A la manœuvre du défi n°285 des CROQUEURS DE MOTS, dernier de la saison avant l'été et la reprise en septembre, voici ce que je vous propose :
Pour le défi du lundi 26 juin :
un texte s'inspirant de l'une de ces citations ou des deux
"Si haut qu'il peut grimper, un chemin qui monte n'est rien d'autre qu'un chemin qui descend en sens inverse et réciproquement."
L'Os à moelle de Pierre Dac
et
"Pour la marche à pied, le meilleur des chapeaux de paille ne remplacera jamais une bonne paire de chaussures."
Pierre Dac
Pour les jeudis poésie des jeudi 22 et 29 juin :
un poème en rapport avec un ou plusieurs des mots de ces citations
ou même selon votre bon plaisir estival.
Comme souvent, je suis allée rechercher dans mon blog avec comme mots clés "chemin, chapeau, chaussures, grimper ou monter, descendre, marche, pied, paille". le premier en requête "chapeau" m'a donné l'occasion de choix cornéliens y compris de terminer sur une note joyeuse. Ce sera pour jeudi prochain.
Le balancier et le sablier
Il avance un pas après l'autre
il progresse et n'avance pas
l'horizon dérobe son but
Même alors il ne le voit pas.
Il avance pas après pas
Sait-il qu'il marche à reculons ?
Il avance dans sa nuit claire
il ne voit pas Tout est brouillard
son balancier le balance
il n'y a plus cœur ni raison
sous ses pas se dérobe
la terre qui gémit :
"Ne sens-tu pas tes tripes ?"
Il avance un pas après l'autre
il n'y a même plus de colline
Voyez comme tout est vide
sans enluminures
quand le cœur a déserté la raison
quand la raison a déserté le cœur
dans la marche inexorable
du temps.
dans sa réédition du 12 avril 2018 que je commençais par :
Temps subi, temps agi
J'avais repris ce chapeau en exergue de mes réflexions éditées le 17 juin 2017, le mois du signe double des gémeaux.
"Nous devons nous-mêmes - en retrait du règne et de la gloire, dans
la brèche ouverte entre le passé et le futur - devenir des lucioles et
reformer par là une communauté du désir, une communauté de lueurs
émises, de danses malgré tout, de pensées à transmettre."
Georges Didi-Huberman,
mis en exergue par Patrick Chamoiseau,
Frères migrants, Seuil, mai 2017
Contre la barbarie
J'avais repris ce chapeau en exergue de mes réflexions éditées le 17 juin 2017, le mois du signe double des gémeaux.
En cette succession de jours funestes je me demande
Quelle part de mon temps a été agi et non subi ?
Quelle part du temps de celles dont j'ai la semaine dernière accompagné les vivants qu'elles laissent ici ?
Quelle part de celui qui ce jeudi laisse ses enfants et petits enfants dans un immense désarroi que je soutiens de loin avec une complexité infinie de questions et de sentiments mêlés.
Qui a-t-il été ? Quelle a été "en vrai" sa vie d'équilibriste ?
Je dédie aux vivants ces quelques vers écrits en d'autres circonstances et pourtant tout semble immuable.
Quelle part de mon temps a été agi et non subi ?
Quelle part du temps de celles dont j'ai la semaine dernière accompagné les vivants qu'elles laissent ici ?
Quelle part de celui qui ce jeudi laisse ses enfants et petits enfants dans un immense désarroi que je soutiens de loin avec une complexité infinie de questions et de sentiments mêlés.
Qui a-t-il été ? Quelle a été "en vrai" sa vie d'équilibriste ?
Je dédie aux vivants ces quelques vers écrits en d'autres circonstances et pourtant tout semble immuable.
Voici l'image sur laquelle j'avais posé mes mots tels mes pas d'équilibriste de la vie :
et quelques unes des images que m'inspire l'actualité :
Certes "la terre qui a gémi" puissamment sous les pieds du côté de Niort et de La Rochelle a provoqué plus de frayeur que de dommages essentiellement matériels (deux blessés légers). Certains logements sont désormais inhabitables
Comme j'ai mis ce défi sous le signe de Pierre Dac, je lui laisse le mot de la fin :
"Ceux qui ne savent pas où ils vont sont surpris d'arriver ailleurs."
L'Os à moelle de Pierre Dac
Merci Jeanne... Avancer sans l'un oul'autre, coeur ou raison, voire les deux, le vide s'installe, la vie n'a plus de sens, bon jeudi Croqueurs, bises
RépondreSupprimerPour rajouter à la citation de Pierre Dac : heureux sont eux qui ne savent pas où ils vont. Bisous
RépondreSupprimerLe commentaire anonyme précédent en ajout à la citation de Pierre Dac est le mien
RépondreSupprimerMartine Martin
Bravo Jeanne, très belle réédition que j'ai aimé relire.
RépondreSupprimerBises et bon jeudi - Zaza
Avancer avec sa solitude ou pas
RépondreSupprimerC'est chaque instant qu'il faut se dire
que c'est beau d'être là !
Bravo à toi
Agréable à lire
Bonne journée
Une tres belle analyse poétique du parcours de funambule de l'homme . Une vacuité qui ne peut que peser tant le coeur semble absent dans l'esprit de certains .
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup aussi ta conclusion avec Pierre Dac .
Bon jeudi
Bises
C'est beau, c'est profond, alors que la dureté de l'époque incite le vieil homme que je suis à paraître insouciant... Y'a des fois où je me fais honte !
RépondreSupprimerTu me rappelles Zarathoustra de Nietzsche. Nous les hommes sur ce fil .dansons au gré du vent.
RépondreSupprimerGrâce à toi je découvre Pierre Dac. Une grande personne. Bises
Pierre Dac avait un esprit très vif.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ses citations . C'est un sujet profond que tu abordes. Ce qu'on subit , ce qu'on provoque, la vie qui court et nous ne savons pas où elle nous mène . Beaucoup de questions sans réponses . Bise
Bonjour Jeanne, il me semblait avoir mis un commentaire ici et, pourtant, j'y suis venue, j'en suis certaine ... excellente réédition pour relever ton défi ! Mille bravos ! Bises♥
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