Amis lecteurs, qui ce livre lisez,
Despouillez vous de toute affection;
Et, le lisant, ne vous scandalisez:
Il ne contient mal ne infection.
Vray est qu'icy peu de perfection
Vous apprendrez, si non en cas de rire;
Aultre argument ne peut mon cueur elire,
Voyant le dueil qui vous mine et consomme :
Mieulx est de ris que de larmes escripre,
Pour ce que ris* est le propre de l'homme.
Rabelais, Gargantua, 1534
François Rabelais, écrivain français humaniste de la Renaissance, vers 1483 - 1553
Gargantua, son deuxième roman et l'une de ses deux œuvres majeures avec Pantagruel
Est-il vraiment besoin de traduire ce texte en "français moderne" ? on en perdrait tout le sel et les rimes. ... Et aussi l'évidence que la langue française n'a été, en particulier dans son orthographe, fixée que très tardivement. (Même pas la peine d'accuser Richelieu et son Académe Française, c'est encore plus récent.
Il faudra aussi que je vous conte pourquoi je m'en souviens aussi bien ...
En cette semaine anniversaire où le temps du memorium est partagé entre les larmes et l'"ardent obligation de rire", en cette semaine où il est permis "d'en" rire mais où ce n'est pas possible, en tous cas, moi je ne peux pas ...
Il avait raison Rabelais rions et c'est un bel hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo dont le but dans leur vie était de nous faire rire... même si parfois le rire est proche des larmes.
RépondreSupprimerLa langue a évolué comme nos époques... pas si facile à traduite tout de même, mais je préfère le sourire aux pleurs dans cette vie qui ne fait pas dans le rose tjs... merci Jeanne, bises
RépondreSupprimerSi le rire est salutaire, il doit aussi parfois savoir se taire !
RépondreSupprimerCe n'est pas la peine de traduire... Même si finalement les années ont gardé en mémoire le dernier verbe dans sa version modernisée.
RépondreSupprimer"Rire est le propre de l'homme".
Je sais combien il est difficile de rire ou de participer à des réjouissances quand le coeur est lourd.
Pensées pour toi, Jeanne.
je t'embrasse fort.
Bien pensé ce texte de Rabelais , il est vraiment trop savoureux dans sa langue originale pour le transformer , on en perdrait toute la saveur tu as raison .
RépondreSupprimerJeanne je ne sais si je dois rire ou pleurer mais ce texte me déroute. Bisessss
RépondreSupprimerJe viens te souhaiter en premier lieu une très bonne année 2016 et une bonne continuation pour tes écrits. Quand on lit ce texte de Rabelais, on doit aller lentement, c'est ce que je fais, on a du mal quand même à comprendre du premier jet. On a étudié Gargantua à l'école ou au collège. Je sais de quoi il retourne mais je ne l'ai pas lu en entier. Cette semaine anniversaire nous remet de la tristesse dans nos coeurs. Bonne soirée Jeanne.
RépondreSupprimerPour moi ce 8 janvier est un double anniversaire, tous les deux m'ont marqué dans ma chair, mais en regardant l'après catastrophe, je ne suis vraiment pas à plaindre!!! Il y a juste un an je m'envolais vers le Sud et je participais à la marche pour Charlie!!!
RépondreSupprimerComment oublier!!!
Bisous Jeanne et merci pour ce partage émouvant.
Domi.
Non, il ne faut pas le traduire, ce texte, c'est comme cela qu'on le goûte vraiment ! Bon vendredi tout entier ! Amitiés♥
RépondreSupprimerBonjour Jeanne. Oh il est très compréhensible même pour nous, Rabelais, enfin pour les "vieux" comme moi, en tout cas ! Une bonne idée que de nous proposer sa belle préface rimée à son Gargantua, des mots qui ont une portée intemporelle et universelle. Que j'ai du mal, moi aussi, Jeanne, à trouver le rire en ce moment et je me demande encore comment relever le défi de Martine lundi. Bises !
RépondreSupprimerBelle occasion de perler de Rabelais dont le texte est très juste et dont l'humour épicurien fait un bien fou!
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