J'avais programmé pour aujourd'hui infiniment plus gai et léger, mais Eglantine m'a devancée jeudi dernier (11 juin 2015) en publiant Matin sur le port de Albert Samain.
L'occasion de me souvenir de ce poème de Mallarmé qui fait un écho poignant et flamboyant à celui de Sully Prudhomme
Brise
marine
La
chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir
! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être
parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien,
ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne
retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô
nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur
le vide papier que la blancheur défend
Et
ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je
partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève
l’ancre pour une exotique nature !
Un
Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit
encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et,
peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils
de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus,
sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...
Mais,
ô mon cœur, entends le chant des matelots !
Stéphane
Mallarmé, Poésies, éd posthume 1899
Stéphane Mallarmé, 1842 - 1898, poète français
Berthe Morisot, Berceau, 1872, musée d'Orsay |
Je pense l'avoir lu ce désir de partir malgré tout....changer de vie ! Merci Jeanne, bon jeudi, bises de JB
RépondreSupprimeroui Jill, il a sa propre langue poétique mais il ne dit pas autre chose que Sully Prudhomme. L'appel du grand large aux marins en dépit des berceaux habités de leurs enfants ... bises
SupprimerTriste et beau !
RépondreSupprimerMerci pour toutes tes participations
et merci pour ton sujet. La mer a inspiré les poètes
SupprimerCertes, Jeanne, de très beaux vers, même si "j'ai lu tous les livres" me paraît très présomptueux ;))) ! Qui suis-je, moi, pour oser écrire ce que je vais écrire : Mallarmé, je n'ai pas accroché ... Ce qui ne m'empêche pas de le lire avec intérêt. Bises !
RépondreSupprimerJe t'invite à participer au défi n° 148 sur le thème de l'océan. Si tu n'es pas disponible en ce moment, sache que ce thème sera valable tout l'été. Rendez-vous sur mon blog le dimanche 21 Juin.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce poème de Mallarmé et j'aime beaucoup. Merci de ce partage.
RépondreSupprimerJe ne suis pas la seule à faire des fautes (que je te remercie de me signaler), il manque un "e" au bout de "devancé". Belle journée.
merci Martine sourires ... voilà qui est corrigé. J'en laisse passer souvent oh oui. mais je préfère quand il n'y en a pas
RépondreSupprimerbises et belle journée
une invitation vers l'ailleurs, une tentation pour chacun de nous.
RépondreSupprimerCurieusement, je me souvenais du premier vers mais pas de la suite. ;)
RépondreSupprimerPeut-être l'ai-je entendu plus souvent.
Merci pour ce poème, Jeanne.
Bises et douce soirée.
bonjour,
RépondreSupprimeroui tout le monde n'accroche pas à Mallarmé mais il est bon de le faire connaître comme ici merci !
Et encore "La chair est triste "garde le souvenir de Baudelaire, c'est un poème de jeunesse il me semble. Ensuite Mallarmé paraît plus personnel et pour certains lecteurs plus difficile.
Je le trouve plus facile à écouter qu'à lire c'est de la musique en vers.
https://www.youtube.com/watch?v=vftq-Q1bIL4