Elle avait roulé vite sur l'autoroute jusqu'à la Pointe du Raz. Dans le lecteur de cassettes La mer de Debussy. Au milieu de la nuit elle s'était heurtée à l'infini du parking sans jamais voir la mer. Alors elle s'était assoupie une heure ou deux avant de repartir.
Elle reprenait le travail à une heure de l'après-midi. Cela lui laissait le temps d'aller à sa crique pour le lever du soleil. Elle y serait largement avant l'aube. Le temps de faire un nouveau somme. Comme elle descendait le chemin pentu vers la grève, elle distinguait à peine à travers ses larmes la barque fantôme émerger de la brume et du sable. Passées les premières usures du temps, elle semblait devenue inaltérable, coincée dans un entre deux, entre rive et large.
Doucement la barque
frémissait aux souvenirs
d'un temps révolu
Lentement le pied du ciel
blanchissait vers l'orient.
©Jeanne Fadosi, mercredi 26 février 2020
à découvrir le vendredi soir ou le samedi
avec les autres brins sur la page 159 de L'Herbier
Jean Cabane - Encre, brou de noix, acrylique sur toile libre (31x31) |
Comme toi Jeanne j'avais remarqué comme une barque, bien seule… patientant sans doute la marée haute… en y rêvant, merci, jill
RépondreSupprimeret la marge entre nuit et jour ou entre jour et nuit ... en attendant la marée haute qui dans mon souvenir souvent recouvre complètement la crique Contente de te voir revenir en meilleure forme de ta marée basse Jill
SupprimerTrès beau texte. Bon weekend et à lundi. Bisous
RépondreSupprimerUne très belle page, Jeanne. J'ai eu le sentiment de lire le début d'un roman et j'imaginais déjà une suite : retour vers le passé, drame ancien vécu par l’héroïne, naufrage, noyade ... ? Bravo pour tes écrits. Bonne journée
RépondreSupprimerAh oui je modère les commentaires. cela évite les surprises.
SupprimerUne très belle page, Jeanne. J'ai eu le sentiment de lire le début d'un roman et j'imaginais déjà une suite : retour vers le passé, drame ancien vécu par l’héroïne, naufrage, noyade ... ? Bravo pour tes écrits. Bonne journée
RépondreSupprimerUn souvenir personnel dont j'aurais pu écrire plus évidemment. Les silences pourtant ouvrent aux lecteurs des fenêtres vers des paysages qui leur sont propres. Et c'est bien ainsi.
SupprimerJ'ai posé un commentaire mais en cliquant sur aperçu je crains qu'il se soit perdu.
RépondreSupprimeren effet je n'ai pas d'autre com que celui-ci. Pas grave. Merci pour nous avoir proposé cette image tout en mystère, qui a produit des brins à la fois différents et avec des constantes.
SupprimerQuelle belle histoire pour commenter cette encre de Jean Cabane
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup Jeanne.
Bises et bon vendredi
merci zaza, je ne sais ce que cette image peut faire surgir dans ta tête d'ilienne. L'immensité de cette terre qui n'en finit pas de finir dans cette mer qui semble infinie ... bises
SupprimerFlux et reflux
RépondreSupprimerla barque attend son heure
au bord de ses rêves
C'est une bien belle prolongation merci
SupprimerC'est vraiment super, Jeanne ! Mille bravos ! Bon week-end ! Bises♥
RépondreSupprimerC'est très beau...
RépondreSupprimerL'image a engendré des pages qui me ravissent.
Merci pour celle-ci, Jeanne.
Bises et douce journée.
Magnifique ;j'imagine très bien ce tableau que tu décris avec les sentiments qui animent l'héroïne Bon dimanche
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