Sous les fusains de mon parrain
la magie opérait,
transportant en la transformant
la salle à manger,
tapissée en mode éphémère
de papier recyclé,
dans les rues de la capitale :
les arcades de la rue de Rivoli,
des devantures enguirlandées ;
sur les trottoirs,
des badauds nonchalants
et des gens pressés ;
dans les jardins du Louvre,
des enfants emmitouflés
avec des moufles et des bonnets,
avec des ballons et des cerceaux ;
et même près de la Tour Eiffel,
le castelet du Guignol du Champ de Mars ;
Le cadran de la pendule
habillé en église Saint-Germain-des prés ;
au-dessus de la ville, les toits de Paris ;
sur la coupole de l'Opéra
un joyeux luron près de l'ange
avec un tout petit violon,
et un traîneau prêt à venir.
C'était une veille de Noël
en 1958.
Jeanne Fadosi, jeudi 3 novembre 2016
pour l'herbier de poésie 54
à voir chez Adamante
en prolongement de Miro et mon parrain, billet pour un autre jeu d'écriture, Le nid des mots, où le tableau de Miro proposé m'avait incité à rééditer un texte hommage à mon parrain écrit pour sa mort en 1980.
Le dessin, une de ses passions avec la musique et les arts du cirque, il avait réussi à en faire son métier dans la première partie de sa vie où il créait les maquettes des motifs ornant les robes brodées de strass, de perles et de paillettes d'une grande maison de couture. Il a passé les cinq années de la seconde guerre mondiale en stalag, comme prisonnier de guerre et la mode étant passée, il a dû terminer sa vie professionnelle comme employé de bureau tout en continuant à être clown le dimanche. Mais il n'avait pas perdu son goût pour le dessin et cette fin d'année-là, j'avais huit ans, j'ai assisté en deux heures environ, avec l'aide de son fils bon dessinateur également, à la métamorphose de leur pièce à vivre. Le noir et blanc n'altérait pas l'effet, nous y étions habitués avec les photos, la télévision et le cinéma. Le résultat était bluffant, autant de réalisme que de poésie lunaire, les deux subtilement mélangés. Le violon sur le toit, je l'ai inventé pour ce jeu d'écriture, . . . peut-être . . . mais il est tout à fait crédible et il l'a peut-être dessiné, . . ou peut-être pas.
Le violon minuscule, lui, existait bien, rangé dans son étui, dans le bas du buffet bas.
Très bel hommage à to parrain un artiste je suis certaine qu'il l'aurait apprécié. Bonne fin de semaine.
RépondreSupprimerNous avons tous je le pense un personnage dans la famille, celui qui sort du lot et laisse un souvenir original, merci Jeanne, bises
RépondreSupprimerMerveilleux souvenirs d'enfance où les couleurs rejoignent les sons dans la magie d'un Paris authentique si bien recréé dans ce cadre familier.
RépondreSupprimerUn bel hommage à ton parrain.
Il n'y a pas que les enfants qui dessinent sur les murs et c'est bien
RépondreSupprimerce parrain savait mettre de la gaieté dans un cadre de vie peut-être un peu triste
nous aurions pu croire que Chagall était ton parrain.
Tu nous offres à nouveau une tranche de vie bien émouvante. Merci à toi. Et puis, tu es la seule (sauf preuve du contraire, à n'avoir pas utilisé le mot "bleu" ! Fallait le réussir !
RépondreSupprimerun hommage à l'artiste qu'était ton parrain... le violoniste de Chagall lui va à merveille
RépondreSupprimerTrès émouvant hommage à ton parrain.
RépondreSupprimerC'est ton Chagall avec son violon dans le bas du buffet bas.
Mon papa a fait aussi 5 ans en stalag comme prisonnier de guerre.
Il ne jouait pas du violon mais adorait l'écouter pleurer.
Passe une douce soirée
Bise
Maryse
Il devait lui aussi être un "taiseux" ton parrain. Merci de nous l'avoir fait rencontrer à travers ce texte très touchant. Merci, Jeanne.
RépondreSupprimerC'est un très bel hommage...
RépondreSupprimerJ'aurais aimé connaître ton parrain, tu en parles magnifiquement.
Tout comme Quichottine, j'aurais aimé rencontrer ton parrain. Tu en a peint un beau portrait, poètique et émouvant
RépondreSupprimerBel hommage