Avec l'indication d'usage que les habitués connaissent par cœur et dont ils peuvent s'agacer. C'est aussi cela transmettre : répéter pour ne pas laisser sur le bord de la route les nouveaux venus ...
Sur l'image du sujet de la semaine 43 de miletune. A vous de décider* de la découvrir avant ou après la lecture de ce qu'elle m'a inspirée, au croisement d'autres évocations (images support)
Souveraine autant que guerrière,
Elle savait parler aux fleurs
Et percer le secret des pierres
Dont elle connaissait le coeur
Tendre comme la mie de pain.
Humble devant le pissenlit,
Confiante en tous les lendemains
Protégeant l'eau source de vie.
Et quand les oies du voisinage
De l'autre côté des vieux murs
confiaient au vent leurs bavardages
Elle aurait bien voulu, c'est sûr,
Les voir partir autour du monde
Emmenant Niels encore enfant
Pour qu'il voit que la terre est ronde
Au lieu de finir, c'est navrant
En terrine dans un dîner
Pour le régal de quelques grands.
Pharaïlde, en chienne bien née,
Savait leur fin en oies roties
Car telle était leur destinée.
- Sauvages vous seriez parties
Vers des destins bien incertains,
Leur jappait douce Pharaïlde,
Sa truffe respirant le thym,
En confiant sa réponse au vent.
- En attendant la fin d'année,
Ici vous serez bien choyées.
Songez plutôt à vos consœurs,
Tassées dans des boites à sardines,
Gavées par de froides machines.
La brume en écho répondait
Que la vie se nourrit de vie,
Et devrait mieux se respecter.
Jeanne Fadosi, pour le mercredi des prénoms 19 janvier 2011
réédité pour miletune 22 octobre 2015
* Les mots lus ne sont jamais tout à fait les mêmes que les mots écrits, y compris quand ils sont relus par leur auteur. Les mots impulsés par une image échappent eux aussi, et c'est tant mieux, à un seul déterminisme bi-univoque. Mais il n'est pas gratuit de lire sans voir l'image, ou en l'ayant vu ou en la voyant. Quel que soit votre choix, découvrir l'image support avant ou après, vous ne pourrez remonter le temps pour comparer les expériences.
Le choix de l'une interdit les autres.
Merci Jeanne, pour le 153 oui c'est Domi en personne, quant aux oies... pauvres d'elles gavées en fin d'année, les sauvages doivent dire ouf !! Bises de jill
RépondreSupprimerLa vie se nourrit de vie...
RépondreSupprimerJ'aime bien ton poème, Jeanne. Mais je ne sais pas si je saurais oublier de mettre du foie gras sur la table du réveillon. D'autres m'en voudraient. ;)
Passe une douce journée. Bises.
Les oies ont une vie bien difficile , surtout en fin d'année!
RépondreSupprimerJe sais que chez toi, je trouve le lien pour le défi des croqueurs de mots! Merci
Oies, dindes et autres agneaux ne sont pas à la fête lorsque nos papilles , elles, y sont à la fête!
RépondreSupprimerJ'essaye de faire attention en achetant mes produits. Le plus souvent bio, car en principe il y a une certaine garantie de la qualité de vie des animaux..
Ouch ! tu as bien raison de dénoncer la torture subie par ces oies que l'on gave.. bien que l'on répète qu'elles n'en souffrent pas !
RépondreSupprimerJ'aime les voir en tintamarre dans le ciel, en partance dans des pays seuls connus d'elles !
Merci pour cette très belle écriture et bonne soirée