Le soleil lentement s'élevait
au-dessus de la brume dans cette vallée de l'Epte que j'aimais
parcourir. Du sol montait une vapeur nacrée et c'était magique.
J'imaginais quelque peintre venu(e) en bottes avec son chevalet et
son matériel au temps où des animaux paissaient tranquillement dans
les prés. Ils étaient vides maintenant et les travaux s'y faisaient
au tracteur, quelquefois même avec des outils à main. La vallée,
par sa taille et sa configuration échappait encore au gigantisme des
engins agricoles.
Bordée de peupliers
la rivière se devinait
en pointillés
J'aimais cet itinéraire lors des
grandes transhumances sur la grand'route et il m'arrivait de la
prendre juste pour la beauté du paysage. Plus loin, ce serait
Giverny que Monet avait fait connaître dans le monde entier. Les
prés y étaient vides mais je les imaginais nagère avec des
charrettes encore tirées par des boeufs ou les terres arables
labourées, une araire tirée par quelque robuste cheval du Nivernais
ou du Perche. Le paysage avait quelque chose d'irréel. J'étais une
intruse motorisée dans un tableau de Jean-François Millet,
Jean-Baptiste Corot ou encore François Daubigny ou Gustave Courbet.
Le cri d'un charretier
réminiscence ténue
au pays d'enfance
Un panneau indiqua "Collège Rosa
Bonheur". Etait-ce la première fois que je le voyais ? Un flot
d'impressions m'avaient assailli ce jour-là ! Quel beau nom
pour donner à des adolescents le goût du bonheur d'apprendre ! Un
nom de femme ! Quelle belle idée !
Là, je n'étais pas tout à fait
honnête. D'autres femmes avaient été mises au fronton de collèges
et même de lycées de mon département avec la triple devise
républicaine. Anna de Noailles, Camille Claudel, Eugénie Cotton,
Irène Joliot-Curie, …
Qui es-tu Rosa Bonheur,
Inconnue d'mon p'tit Larousse ?
Une recherche sur Internet me
transporta par le réalisme de sa peinture dans son univers
animalier. Je n'en sus pas plus alors. Sa vie de
femme libre, sans scandaliser, sa notoriété l'acceptant ainsi. Je
l'imaginais en vêtements d'homme allant au petit matin sur le
terrain des foires et des marchés aux bestiaux, comme il se disait
alors. Discrète et forte dans ce milieu d'hommes rudes.
C'était pure beauté
pur mouvement sur la toile
la vie suspendue.
©Jeanne Fadosi, mercredi 11 décembre 2019
à découvrir le vendredi soir ou le samedi
avec les autres brins sur la page 156 de L'Herbier
Rosa Bonheur, Le Marché aux chevaux, 1853, huile sur toile, 244 x 506 cm,
The Metropolitan Museum of Art, New York
Et pour rester avec les chevaux je vous invite au Haras-du-Pin dans l'Orne
ou dans l'Ain observer de loin des chevaux sauvages
Rosa Bonheur je ne connaissais pas du tout… mais quel coup de pinceau, j'adore aussi ces vaches… portrait réaliste !! Merci Jeanne aussi, bises
RépondreSupprimerBonjour Jeanne,
RépondreSupprimerLa vie aux champs. Un charme qui cachait bien des rudesses, des difficultés. Mais là, dans ce tableau, une journée ensoleillée où tout va à un rythme tranquille et paisible.
Merci Jeanne et à bientôt
Bises
J'ai toujours du plaisir à côtoyer des chevaux (et des ânes des Pyrénées) il ne sont que douceur et présence rassurante...
RépondreSupprimerQu'importe les mots pour parler du chagrin immense de perdre son fils, la peine est là, pour longtemps, immense qui dépasse tous les discours...
Bises Jeanne
Quelles sont jolies ces toiles, Jeanne ! Toute une découverte pour moi, grâce à toi !
RépondreSupprimerBonne fin de semaine,
Bises♥
Très beau texte, j'étais dans la voiture avec toi et je regardais ces paysages avec la vie d'antan...
RépondreSupprimerEt en prime chez toi, la découverte des Haras du pin ! Et bien sûr, la beauté des chevaux sauvages. Merci Jeanne. Au plaisir des prochaines rencontres.
RépondreSupprimerJe connaissais ce nom mais je dois dire que je n'avais jamais cherché à savoir qui état cette femme.Voilà une lacune comblée. Les chevaux sont superbes;ils sont parmi les plus beaux animaux domestiques et sauvages.
RépondreSupprimerBonne semaine
Un tres beau texte pour nous parler de Rosa Bonheur et du thème qui lui est cher . Un grand merci pour ta vidéo des haras du Pin un vrai régal pour la fan de chevaux que je suis .
RépondreSupprimerBonne soirée
Bises
Je découvre que Rosa bonheur existait, qu'elle savait peindre avec énormément de talent. Merci pour ton texte si beau. Bonne soirée. Bises.
RépondreSupprimerC'est un très beau texte et un superbe hommage au peintre qu'elle était.
RépondreSupprimerLes femmes ont toujours eu du mal à exister dans des univers longtemps réservés aux hommes.
Le haras du Pin est à visiter absolument... j'ai adoré !
Bises et douce journée.