Réédition en la circonstance de mon billet du jeudi 28 mai 2015 car
Si lilou avait mis le défi n°146 des CROQUEURS DE MOTS en musique, elle nous avait laissé le champ libre pour le jeudi en poésie. Musique, un bien beau fil conducteur pour la poésie.
Musique des hommes ou musique de la nature, ce ne sont pas en effet les exemples de poèmes qui me manquent ; à commencer par la référence musicale de la poésie. J'ai résisté à la tentation un peu paresseuse, beaucoup passionnée, de rééditer Art poétique, de Paul Verlaine ou La musique, de Charles Baudelaire.
Vous le savez, je ne dédaigne pas Wikipedia, ce fabuleux livre ouvert participatif qui s'alimente des contributions et partages de savoir. Cette fois-ci, en interrogeant Google, j'ai trouvé ce lien et je crois que je vais mettre du temps à l'explorer.
J'ai cliqué sur "Si musique et douce poésie s'accordent". Je ne sais pourquoi ce titre m'évoquait le XVIe siècle. Je n'en étais pas loin vu de notre XXIe siècle de bruit et de fureur.
Si musique et douce poésie s’accordent…
Si musique et douce poésie s’accordent comme le doivent deux sœurs, alors nous devons bien nous aimer, toi et moi, car tu aimes l’une et j’aime l’autre.
Ton goût est pour Dowland, dont la touche céleste sur le luth ravit les sens humains ; le mien est pour Spenser, dont la pensée est si profonde que, dépassant toute pensée, elle échappe à l’éloge.
Tu aimes entendre le doux son mélodieux que Phébus tire de son luth, ce roi de la musique, et moi je suis surtout noyé dans des délices profondes quand il se met à chanter.
Poésie et musique ont le même Dieu, dit la fable : toutes deux ont le même amoureux, car toutes deux vivent en toi.
Richard Barnfield, Le Pèlerin passionné
Traduit par François-Victor Hugo
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If Music and Sweet Poetry Agree
By Richard Barnfield (1574–1627)
If music and sweet poetry agree,
As they must needs, the sister and the brother,
Then must the love be great ’twixt thee and me,
Because thou lov’st the one and I the other.
Dowland to thee is dear, whose heavenly touch
Upon the lute doth ravish human sense;
Spenser to me, whose deep conceit is such,
As passing all conceit, needs no defence.
Thou lov’st to hear the sweet melodious sound
That Phœbus’ lute, the queen of music, makes;
And I in deep delight am chiefly drowned
Whenas himself to singing he betakes:
One god is god of both, as poets feign,
One knight loves both, and both in thee remain.
Note 1. This sonnet was long attributed to (ce sonnet a longtemps été attribué à) Shakespeare: The Passionate Pilgrim, 1599. It appeared in Barnfield’s Poems in Divers Humors, 1598.
Richard Barnfield, 1574 - 1627, poète anglais
François-Victor Hugo, 1828 - 1873, journaliste, écrivain, traducteur de Shakespeare, 4e enfant de Victor Hugo
Caravage, 1571 - 1610, peintre italienet pour continuer la promenade sonore Jeudi sonore en poésie
Magnifique partage en ce jeudi poésie, Jeanne !
RépondreSupprimerBon et beau mois d'août tout entier,
Bises♥
La poésie n'est que musique Jeanne, tout comme certaines notes musicales ne sont que poésie. Merci pour cette réédition.
RépondreSupprimerBises et bon jeudi
Merci pour ce tres beau billet qui allie musique et poésie . Je comprends taon envie de rééditer les deux poèmes cités de Verlaine et Baudelaire ils sont superbes et merci de m'avoir fait découvrir celui de Richard Barnfield .
RépondreSupprimerBonne journée
Bises
Tout est très beau...
RépondreSupprimerMerci pour la découverte de ce texte que je ne connaissais pas.
Bisous et douce journée.