L'idée en est même relativement bien aphorisée dans le titre de Philosophie Magazine :
Comment ne pas passer à côté de sa vie ?
Comme si l'on pouvait en quelques préceptes édicter des règles de conduite infaillibles pour ce faire.
Certes, je suis, comme tout le monde, je présume (aille me voilà mal barrée (voir ci-dessous le troisième accord toltèque)) devant ce conseil frappé au coin du bon sens de Steve Jobs cité par Gazou avec ce joli titre :
"Allons à l'essentiel"
"Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire."
Steve Jobs, Stanford University - 2005
Parce que lorsque je lâche la bride à mes pensées vagabondes ou que j'écoute les autres, j'ai bien du mal trouver une parole à la fois libre et nourrie et nourrissante ...
tant il me semble que la vie de chacun de nous est intimement intriquée, solidaire avec ou sans adhésion, de celle des autres, de leurs actions, de leurs avis ...
Et puis vendredi matin, dans le demi-sommeil avant le lever, j'ai entendu Noëlle Bréham sur France Inter évoquer l'un des quatre accords toltèques de Miguel Ruiz, best seller new age de 1997
"Quoi qu'il arrive : n'en faites jamais une affaire personnelle !"
Billet d'humeur de Noëlle Bréham du vendredi 10 juillet 2015 : Laissez dire !
Une chronique qui m'a donné du baume au cœur de bon matin, pas fâchée bien au contraire d'avoir allumer si tôt le radio réveil (programmé plus tard mais souvent je me réveille avant)
J'avoue ne pas avoir lu ce livre classé dans les livres de développement personnel peut-être de façon réductrice.
Comme le sont sans doute les fiches d'énoncés de ses quatre accords circulant joyeusement sur Internet et dans les boites de courriel
Wikipedia résume les accords ainsi (et pour ce que j'ai pu en lire en surfant, je crois que c'est correct)
Les quatre accords en question se résument à :
Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez vraiment. N'utilisez pas la parole contre vous-même, ni pour médire d'autrui. Utilisez la puissance de la parole dans le sens de la vérité et de l'amour. La parole est un outil qui peut détruire. Prenez conscience de sa puissance et maîtrisez-la. Pas de mensonge ni de calomnie.
- Que votre parole soit impeccable.
Vous n'êtes pas la cause des actes d'autrui. Ce que les autres disent et font n'est qu'une projection de leur propre réalité, de leurs rêves, de leurs peurs, de leurs colères, de leurs fantasmes. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n'êtes plus victime de souffrances inutiles.
- Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.
Ne commencez pas à élaborer des hypothèses de probabilités négatives, pour finir par y croire, comme s'il s'agissait de certitudes. Ayez le courage de poser des questions et d'exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames.
- Ne faites pas de suppositions.
Il n'y a pas d'obligation de réussir, il n'existe qu'une obligation de faire au mieux. Votre "mieux" change d'instant en instant. Quelles que soient les circonstances faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger, de vous culpabiliser et d'avoir des regrets. Tentez, entreprenez, essayez d'utiliser de manière optimale vos capacités personnelles. Soyez indulgent avec vous-même. Acceptez de ne pas être parfait, ni toujours victorieux.
- Faites toujours de votre mieux.
En 2010, en collaboration avec son fils, il a écrit Le cinquième accord toltèque, qui est :
Ne vous croyez pas vous-même, ni personne d'autre. Utilisez la force du doute pour remettre en question tout ce que vous entendez : est-ce vraiment la vérité ? Écoutez l'intention qui sous-tend les mots et vous comprendrez le véritable message
- Soyez sceptique, mais apprenez à écouter
Et puis la vie de la journée m'a repris, ... avec ses agréments comme ses absurdités habituelles ou plus insolites :
Le gentil bavardage avec la factrice, m'accusant affectueusement de faire partie des mauvais clients de la poste qui n'écrivent plus de vraies lettres ;
un camion égaré qui a frotté le haut de sa remorque et le plafond du tunnel pourtant annoncé à je ne sais plus quelle hauteur limitée ;
une conductrice qui a rageusement klaxonné parce que j'ai franchi le stop (après l'avoir marqué correctement) en même temps que sa voiture apparaissait dans mon champs de vision à 80 mètres au moins ... d'ailleurs, on s'est croisé assez loin du carrefour ;
un vendeur préoccupé par un montage qui lui résistait et qui ne m'écoutait qu'à moitié. Levée du mauvais pied, je n'aurais peut-être pas apprécié son manque de disponibilité. Je ne sais par quelle grâce pourtant nous en avons fait l'un et l'autre une source de bavardage souriant.
Et puis, dans l'après-midi, j'ai appris la mort du grand acteur Omar Sharif. C'est un monument du cinéma qui disparaît.
Mais pourquoi je l'évoque dans ce billet ?
C'est que j'ai vu au moins quatre ou cinq fois au cinéma et à la télévision le film Lawrence d'Arabie. Peu de temps après sa sortie en 1962, puis dans les années 1970 en kinopanorama (grandiose !), une fois encore et à la télé.
Le personnage qu'y tient Omar Sharif, un "sage du désert" m'a toujours davantage fasciné que Lawrence d'Arabie, joué par Peter O'Toole.
Ce film est (oserais-je dire librement) inspiré du livre autobiographique de l'officier britannique Thomas Edward Lawrence Les sept pilliers de la sagesse, titre emprunté au Livre des proverbes de la bible.
Omar Sharif et Peter O'Toole dans Lawrence d'Arabie |
Plus tard en 1965 ou 1966, en pleine adolescence, Omar Sharif m'a encore fait fondre dans le rôle du Docteur Jivago, l'histoire d'un médecin pendant la révolution russe, d'après le roman de boris Pasternak. Un film aux nombreuses récompenses aux Oscars de 1966, mais c'est seulement en 1994 que le film a été montré en Russie pour la première fois.
Omar sharif dans Le Docteur Jivago |
Mon dernier souvenir cinématographique de Omar Sharif qui m'a à nouveau émerveillé, c'est monsieur Ibrahim, l'épicier turc et philosophe qui prend Momo sous son aile dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, d'après le roman d'Eric-Emmanuel Schmidt
jaquette du DVD Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran |
Voilà, je crois qu'un de ces soirs, je vais me replonger dans la lecture des Sept pilliers de la sagesse. Fragmentaire, forcément, car c'est un livre épais ...
Ah vivre tout un art qu'on ne maîtrise pas tjs dans certaines situations... vrai que se contenter de l'essentiel et d'être soi-même, cohabiter avec les autres en mode zen, bienheureux celui qui... Omar, un bel et bon acteur oui Jeanne, qu'il repose en paix.... bises de JB
RépondreSupprimerJeanne, la lecture de ta page du jour m'a beaucoup intéressée. J'ignorais tout des accords Toltèque. Ils me séduisent bien et je vais me les garder à portée de main (et desprit).
RépondreSupprimerMerci à toi de me les avoir fait découvrir.
La réalité peut nous en faire s'éloigner, mais tentons en effet de "faire de notre mieux".
Omar Sharif, je l'ai adoré dans Jivago et Monsieur Ibrahim. Il a eu une longue et belle vie. Qu'il repose en paix, sa mémoire sera éternelle...
Merci, merci Jeanne pour ton beau billet.
Bon week-end,
eMmA
Si je te dis que j'aime toujours autant tes pages, pour ce qu'elles m'apprennent, pour ces pensées qui surgissent lorsque je te lis, ce n'est pas très original.
RépondreSupprimerPourtant, c'est vrai.
Je n'ai pas lu... mais je sais que je lirai ce livre un jour.
... et puis, j'ai été très émue par le décès de ce grand acteur. J'ai adoré tous les films dont tu parles, le dernier m'a beaucoup émue.
Merci, donc, pour tout, Jeanne.
Passe une douce journée.
merci pour ton article et je ne savais pas qu'Omar Charif est décédé ; j'avais beaucoup apprécié le docteur Jivago. Cet acteur avait beaucoup de présence, un puissant regard. Bonne soirée
RépondreSupprimerje pense que ces accords là ressemblent à des préceptes vus ailleurs ;l'essentiel étant à mon avis de faire de son mieux....il y a des jours où on, pas envie, pas le temps pas possible....mais faire de son mieux souvent c'est déjà une belle sagesse....rester sceptique mais curieux c'est bien aussi....quand je dis "c'est bien " c'est non dans le sens "contraire d e mal" mais c'est bien d e pouvoir s e garder çà en tête...justement çà évite de prendre la grosse tête....vieillir en sagesse mais sans s'enfermer dans des certitudes indéracinables, voila ce que je me souhaite au maximum...mais il y aura des rechutes, vers la facilité (ah pouvoir cataloguer, quel gain d e temps et comme c'est rassurant!)....en ce qui me concerne....au moins en vieillissant sait on où son propre bât peut blesser, sans en faire une montagne!
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