👀Je serai à la barre du défi 285, dernier de la saison avant l'été : annonce le 19, défi le 26, jeudis poésies les 22 et 29
Elle se demandait bien ce qui l'avait motivée lorsqu'elle s'était mis en tête de revenir dans ce quartier. Une promenade sans guide vert à la main, le nez au vent avec juste les traces de sa mémoire. L'envie de partager un peu de son enfance avec cette amie qui ne connaissait de Paris que leurs quartiers d'étudiants et les lieux offerts aux vacanciers. Dans les couloirs du métro parisien, la foule compacte se hâtait et se bousculait comme naguère. Elles se surprenaient, comme il y a quarante ans, à presser le pas, happées par la cadence.
Revenues à la surface, comment trouver son chemin à la sortie de la bouche de métro ? le quartier quadrillé de rues à angle droit avait fait place à une série d'immeubles de grande hauteur, de placettes, de rues piétonnes en arcs de cercle, de passages joliment carrelés, fleuris de corbeilles retombantes ... Un décor pimpant tout droit sorti de l'imagination d'un architecte talentueux. C'était original, surprenant, beau. Bien vite elles s'étaient rendu compte qu'elles venaient de passer pour la troisième ou la quatrième fois au même endroit.
Leur plan était récent et ce "quartier" dans le quartier, derrière lequel on devinait des logements modernes et confortables derrière les portes à digicode y figurait bien. Le sens de l'orientation de son amie n'avait pas de prise dans cette logique qui leur échappait. Sans doute les habitants avaient-ils pris leurs marques et se mouvaient dans cet espace comme chez eux. Mais les deux amies, fatiguées, en sueur sous ce soleil d'été ravageur, sentaient monter un malaise indéfinissable. Elles sont sorties de ce décor futuriste et minéral d'où aucune fleur n'osait s'échapper de sa vasque, sans comprendre comment. Soulagement de retrouver des rues, des trottoirs, des boutiques, des noms de rues évocateurs. A deux pas de cette architecture à la fois belle et dépersonnalisante, elle retrouva avec soulagement ses repères. Et au pied des arbres de l'avenue, protégés par leurs grilles centenaires, quelques fleurs sauvages faisaient le bonheur des papillons.
Un soulagement étonné. Le quartier de l'enfance de sa maman, celui où elle venait en vacances et en visite chez ses tantes, n'avait pas vraiment changé. Les jardins devant les immeubles avaient rétréci ainsi que le square*. Mais tout était là, propret, paisible, souriant sous le soleil, rafraichissant sous la ramure des arbres centenaires. Il ne manquait plus que les mômes en blouses grises se bagarrant dans la poussière pour un calot contesté dans un jeu de billes, l'orchestre du dimanche sous le kiosque, les amoureux timides immortalisés par Peynet, Doisneau, Izis ou Willy Ronis ...
HBM1de la fondation Rotschild, Groupe Bargue, 1912 |
Merci Jeanne, avec les années les choses peuvent changer, évoluer ou au contraire, rester dans leur jus... mais partout on peut trouver ce végétal qui s'installe là où on ne l'attend pas... bises, jill
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé ton retour dans le Paris de ton enfance si bien décrit. Merci. Bisous
RépondreSupprimerMartine Martin
Ah ! Ces petites fleurs sauvages, elles ne craignent pas de sortir de partout ; si tenaces, elles sont !!! C'est un beau et intéressant texte, Jeanne ! Bises♥
RépondreSupprimerRetrouver les lieux où l'enfance jouait , le passé qui remonte à la mémoire ....
RépondreSupprimerDes fleurs sauvages qui font le bonheur des papillons de Paris , houhahou !
Un texte agréable à lire , le temps passe , les repères s'estompent , il faudrait que je retourne à Paris où mon père habitait , ou plutôt avait un logement , Paris qui doit avoir tant changé .....
Paris que j'ai aimé , Paris où je fus jeune , aïe aïe aïe ....
Merci d'avoir publié ce texte qui trouvera forcément un écho chez ceux qui ont plusieurs fois vingt ans .
Coucou Jeanne.
RépondreSupprimerCes retrouvailles publiées en janvier 2015 correspondent très bien au thème de Jill, bravo pour cette réédition.
Bises et bon mercredi - Zaza
On est toujours un peu déçu de revoir des lieux de notre enfance ;Tout change tellement vite . C'est noté pour lundi prochain.Bise
RépondreSupprimerNous n'avons plus nos tailles d'enfants. A Paris les nouvelles constructions ne sont plus pour les gens modestes. Bises
RépondreSupprimerUn tres beau texte pour le défi de Jill . Je me suis promenée avec plaisir en compagnie de ces deux amies .
RépondreSupprimerBonne journée
Bises