Au milieu, pommiers et cerisiers
échelonnaient leurs généreuse floraison avant l'offrande de leurs
fruits. Dès juin les juteux bigarreaux puis les griottes pour les
tartes et les confitures, enfin les montmorency roses et blanches
même mûres pour des fruits à l'eau de vie réservés aux adultes
dans de bien jolis bocaux.
Mais le paradis de la fillette ne lui
suffisait pas et elle se donnait la permission de promener son chien,
un petit ratier comme Milou mais à la robe grise et beige. La sente
pierreuse et escarpée ne faisait guère plus d'une centaine de
mètres et elle ne s'échappait jamais plus de quelques minutes qui
lui semblaient être le début du bout de son monde.
Quand la petite fille avait ouvert la
porte dérobée pour sa fugue ce jour-là, les amoureux s'étaient
trouvés tout bêtes. Mais elle avait souri, refermé discrètement
la porte et renoncé à sa promenade. La corête sur le déclin
faisait encore mille petites boules jaunes comme des étoiles et le
seringa, dans sa blancheur immaculée, saturait l'air de son puissant
parfum.
Longtemps après, en écoutant la
biographie de Manu Dibango, la fillette devenue femme se plaisait à
imaginer qu'elle avait peut-être surpris l'artiste en devenir, venu
dans le coin participer à l'animation d'un bal de village comme il
le faisait alors. Après tout, ils n'étaient pas si loin de Saint
Calais et son hôte avait de la famille dans le coin. Avait-il même
et pourquoi pas, déjà tenté, sinon réussi à faire graver et
presser un 45tours chez Decca ?
Ton récit est un magnifique hommage... merci, Jeanne. J'ai aimé, énormément. Un grand artiste disparaît... hélas. Mais sa musique restera. Passe une douce journée. Merci pour tout.
Des personnes connues de nous tous qui partent à cause de ce satané virus, ça fait encore plus mal au coeur. Dans ton histoire, un jardin comme on n'en voit plus beaucoup. Le plus souvent, les nouveaux jardins sont faits de pelouse, de fleurs, mais rarement d'arbres ou arbustes fruitiers que tu nommes ici.
Les commentaires sont modérés. Merci de patienter, je ne les valide pas toujours à la minute ni même quelquefois à la journée. Certains rencontrent des difficultés à renseigner leurs liens voire ne peuvent plus commenter du tout sur blogger (un problème irrésolu depuis des mois) : vous pouvez signer votre commentaire de votre nom ou pseudo, merci Comments are moderated. Thank you for your patience, I don't valide them immediatly. anonymous comments are never validated except if they are signed in the text.
Une belle histoire Jeanne, on est mieux à grandir dans un coin de nature, que dans les rues de la ville, pas les mêmes souvenirs, merci JB
RépondreSupprimerBravo pour ton texte superbe sur ce beau tableau. Bisous
RépondreSupprimerTon récit est un magnifique hommage... merci, Jeanne.
RépondreSupprimerJ'ai aimé, énormément.
Un grand artiste disparaît... hélas.
Mais sa musique restera.
Passe une douce journée. Merci pour tout.
Un très bel hommage à ce grand artiste. Merci Jeanne.
RépondreSupprimerBises, bon vendredi, prends de soin de toi
Un grand artiste victime du virus . Un fin de vie triste . Nous avons eu de la neige ;l'hiver est encore là! Bonne journée"
RépondreSupprimerQue de portes ouvertes
RépondreSupprimeraux jardins de nos enfances
gravés comme bonheur à cœur
Quel bel hommage !
C'est tout à fait super, Jeanne ! Bravo !
RépondreSupprimerDouce soirée,
Bises♥
Des personnes connues de nous tous qui partent à cause de ce satané virus, ça fait encore plus mal au coeur. Dans ton histoire, un jardin comme on n'en voit plus beaucoup. Le plus souvent, les nouveaux jardins sont faits de pelouse, de fleurs, mais rarement d'arbres ou arbustes fruitiers que tu nommes ici.
RépondreSupprimer