Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 8 juin 2023

Heureux qui comme Ulysse, coulisses d'un choix

Pour ma participation au jeudi poésies autour du thème "revenir, retour" c'est ici ---> Clic

1915 ? 1916 ? 1917 ? Mes grands parents quittent leur terre familiale avec leurs trois enfants adolescents pour les plus mauvaises raisons et n'y sont jamais retournés. Quand exactement ont-ils quitté ou plutôt fui la Champagne d'Epernay  pour "la douceur angevine" ? Je n'ai pas posé la question à mon père et maintenant il est bien trop tard.
La raison de leur départ en est trop banale : la guerre et la transformation de leurs vignes en champs de mines. C'est peut-être un peu avant puisque mon père m'avait raconté l'escapade des deux garçons inconscients qu'ils formaient avec son frère et son heureux dénouement. L'angoisse de cette journée avait dû décider de cet exil intérieur.

Le choix du lieu de destination n'est pas un hasard et a du être préparé. Le savoir faire d'un champenois a trouvé à s'embaucher dans l'autre région des fines bulles :
"1831, il expérimente la champagnisation des vins à partir de cépages blancs du Val de Loire et met au point la méthode traditionnelle. Il commercialise ses premières bouteilles, seulement quelques centaines, dès 1834."


1940, la ligne Maginot n'a pas arrêté les forces des armées d'Hitler qui sont passées plus au Nord par les pays neutres qui se croyaient protégés. 
Tandis que des réfugiés belges et du nord faisaient une halte durable à la maison, c'est au tour de ma mère et de mes cinq frères et sœurs d'être repliés chez ma grand-mère paternelle, près de Saumur, sur la rive gauche de la Loire. Mon père mobilisé sur place du fait de ses obligations professionnelles ne les a pas accompagnés.  trop de souvenirs amers lui en faisaient aussi un impossible retour.
Les allemands ayant détruit le pont de Saumur et le pont de Gennes, ma famille a été contrainte de rester tout l'été chez cette grand-mère que les enfants connaissaient peu. Mais la rentrée des classes approchant, il fallait bien rentrer. Voici comment ma sœur aînée qui avait 10 ans à l'époque décrit leur retour :

"Nous restions donc pendant la fin de l'été, mais il fallait rentrer pour la rentrée des classes en octobre. Le pont avait été  refait avec des bateaux les uns contre les autres et je me souviendrai toujours du passage  sur ce pont qui faisait à chaque bateau « plouf, plouf » et menaçait de s'écrouler ..."






2020 : Année commémorative des 80 ans de la Bataille des Cadets de Saumur - 19 et 20 juin 1940 (ville-saumur.fr)







Quelques liens sur la région des fines bulles et ses vins

3 commentaires:

  1. Merci Jeanne, fuir et revenir un jour, ma grand-mère maternelle s'est réfugiée en Normande, française du Nord.... bises jill

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  2. Une vraie épopée ! Pas facile de revenir avec la guerre et les mauvais souvenirs

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  3. Tes histoires sont un témoignage de plus sur ces 2 guerres. La cousine de mon père et sa mère (soeur de ma grand mère paternelle), sont parties aussi du Nord, sur les routes, pendant la seconde guerre. Comme preuve, il me reste une carte postale qu'elles ont écrites toutes les deux à mes grands parents. Bon week end. Bises.

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