Pour cette quinzaine du défi n°264 des CROQUEURS DE MOTS, Zaza pilote la galère à la suite de notre amie Jazzy, sous la houlette de l’Amiral Dômi.
Ci-dessous et sous le lien, ses consignes :
et après avoir jeudi dernier évoqué nos souvenirs de vacances de printemps ;
Le lundi 25 avril 2022 – Défi N°264 – « Ah oui, je me souviens… » – Parler de votre matière préférée quand vous étiez à l’école.
« Ah oui, je me souviens… » à l'école, ma matière préférée c'était ...
J'ai aimé l'école dès la première journée où je l'ai fréquentée. Enfant habituée à la solitude, ce qui n'est pas du tout l'ennui, je rêvais des vies parallèles et à cette occupation je ne manquais pas d'imagination. Maman n'était jamais bien loin et m'acceptait volontiers dans ses pas. Papa dans son bureau, il ne fallait pas le déranger. C'était la règle depuis toujours et il était à la table de midi autant que possible. En fin de journée, s'il lui fallait quelques temps pour récupérer, il était toujours prêt ensuite pour me prendre sur ses genoux pour me lire un livre ou, dès le printemps, m'initier modestement aux secrets du potager. Nous avions déménagé depuis peu et notre nouveau logement de fonction, vaste pour la môme crevette que j'étais, m'offrait avec son grenier, ses dépendances et son jardin un champ d'exploration à la hauteur de ma curiosité de gamine. On m'avait si bien préparé à cette entrée à l'école maternelle que je n'avais eu aucune difficulté à me séparer de l'adulte qui m'avait emmenée. Dans cette petite ville où tout le monde se connaissait, c'est papa qui était revenu me chercher accompagné d'un artisan électricien. Ne me demandez pas pourquoi. Il y avait sans doute des travaux électriques à faire.
J'avais déjà étonné le matin en manifestant plus de curiosité que de crainte mais voilà que la crise de pleurs attendue a bien eu lieu, à front renversé, quand il m'a fallu quitter cette nouvelle aire de jeux et de joie.
On avait chanté comme je l'aimais, en chœur, à l'unisson, en canons. Notre jeune institutrice que l'on appelait Mademoiselle Le M., pas question à l'époque d'appeler les maitresses par leur prénom ni même de les tutoyer. On avait danser des rondes issues des traditions populaires en nous accompagnant en chantant, évidemment.
"J'aime la galette
savez-vous comment ?
quand elle est bien faîte
avec du beurre dedans
la la la la lalalalère
la la la la lalalalala"
On avait appris par cœur un poème.
"J'aime l'âne si doux
marchant le long des houx ..."
On avait compté jusqu'à dix, fait avec des buchettes dix tas de dix buchettes ...
On avait gâché du plâtre et on l'avait fait couler dans des moules pour faire des figurines qu'on avait mis à sécher.
C'était la fin de matinée et je n'avais pas du tout mais pas du tout envie de quitter ce lieu magique. J'en avais fait une de mes crises de colère et de larmes, aussi rares que véhémentes, à la surprise générale.
Vous l'avez deviné, ce n'est pas une ou plusieurs matières que je découvrais et qui me plaisaient plus ou moins, je découvrais un endroit et des personnes entièrement disponibles aux enfants qui démultipliaient les possibilités de satisfaire ma curiosité et ma soif d'apprendre. Un lieu fait pour les enfants, le lieu du bonheur d'apprendre.
De ces années d'école maternelle, j'en suis sortie suffisamment charpentée (et toujours aussi chétive en dépit du verre de lait généralisé à l'automne 1954) pour aborder avec un enthousiasme intact et inaltérable les années suivantes où je rencontrerais des pratiques plus ou moins bienveillantes d'enseignement qui ne réussirent pas à entamer mon intérêt pour les études. Un intérêt que je cultivais volontiers dans mes activités de loisirs où j'aimais autant fréquenter les encyclopédies et les bestiaires, les livres d'Histoire et les atlas que des contes, des romans et des bandes dessinées. J'aimais autant dessiner et peindre ou écrire que broder. Autant m'exercer à des figures de gymnastique que grimper ou sauter à la corde.
Une frustration toutefois, ne pas avoir eu l'autorisation de prendre des leçons de piano. Mais cela, c'est une autre histoire !
Quand j'avais 10 ans, attentive à jouer les cloches de Pâques comme à relire ma rédaction |
Quel élève n'a pas aimé ce poème ? Liberté, de Paul Eluard |
Dès l'entrée en maternelle c'est un autre monde qui s'ouvre à soi, ensuite de plus en plus large, et tu as aimé ça... un bon point ! Merci Jeanne, bises
RépondreSupprimerDes souvenirs qui ne 'effacent pas...
RépondreSupprimerJe me souviens de Bigornette, elle est chez Amminus
RépondreSupprimerJ'ai retrouvé ceci
http://le-bigorneau.over-blog.fr/2016/03/coucou.html
Que de bons et doux souvenirs te reviennent en tête Jeanne, de tes débuts scolaires en maternelle. La maternelle, je ne sais pas ce que c'était comme enfant, je suis rentrée directement en CP. Par contre, les enfants de maternelle, je connais pour avoir assuré un demi-poste dans l'éducation nationale pendant une petite année en compagnie d'une Atsem.
RépondreSupprimerMerci pour ta participation à ce défi.
Bises et bonne soirée - Zaza
Que de magnifiques souvenirs, Jeanne ! Des souvenirs inoubliables. Moi, je n'ai pas fait de maternelle car, cela n'existait pas de mon temps. Vous aviez fait beaucoup de choses dès le premier jour et des activités bien agréables. Super !!! Bonne soirée. Bises♥
RépondreSupprimerPour être tout à fait honnête j'ai sans doute dans mon texte procédé à une compression du temps. La première chose c'est sûr a été l'accueil dans une activité de chant bises
SupprimerJ'éprouve de la difficulté à te faire parvenir mon commentaire, Jeanne. Je recommence donc : Que de bon souvenirs, Jeanne, des souvenirs inoubliables !!! Vous aviez fait beaucoup de choses dès le 1er jour : super ! Bonne soirée. Bises♥
RépondreSupprimerje vois ce que tu veux dire la présentation de saisie des commentaires a changé et je l'expérimente moi-même un comble ! un premier clic sur publier m'a valu échec ... réessayez ultérieurement mais j'ai recliqué et il est parti
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe pense que nous respections certaines limites
que n'ont plus les élèves que j'ai
Merci et bonne journée
Oups , je ne retrouve pas la même présentation pour le commentaire , j'espère que cela va fonctionner . Merci beaucoup pour tes souvenirs de l'école maternelle qui sont vraiment tres proches des miens . Quand je vois la photo avec les petits chanteurs je ne peux m'empêcher de la rapprocher de celle que j'ai encore où nous chantions pour une fête de fin d'année je crois . J'ai adoré aussi l'école maternelle car seule aussi à la maison j'y trouvais aussi beaucoup d'occupation.
RépondreSupprimerBonne journée
Bises
plaisir de lecture ce défi te va bien bravo
RépondreSupprimerC'est assez rare pour en parler,un enfant qui fait une crise de larmes pour rester à l'école ! J'ai le souvenir d'un petit élève qui avait dit à sa mère à la fin de la première matinée : "pourquoi, tu ne m'as pas écrit une lettre "?
RépondreSupprimerC'était moi le commentaire précédent !
RépondreSupprimerquelle belle photo ! et texte aussi. C'est vrai des personnes s'occupent de toi pour t'apprendre plein de choses. Tu étais d'une grande curiosité. Et tu l'es toujours j'imagine. Bonne soirée
RépondreSupprimerUne belle ode à l’école. Je partage tes sentiments à propos des chances qu’elle nous a données.
RépondreSupprimerBeaux souvenirs, tellement prégnants et qui sont le parfum, la survivance de toute un vie.
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