C'était LA légende familiale. Ceux
qui avaient l'âge d'avoir connu cette époque disaient tous que
c'était la réalité.
Été 1928. Les années folles n'en ont guère pour plus d'un an à écouler ses jours dans l'enthousiasme et l'insouciance qui ont suivi la Der des Der. Et par amour,
Elle allait bientôt
laisser aux autres cousettes
les soies de Chanel
Les fenaisons avant les moissons, les fêtes villageoises, de comices agricoles en concours de pêche, généraient d'improbables rencontres. Proximités éphémères, frôlements sur pas de danse, ouvriers et patrons, ruraux de la terre et artisans du bourg, payses et urbains en vacances.
Il était venu
quelques mois tirer les fils
des lignes électriques
Une pluie soudaine. Elle avait un parapluie. Il n'en avait pas. C'est elle qui lui avait proposé un coin d'abri. La fin de l'été consacra leurs fiançailles. L'été suivant ferait de leur noce une fête citadine.
La jeune parisienne
pour des chemins de campagne
a quitté la ville
L'espoir revenu après la Grande Dépression et la Guerre d'après, des voix chantaient dans le poste de tsf plaqué d'acajou. Des voix pour "Un jardin extraordinaire", "La chasse aux papillons", "Le petit chemin qui sent la noisette", ... Ils se souvenaient du premier poste à galène monté dans les débuts de leur mariage. Ils y écouteraient radio Londres, en cachette dans le grenier. Et bien plus encore.
"un p'tit coin d'paradis
contre un coin d'parapluie
elle avait quelque chose d'un ange"*
Cet été s'annonçait joyeux enfin, avec leur petite dernière et leurs deux petits enfants pour fêter en famille leurs noces d'argent. "Le parapluie" de Georges Brassens était depuis deux ans leur hymne familial et ils se disaient tendrement qu'ils auraient pu reprendre chacun d'autres routes, comme dans la chanson.
Il y eut d'autres écueils
surmontés ensemble
jusqu'au jour inévitable.
Depuis plus de quarante ans pour
lui, vingt ans pour elle, ils me manquent.
©Jeanne Fadosi, mercredi 03 décembre 2019
à découvrir le vendredi soir ou le samedi
avec les autres brins sur la page 155 de L'Herbier
On peut supposer que tu parles de tes parents Jeanne… Rien ne les remplace, ils sont partis et cependant demeurent en nous… Les miens habitaient la même rue, alors un jour a fait que… ;-) bises
RépondreSupprimertu as tout à fait raison Jill et tes parents ... sourires ... bises
SupprimerTendresse et émotion se dégage de ton texte, un bel hommage à ceux qui t'ont donné la vie !
RépondreSupprimerIls ne cesseront jamais de nous manquer...
RépondreSupprimerC'est vraiment un bel hommage à tes parents, Jeanne !
RépondreSupprimerBon dimanche,
Bises♥
Un tres bel hommage à tes parents Jeanne
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