Participons avec joie, au printemps des poètes.
Le 1er jeudi poésie : 26 mars avec le mot ou thème COURAGE
Je sais que normalement je devrais demander l'autorisation à qui d'ailleurs ? mais en ces temps tourneboulé, et pour ce texte de circonstance, il me semble qu'on peut faire exception ...
Trois remarques : 1) j'ai programmé ce billet vers 19h40, sans même savoir que le chef de l'Etat français prendrait la paroles quelques minutes plus tard.
2) sur wikipedia, je n'ai pas retrouvé ce poème dans la liste des textes de Paroles. Je n'ai pas pu sourcer ce texte. Soit il n'est rien précisé, soit il est supposé faire partie du recueil Paroles. J'aimerais être éclairée
Quichottine m'a apporté une partie de la réponse en indiquant que ce poème a été publié dans Fatras voir son commentaire ci-dessous. L'histoire des parutions et remaniements de Fatras étant complexe, la date que j'ai indiquée n'est pas certaine quant à l'insertion de Complainte du fusillé.
3) ce matin vers 6h, j'ai salué mentalement les éboueurs passant comme chaque semaine ramasser le contenu des poubelles.
Complainte du fusilléIls m'ont tiré au mauvais sort
par pitié
J'étais mauvaise cible
le ciel était si bleu
Ils ont levé les yeux
en invoquant leur dieu
Et celui qui s'est approché
seul
sans se hâter
tout comme eux
un petit peu a tiré à côté
à côté du dernier ressort
à la grâce des morts
à la grâce de dieu.
Ils m'ont tiré au mauvais sort
par les pieds
et m'ont jeté dans la charrette des morts
des morts tirés des rangs
des rangs de leur vivant
numéroté
leur vivant hostile à la mort
Et je suis là près d'eux
vivant encore un peu
tuant le temps de mon mal
tuant le temps de mon mieux.
La guerre déclarée
j'ai pris mon courage
à deux mains
et je l'ai étranglé.
Le Ministre de la guerre :
Je poursuis.
Un hôpital détruit : dix, cent -
et je suis modeste -
peuvent être reconstruits
Et, le projet adopté à l'unanimité,
la nuit est tombée,
l'hôpital a sauté avec aux alentours quelques bribes du quartier.
Le jour se lève sur la ville
où le rire s'amenuise, se dissipe et disparaît.
Tout redevient sérieux.
La vie, comme la Bourse, reprend son cours
et la mobilisation générale se poursuit de façon normale.
Jacques Prévert, recueil Paroles, 1946 Fatras 1966*
Avec un immense merci pour tous ces gens qui font un immense et magnifique travail pour que ne sombre pas ne navire Hôpital sans oublier tous ceux qui vaquent aux tâches indispensables à notre survie individuelle et collective.
Du coup je n'ai pas le temps de chercher une illustration qui serait pertinente, à moins que vous n'en ayez à me proposer
Tous ces poètes de la guerre nous offrent de belles leçons de vie !
RépondreSupprimerEn fait, ce n'est pas dans Paroles, mais dans Fatras... mais, comme je n'ai pas retrouvé mon recueil (je sais que je l'ai, mais il faut que je remette la main dessus) je ne peux pas te donner la page.
RépondreSupprimerJ'ai retrouvé le titre dans un table des matières sur le site de BNFA.fr
Voici le début de la table :
LETTRE OUVERTE
SAINTE ÂME
LES RÈGLES DE LA GUERRE
ANALECTES
... FORS L'HORREUR
COMPLAINTE DU FUSILLÉ
LES OVATIONS CÉLÈBRES
L'ARGUMENT MASSU
ET LES CABIRES ONT DANSÉ
IN VINO VERITAS
JE VOUS SALIS, MA RUE
L'HEURE DU CRIME
Par contre, il y a un autre poème dans "Histoires" :
Le fusillé
Les fleurs les jardins les jets d'eau les sourires
Et la douceur de vivre
Un homme est là par terre et baigne dans son sang
Les souvenirs les fleurs les jets d'eau les jardins
Les rêves enfantins
Un homme est là par terre comme un paquet sanglant
Les fleurs les jets d'eau les jardins les souvenirs
Et la douceur de vivre
Un homme est là par terre comme un enfant dormant.
(p110 de ma version en poche, Le livre de poche 1992)
Passe une douce journée. Bisous.
merci infiniment Quichottine
SupprimerJ'aime ce poème Jeanne, merci.
RépondreSupprimerBises
Un excellent choix, pour relever le défi, Jeanne ! Bon après-midi ! Bises♥
RépondreSupprimerUn tres bon choix de poème pour ce thème du courage .
RépondreSupprimerUn grand merci oui à tous ceux qui œuvrent pour que nous ne sombrions pas .
Bon vendredi
Bises
C'est un texte magnifique et si triste….
RépondreSupprimerje ne peux pas une fois de plus commenter sur les blogs d'Ekla.
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