Et en la circonstance, je réédite le poème que le tableau de Delacroix a inspiré à Charles Baudelaire et que j'avais mis en ligne pour Andrée la petite graine et son jeudi poésie des CROQUEURS DE MOTS du 15 février 2018
Sur Le Tasse en prison
Le poète au cachot, débraillé, maladif,
Roulant un manuscrit sous son pied convulsif,
Mesure d'un regard que la terreur enflamme
L'escalier de vertige où s'abîme son âme.
Les rires enivrants dont s'emplit la prison
Vers l'étrange et l'absurde invitent sa raison ;
Le Doute l'environne, et la Peur ridicule,
Hideuse et multiforme, autour de lui circule.
Ce génie enfermé dans un taudis malsain,
Ces grimaces, ces cris, ces spectres dont l'essaim
Tourbillonne, ameuté derrière son oreille,
Ce rêveur que l'horreur de son logis réveille,
Voilà bien ton emblème, Ame aux songes obscurs,
Que le Réel étouffe entre ses quatre murs !
Charles Baudelaire, 1842, recueil Les épaves, 1866,
complément aux fleurs du mal, 1869
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Les Fleurs du mal, 1857, 1861, 1867, 1869, principal ouvrage de Baudelaire, censuré complété, par son éditeur Auguste Poulet-Malassis
Auguste Poulet-Malassis, 1825 - 1878, éditeur français d'Alençon, exilé en Belgique pour échapper à la prison pour dettes (avatar de la censure des Fleurs du mal). Sa publication des épaves lui a valu une nouvelle condamnation.
Eugène Delacroix, 1798 - 1863, peintre français, célèbre notamment par son tableau La Liberté guidant le Peuple en 1830
Le Tasse (Torquato Tasso), 1544- 1595, poète italien épique, connu pour son épopée La Gerusalemme liberata. Il ne s'agit pas de prison à proprement parler mais de l'asile Sainte-Anne de Ferrara, le poète ayant été considéré comme atteint de folie.
Dimanche un pastiche de ce poème que j'ai commis pour un défi des CROQUEURS DE MOTS en mai 2016 piloté par Dômi sur un de mes propres pastels.
Belle rediffusion Jeanne, j'aime !
RépondreSupprimerBises et bon jeudi
J'aime le sonnet et le tableau.
RépondreSupprimerMerci pour cette page, Jeanne.
Bises et douce journée.
Merci beaucoup pour cette rediffusion un magnifique duo peinture et poème .
RépondreSupprimerBonne fin de journée
Bise s
Magnifique rediffusion, Jeanne !
RépondreSupprimerBonne toute fin de soirée et bon vendredi,
Bises♥
Delacroix et Baudelaire ce n'est pas rien, ah la folie qui mène à l'enfermement, tout comme d'autres privations de liberté, une vie qui n'est plus que l'ombre d'elle même, merci Jeanne, @+ jill
RépondreSupprimerJ'ai lu ce poème il y a quelques mois sur un blog. Ce n'est pas facile d'être emprisonné et ce devait être encore pire les siècles précédents. Bon week end et bisous.
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