Il était une fois d'un mois de septembre 1955 ou 56, (l'école reprenait encore le 1er octobre dans ces années-là), une famille de joyeux vacanciers qui étaient arrivés dans une quatre chevaux pleine comme un œuf et plus encore avec sa galerie sur le toit chargée à en faire pâlir d'envie monsieur Hulot partant en vacances.
Le séjour avait bien commencé entre les après-midi de soleil à la plage et les heures passées, la môme crevette, (votre écrivailleuse), eau jusqu'aux cuisses, pêchant les crevettes dans la marée descendante avec son petit filet (et avec succès, la mer était généreuse et pas encore trop abîmée), le frère et la sœur déjà grands plus intéressés à dénicher des tourteaux et des étrilles sous les gros galets, (La côte était généreuse je l'ai dit), au point d'en emplir le panier à crabes lors d'une grande marée. De quoi régaler la famille nombreuse et gourmande que nous formions.
Seulement voilà, je ne me souviens pas bien des détails de leur évasion. Mais une fois dans la petite maison de pêcheur que mon père avait loué pour deux ou trois semaines, la nasse abandonnée pour quelques heures dans un coin en attendant de passer son contenu à la casserole fut retrouvée vide. Branle-bas de combat pour rassembler les fugitifs qui s’étaient carapatés sous les meubles. Heureusement le logement était petit et meublé sommairement. Il semblait aux responsables de l'escapade qu'ils avaient repris tous les crabes. Ils croyaient. Dans le silence de la nuit, la petite fille fut réveillée, emplie de terreur. On marchait, on grignotait, on grattait. Elle était sûre qu'on marchait. Evidemment, dès que la lumière s'allumait le bruit cessait. Fort heureusement, on a cru la môme crevette. Sans faire le rapprochement avec les crabes de la veille. On crut à des souris, ce qui ne la rassurait guère. On imagina un grillon du foyer, ce qui était une légende plus sympathique. Jusqu'à ce que le matin on trouve notre crabe épuisé et assoiffé au pied des marches vers l'appel du chenal qui partait à deux pas.
Si je te précise, Martine, que cette maison se trouvait à La Chaume (je ne sais pas si c'était encore une commune ou si elle était déjà rattachée aux Sables d'Olonne, non loin de l’appontement de la barque (c'était à l'époque une grande barque plate que le passeur maniait à la godille) qui faisait passer de l'autre côté du port, tu devines que j'en suis émue quand sur ton autre blog tu présentes des photos de ce quartier qui n'a pas tellement changé.
Ah en voilà un qui fit faire une belle peur à la petiote... mais c'était au bon temps n'est-ce pas Jeanne tout de même... merci, bises
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé l'escapade des crabes qui voulaient échapper à leur triste sort.
RépondreSupprimerLe passeur de la chaume existe toujours, l'été il y en a même deux qui traversent le chenal. Maintenant ce ne sont plus des barques mais des bateaux à moteur... électrique depuis peu de temps. La chaume ce village de pêcheurs est resté authentique et c'est ce qui fait son charme. Les chamois sont fiers de leur identité, de leurs traditions, de leur folklore et luttent pour les conserver face à une nouvelle municipalité des Sables qui ne les soutient pas vraiment. Belle semaine. Bises et merci
De bons souvenirs malgré la nuit agitée, l'enfance ancré en nous est toujours prête à jaillir de nos mémoires....
RépondreSupprimerCoucou Fadosi
RépondreSupprimerExcellent ! j'ai vraiment aimé... Les souvenirs d'une enfance heureuse sont toujours de merveilleux récits...
Tu m'as rappelé ces bruits qu'on entendait au-dessus de notre immense lit, ma sœur et moi, dans la minuscule chambrette d'une maisonnette en pleine campagne, au cœur d'une ferme.... ça courait partout : la frousse ! Mes parents en chasse ne trouvaient rien !
Puis, un jour, Maman fit un bon gâteau qui embaumait, mais d'une odeur peu habituelle ? dans le four de la cuisinière au bois ! Au moment de sortir le gâteau, HORREUR, des souris cuites à point en dessous de la plaque, sur le fond du four ! On a été privé du bon gâteau, mais débarrassé des souris : OUF ! mais comment ont elles pénétré dans le four ??? mystère !
Bisous et merci
Bonsoir Jeanne. J'ai bien aimé ton récit de cette disparition des crabes. Je n'aimais pas beaucoup les pêcher quand j'étais enfant...
RépondreSupprimerc'est émouvant - les années vont vite et pourtant, nous avons été enfant durant plusieurs années. Belle histoire, merci et bises
RépondreSupprimerUn bon souvenir du temps, Jeanne ! Bravo pour ce récit ! J'♥ beaucoup ! Bises♥
RépondreSupprimerQue de beaux souvenirs tu nous relates pour lesquels on n'a pas trop de mal à se plonger dans le contexte (je suis de 59)
RépondreSupprimerJ'adore ta photo souvenir hihi!!!
Merci à toi d'avoir partagé ces bons moments avec nous.
Bisous Jeanne.
Domi.
oui j'imagine ton émotion en voyant les photos....une elle histoire drôle ma foi, comme savent s'en raconter les enfants, qu'un rien fait gamberger....
RépondreSupprimerUn joli souvenir à la Pagnol!
RépondreSupprimerUn coucou et un grand merci de la part d'Eglantine qui ne peut hélas répondre aux messages qu'elle a reçus et qui lui font grand bien.
RépondreSupprimerBises et douce soirée.
C'est très drôle cette histoire avec ces souvenirs de vacances touchants!
RépondreSupprimerJe me suis souvent demandé ce que pensaient ces animaux que l'on capture pour les manger... finalement, voilà que tu me réponds.
RépondreSupprimerS'ils le pouvaient, ils s'échapperaient. :)
Joli souvenir, et belle photo, Jeanne.
Souvenirs bien contés Jeanne, accompagnés d'une jolie frimousse en tenue de plage ! L'histoire ne dit pas si le rescapé est passé à la casserole !
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