Ma première idée vagabonda vers Ophélie, de Arthur Rimbaud, mais je l'ai déjà mis en ligne plusieurs fois ... j'ai
Quoi de plus naturel, après l'avoir évoqué pour Adamante Couvrez ce sein ! que de laisser le jeune poète le déshabiller sous sa plume ...
Le châtiment de Tartufe
Tisonnant, tisonnant son cœur amoureux sous
Sa chaste robe noire, heureux, la main gantée,
Un jour qu'il s'en allait, effroyablement doux,
Jaune, bavant la foi de sa bouche édentée,
Un jour qu'il s'en allait, "Oremus", - un Méchant
Le prit rudement par son oreille benoîte
Et lui jeta des mots affreux, en arrachant
Sa chaste robe noire autour de sa peau moite !
Châtiment !... Ses habits étaient déboutonnés,
Et le long chapelet des péchés pardonnés
S'égrenant dans son cœur, Saint Tartufe était pâle !...
Donc, il se confessait, priait, avec un râle !
L'homme se contenta d'emporter ses rabats...
- Peuh ! Tartufe était nu du haut jusques en bas !
Arthur Rimbaud, Le cahier de Douai, 1870-1871
Arthur Rimbaud, 1854 - 1891, poète français
Notez que même au XIXe siècle, l'orthographe est loin d'être fixée et Rimbaud écrit châtiment (ave' l'ac'ent) mais un seul f à Tartuffe que nous écrivons généralement avec deux.
Encore que, ce Tartufe, avec un ou deux f,
Le tartuffe ou l'imposteur, comédie en 5 actes de Molière, 1664 |
j'ai bien du mal à l'imaginer tout nu celui-là, pas vous ? ! Allez, j'essaie quand même
Jacob Joardens, Adam et Eve ou la chute de l'homme début XVIIe siècle |
J'ai remarqué, (réalité ou miroir déformant du Web) que les nus en peinture, habituels au XVIe siècle, se font rares au XVIIe et au XVIIIe siècles avant de réapparaître, dans l'art profane cette fois, dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Et dans la poésie de Rimbaud, l'honneur et la pudeur sont saufs puisqu'il s'agit ici d'un châtiment (divin ?)
Envie d'avoir une explication de texte du poème de Rimbaud ? Clic sur Rimbaud expliqué, chatiment, sans accent circonflexe dans l'adresse du lien et sans confusion de sens sinon celle des sens !
Pour ma part je découvre, Rimbaud pas tendre avec la religion et ses religieux, une série anticléricale s'en suivra... merci Jeanne, j'ai appris ce jour, bises
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce poème de Rimbaud sur ce personnage de molière (j'ai beaucoup aimé la pièce que j'ai vu au théâtre quand j'étais adolescente), merci de cette belle découverte. Beau jeudi.
RépondreSupprimerRimbaud m'émerveille à coup sûr !
RépondreSupprimerMerci pour cette découverte car je ne connaissais pas ce poème.
J'aime tes pages poétiques qui nous font redécouvrir notre belle littérature...
RépondreSupprimerBonjour Jeanne,
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce poème de Rimbaud, j'ai apprécié ce texte que j'ai relu plusieurs fois MERCI !
Bises bien amicales.
Henri.
ahah,belle peinture de moeurs!!!!enfin....si on peut dire!
RépondreSupprimerUne Ophélie chez moi demain,en peinture , en chair et surtout en os, hélas
bonne fin de semaine et pense à te couvrir si tu sors, en cette saison!
Un Rimbaud au mieux de sa verve ... mais heureusement que tu as mis le lien : il faut être au courant pour vraiment comprendre les sous entendus !
RépondreSupprimerMerci bcp et bises ... très ventilées : Le nu n'est pas recommandé !
Je découvre ce poème... et j'apprécie.
RépondreSupprimerMerci, Jeanne.
Je n'aime pas vraiment les nus en peinture, même quand il s'agit de très beaux modèles.
Bises et douce journée.