On l'a rimé, on l'a chanté sur tous les rythmes et tous les tons, à toutes les époques...
C'est l'océan, la mer, le grand bleu...
Choisissez votre océan ou votre mer et rendez-lui hommage...
Telle est la consigne de Enriqueta pour le défi n°148 des CROQUEURS DE MOTS, dernier avant la pause d'été. Et pour le dernier jeudi en poésie de la saison, les oiseaux de mer ou les îles.
Bon je suis sûre de découvrir ici ou là et avec un plaisir jamais démenti, L'albatros, de Charles Baudelaire. Souvent je suis des yeux le ballet des mouettes venant sur l'océan des labours ou remontant la Seine.
Je
ne sais pourquoi…
Je
ne sais pourquoi
Mon
esprit amer
D’une
aile inquiète et folle vole sur la mer.
Tout
ce qui m’est cher,
D’une
aile d’effroi
Mon
amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
Mouette
à l’essor mélancolique,
Elle
suit la vague, ma pensée,
À
tous les vents du ciel balancée,
Et
biaisant quand la marée oblique,
Mouette
à l’essor mélancolique.
Ivre
de soleil
Et
de liberté,
Un
instinct la guide à travers cette immensité.
La
brise d’été
Sur
le flot vermeil
Doucement
la porte en un tiède demi-sommeil.
Parfois
si tristement elle crie
Qu’elle
alarme au loin le pilote,
Puis
au gré du vent se livre et flotte
Et
plonge, et l’aile toute meurtrie
Revole,
et puis si tristement crie !
Je
ne sais pourquoi
Mon
esprit amer
D’une
aile inquiète et folle vole sur la mer.
Tout
ce qui m’est cher,
D’une
aile d’effroi
Mon
amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
Paul
Verlaine, Sagesse (1881)
Mouettes blanches, « Ivory gull » Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons - |
L'albatros, bien sûr, mais Verlaine parlent si bien des mouettes !!!! Elles sont les ailes du rivage...
RépondreSupprimerDes paroles comme une chanson...Verlaine seul sait les faire...
RépondreSupprimertous migrants ... certains devraient s'en souvenir. Merci pour ce rappel sur ta bannière en tout cas. Pour le reste, Verlaine est bien sûr immortel et indémodable !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup. Merci pour la découverte.
RépondreSupprimerUn très beau poème avec le romantisme et la mélancolie de Verlaine .; bonne soirée
RépondreSupprimerUn très beau poème avec la mélancolie et le romantisme de Verlaine; bonne soirée
RépondreSupprimerJe refais mon commentaire car il semble être parti dans les limbes!
Merci Jeanne... la mer, comme la montagne, comment ne pas l'aimer avec sa faune... bises de JB
RépondreSupprimerMerci d'avoir partagé ce poème qui est un de mes préférés.
RépondreSupprimerJe m'en vais dix jours dans le Lot pour randonner et à Toulouse pour un mariage. Je reviens le 13 juillet, trois jours de repos où je passerai voir ton blog. Ensuite pendant trois semaines nous garderons nos trois petites filles. Les articles sur mes trois blogs sont programmés. Bel été Jeanne
Bon choix qui fait tilt, Peut être que Verlaine se prend un peu pour une mouette dans ce texte. J'ai plusieurs livres de Verlaine, je veux dire collections, mais ce poème doit certainement y être. Il faudrait que je relise ses poèmes. Bravo et comme j'ai participé, je peux visiter les blogs de ce thème. Bonne journée.
RépondreSupprimerCelui-ci, je le connais encore par coeur... ils ne sont pas si nombreux ceux dont je me souviens encore du début à la fin. :(
RépondreSupprimerMerci Jeanne.
Passe une douce soirée. Bises.
Un beau poème au rythme balancé comme le vol de l'oiseau
RépondreSupprimerun bien beau choix, Jeanne...
RépondreSupprimer"pourquoi, pourquoi ?" crie l'angoissé sur le divan... "Parce que" répond le psy
je ne connaissais pas.. Oui pourquoi pourquoi.. tant de questions laissées sans réponse!
RépondreSupprimerIls seront toujours migrants ces grands oiseaux! La liberté se paie au prix fort.. si souvent au prix de sa propre vie !
Bizouxx