Le verger du roi LouisSur ses larges bras étendus,
La forêt où s’éveille Flore,
A des chapelets de pendus
Que le matin caresse et dore.
Ce bois sombre, où le chêne arbore
Des grappes de fruits inouïs
Même chez le Turc et le Maure,
C’est le verger du roi Louis.
Tous ces pauvres gens morfondus,
Roulant des pensées qu’on ignore,
Dans des tourbillons éperdus
Voltigent, palpitants encore.
Le soleil levant les dévore.
Regardez-les, cieux éblouis,
Danser dans les feux de l’aurore.
C’est le verger du roi Louis.
Ces pendus, du diable entendus,
Appellent des pendus encore.
Tandis qu’aux cieux, d’azur tendus,
Où semble luire un météore,
La rosée en l’air s’évapore,
Un essaim d’oiseaux réjouis
Par-dessus leur tête picore.
C’est le verger du roi Louis.
Prince, il est un bois que décore
Un tas de pendus enfouis
Dans le doux feuillage sonore.
C’est le verger du roi Louis !
Théodore de Banville, Ballade des pendus dans la pièce Gringoire, 1866
gravure de Jacques Callot pour Les grandes misères de la guerre, 1633 |
et même si vous voulez faire phosphorer vos neurones, certains s'y sont essayé sur Analyse Brassens, Le verger du Roi Louis
Théodore de Banville, 1823 - 1891, poète, dramaturge et critique dramatique français
François Villon, 1431? - 1463?, poète français de la fin du Moyen-Âge
Georges Brassens, 1921 - 1981, poète auteur compositeur interprète français
Jacques Callot, 1592 - 1635, dessinateur et graveur lorrain, un des maîtres de l'eau-for
Louis XI, dit le "prudent", 1423 - 1483, roi de France de 1461 à 1483, connu pour sa cruauté et son habileté de stratège, a mis fin à la guerre de cent ans, contribué à la création de l' Etat centralisé et a créé le Relais de poste et promu l'imprimerie via l'université de la Sorbonne
Super ! Merci pour le magnifique partage de ce poème chanté, Jeanne ! J'♥ beaucoup !
RépondreSupprimerBon mardi tout entier,
Bises♥
Il est sans doute moins connu que d'autres du même album (les neiges d'antan) mais je l'aime beaucoup bon mardi aussi
SupprimerBeau poème mais ce qu'il dit est horrible.
RépondreSupprimerHorrible en effet et sans doute une contribution de Banville contre la peine de mort, une autre manière que celle de Victor Hugo à la même époque
SupprimerJe l'ai plutôt choisi pour sa vérité historique et le contraste avec la nature qu'il décrit tellement sublime
Vous me redonnez envie de réécouter Brassens.
RépondreSupprimerBonne journée.
Pas très rigolo ce poème ce matin. La gravure est superbe.
RépondreSupprimerBises et bon mardi Jeanne
Je ne le connaissais pas, par contre, je connais celui de Villon.
RépondreSupprimerMerci pour cette page et la chanson de Brassens.
Bises et douce journée.
J'ai tout de suite pensé à la gravure de Jacques Callot en entendant chanter Brassens. Merci pour ce superbe billet Jeanne
RépondreSupprimerBon mardi
Bises