Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

lundi 3 août 2015

Dans le sillage du défi océan : Au bout du chemin de grève

J'ai déjà programmé la réédition d'un défi par quinzaine des poèmes en lien avec la mer ainsi que des prénoms du mercredi. Ce texte, j'ai été tenté de le rééditer mais je m'en tenais à un défi par quinzaine. Il fallait donc faire des choix.
Pourtant, le beau texte de Tizef  "Combien, combien encore ? "m'incite à le sortir de l'oubli.


Je l'avais écrit pour le défi n°32 piloté par nounedeb pour les CROQUEURS DE MOTS pour le lundi 28 juin 2010.


Il est presque neuf heures en ce matin clair d'une journée d'automne qui s'annonce douce, comme il est fréquent sur Ré la blanche en cette époque de l'année.

J'ai, depuis quelque temps déjà, programmé ce reportage hors temps, et vais d'un pas ferme et décidé le long du chemin de grève. Je les retrouverai bientôt sur la plage où nous avons pris rendez-vous.
Je vérifie encore une fois que ma caméra est prête à capter ces petits moments de connivence.

Elle est déjà là en effet, la vieille dame de la maison de retraite, dans son vieux sur-vêtement blanc où son corps semble flotter, à peine essoufflée.
Elle a ralenti sur le chemin de grève, trop sableux et plein de chausse-trappes pour ses chevilles instables, mais a rejoint le bord de mer en petites foulées, trottinées certes, mais tout de même !

Elle attend ses visiteurs en faisant des assouplissements que ma petite trentaine de femme active n'arriverait tout bonnement pas à exécuter.

Soudain, les buissons s'animent comme une ruche agacée. Ils avancent en bavardant gaiement, sagement rangés par deux en direction de la mer, encadrés par leur maîtresse et l'assistante d'éducation. Leur institutrice est fière à juste titre de ces rencontres impromptues, devenues au fil du temps des rendez-vous que les bambins attendent avec gourmandise. Quoi de plus motivant que ces exercices que cette ancienne professeur d'éducation physique persiste à intituler culture physique.

Mon job est de faire un article de cette rencontre si riche de partage entre ces générations. Ils progressent plus vite que moi car je guette mon angle de prise de vue, tout en me faisant la plus discrète possible afin de capter leur joyeuse spontanéité.

Elle leur offre son temps, sa compétence, son enthousiasme presque intact. Ils lui offrent la candeur de leurs quatre ou cinq ans, leur appétit de vivre ...
  
Les premiers s'arrêtent net, provoquant une bousculade qui aurait pu entraîner quelques chutes sans la rapidité d'intervention des adultes. Les premiers rangs semblent pétrifiés.

Par quoi ?

Mon téléphone portable résonne dans l'air vide, et la sonnerie porte jusqu'au groupe, surpris de ma présence.
C'est mon rédacteur en chef qui m'apprend ce que je ne distingue pas encore.

 - La première sur place, tu comprends bien que ton sujet passe au second plan. Un jeune journaliste n'a pas tous les jours l'occasion d'un scoop comme celui-ci. Pense à ta carrière ... 

Quoi ? quel scoop ?

Dans la baie, le nez dressé vers le ciel narquois, il est venu là, s'échouer dans les hauts fonds, comme un animal blessé.

Et moi qui voulait interroger la vieille dame sur les avancées sociales et éducatives qu’elle avait vécues depuis le début de sa carrière ! Mon billet de retour ne me permettrait pas d'exploiter les deux sujets. Et si je reportais mon départ ?

Si c'était important aussi, ce que pensaient les enfants de ce qu'ils voyaient là, les yeux écarquillés, sans bien comprendre .

Plus tard, ce sera les vacances de la Toussaint et la plage s'animera de la curiosité des badauds.


photo en licence Creative commons trouvée sur la page Rokia Delmas de wikipedia , auteur Didier Duforest, 29/10/2006

  pour en savoir plus voir aussi l'échouage du Rokia Delmas


Pour ceux qui croiraient cette histoire vraie, c'est un savant mélange entre réalité et fiction : un clin d’œil à une dame qui continuait à faire sa gymnastique à 86 ans et que j'avais accompagné sur la plage le jour où elle voulait me montrer ce cargo échoué qui la désolait et qui ne ferait l'actualité que lors de l'arrivée des vacanciers d'automne, le cargo (le Rokia Delmas) hélas échoué près de La Couarde en octobre 2006. Pour le reste, j'ai laissé libre cours à mon imagination. Mais la rencontre avec une classe de bambins et des leçons improvisées de culture physique était tout à fait plausible. 

7 commentaires:

  1. En 2006, je ne m'en souviens pas de cet échouage... ni du nom de ce cargo ! Quant à ce défi, je n'avais pas encore de blog à ce moment-là... merci Jeanne, bises

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  2. Une belle histoire qui pourrait être vraie.C'est une bonne idée de mêler la réalité et la fiction. Je ne me souviens pas du naufrage de ce bateau .Faire de la gymnastique à 86 ans c'est beau! Bonne semaine

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  3. Mon commentaire a disparu !
    Je disais que c'était une bonne idée de mêler la réalité et la fiction pour faire une belle histoire qui aurait pu être vraie.
    Je ne me souviens pas du naufrage de ce bateau.
    Faire de la gym à 86 ans c'est beau .
    Bonne semaine

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  4. Sublimes, ces rencontres inter-générationnelles, programmées et organisées par des communes qui, de plus en plus nombreuse, s'en donnent les moyens.
    Et lorsque l'imprévu se présente, on lui laisse la priorité, comme en classe ... Son intérêt, et l'exploitation qu'on en fera, viendront plus tard, LOIC
    Blog bilingue Français/Esperanto :
    http://Ecrimages.blogspot.com
    mieux mûris.
    Une enquête sur mon blog :
    LOIC
    Blog bilingue Français/Esperanto :
    http://Ecrimages.blogspot.com

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  5. Un très beau récit, Jeanne.
    Merci.

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  6. Bonne idée de remettre au goût du jour les anciens défis des Croqueurs. Je ne connaissais pas ce naufrage. C'est très bien raconté. Merci!

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  7. Je me souviens de l'échouage de ce bateau. C'est vrai que la journaliste ne pouvait pas manquer ce scoop même si je comprends sa frustration de ne pas pouvoir être témoin de cet échange entre les enfants et la vieille dame.
    Pause « petite filles » terminée. Nous avons passé trois belles semaines avec elles. Elles vont nous manquer. Je reprends le chemin des blogs progressivement, le temps de lire tous les commentaires sur mes 3 blogs !!! A bientôt. Bon dimanche.

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