Lénaïg à la barre du
défi n° 186 des
CROQUEURS DE MOTS nous invite à broder et gloser sur l'expression "La tête ailleurs" et nous laisse libre pour les jeudis poésie d'écrire ou de choisir le poème que nous voulons ou encore de nous appuyer sur les deux mots
ici et
ailleurs.
En cette semaine du 8 mai célébrant la fin d'une guerre particulièrement immonde, et dès ce moment-là la volonté de construire les bases de ce qui ne permettrait pas que cela advienne encore, il est plus que jamais important de s'en souvenir.
Alors je réédite ce texte que j'avais écrit pour miletune en septembre 2013 sur l'image du
cimetière américain de Colleville sur mer dans le Calvados, près des plages du débarquement.
Jeudi prochain je rééditerai
Osorezan, en écho au chant des entrailles
Il a les boucles flamboyantes de sa grand-mère et à travers elle celles de ses aïeux irlandais. Il a la peau cuivrée et les yeux noirs de son grand-père amérindien et à travers eux ceux de ses aïeux.
Elle l'avait emmené au plus près de la montagne sacrée. Au plus près c'était encore loin, une vaste zone interdite aux humains séparait la route du Mont des Ancêtres. Vaste désert d'où on les avait exproprié pour expérimenter le feu nucléaire.
Elle lui a dit, toi, tu iras écouter les vibrations de la terre dans le champ où repose ton grand-père. Entends les atomes des anciens. Rapporte-moi une parcelle de son chant.
Dans l'herbe humide et parfumée d'embruns, au-dessus de la falaise en retrait de la mer, allez savoir pourquoi c'est La Grande Vague de Kanagawa qui le submerge.
Allez savoir pourquoi ce sont ces mots qui tambourinent sous son crâne en une prosodie lancinante
Sendaï
Fukushima
Hiroshima
Nevada
Île du bonheur
Train de la peur
ou de la fortune
chant à la lune
L’île large
L’île longue
Longue pointe
Nagasaki
Colleville
Tchernobyl
Ile des 3 miles
Three miles Island
Islande
Hokusaï
Sendaï
Quelques liens pour aller plus loin :
Hokusaï, 1760 - 1849, peintre, dessinateur et auteur de textes japonais
Nb, j'aurais pu aussi, en petite lueur d'espoir ajouter Auroville (Inde) à La géo-électricité de l'Islande
Je me souviens de cette photo défi Jeanne... une façon profonde de se recueillir sur la tombe d'un aïeul tombé au champ d'honneur, 14-18 ou 40-45 pauvres de ceux qui sont nés à ce moment-l, merci Jeanne, bises
RépondreSupprimerBravo Jeanne. Des mots et noms d'ailleurs dont certains rappellent la folie des hommes. Bisous.
RépondreSupprimerMagnifique et émouvant Jeanne, j'aime !
RépondreSupprimerBises et bon jeudi
Fort et beau !
RépondreSupprimerTu as bien fait de le rééditer, c'est un texte magnifique et une page à ne pas oublier.
RépondreSupprimerMerci, Jeanne.
Bises et douce journée.
tu écris sur Colleville j'ai choisi Eluard et 1918... une autre guerre j'aurai pu trouver sur celle de 70
RépondreSupprimerà croire que les dernières jettent un voile sur les précédentes !
un très bel article qui vient du coeur ! plein d'émotion-
RépondreSupprimerbises et bonne fin de journée-
Bonjour Jeanne
RépondreSupprimerUne belle réédition , magnifique et émouvante.
Comment oublier cette si triste période.
bises bien amicales.
Henri.
Très, très beau et émouvant, Jeanne ! J'♥ beaucoup ! Bonne soirée ! Bises♥
RépondreSupprimerBonjour Jeanne. Je suis très fière que tu réédites ton magnifique écrit pour mon jeudi en poésie. Bravo, merci beaucoup, gros bisous.
RépondreSupprimeroui, une émouvante litanie. L'étonnante photo de la jeune fille qui communie avec le sol est de Daniel Blaise http://www.danielblaise.fr/
RépondreSupprimerEmma