Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 20 juin 2019

Correspondances, de Charles Baudelaire

les CROQUEURS DE MOTS sous la baguette de dômi ayant pris leurs quartiers d'été, j'initie une nouvelle saison de mes jeudis poésie de l'été, histoire de faire respirer ce blog que j'ai tellement envie de mettre en sommeil en ce moment. Tout comme moi du reste. Pas au vert, j'y suis un peu quand même à la campagne, juste dans ma coquille avec l'envie de ne plus entendre les bruits du monde, de ne plus voir ses scènes hideuses ou tape à l'oeil ...

Aujourd'hui, 18 juin 2019, Adamante pour l'Herbier de poésie nous soumet le dilemme du choix de Angelica Kauffman entre musique et peinture.
Alors soit ! je verrai bien où me conduit ce fil poétique entre musique ou peinture, musique et peinture, peinture plus musique ...


Mes premières recherches Internet ont remis sous mon regard ce poème de Baudelaire.
J'ai su dès la lecture du premier vers, que je l'avais su par coeur, que j'avais eu à le décortiquer pour une explication de texte qu'on n'appelait pas encore "commentaire", que mon imaginaire et les images associées avaient miraculeusement échappé à cette dissection qui aurait pu être autopsie fatale.

Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857,1861,1868, Spleen et idéal, IV

Quelques lectures sonores : Clic ---> ; Clic --->
et si vous avez un quart d'heure de plus une lecture analytique (de mon point du vue subjective, pourrait-il en être autrement de toutes façons ?)

Vincent Van Gogh, champs de blé après la pluie, Auvers sur Oise, 1890
Vincent Van Gogh, 1853 - 1890, peintre néerlandais
Charles Baudelaire, 1821 - 1867, poète français
Correspondances, sonnet, publié dès la première édition des Fleurs du mal, 1857 dans Spleen et idéal

3 commentaires:

  1. Superbe poème que je ne connaissais pas. Merci de ce partage. Bisous

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  2. Merci Jeanne de me rappeler ce sonnet magnifique, que j'ai également appris.
    Extrait des Fleurs du Mal, ce sonnet est le poème "fondateur", assignant la fonction existentielle à la poésie. Très novateur à l'époque de Baudelaire ! Ainsi, il rompt le maléfice de cette réalité qui emprisonne l’homme dans les limites de la désespérance.
    Inutile de te dire que je relis régulièrement Les Fleurs du Mal. C'est ma façon à moi "d'extraire la beauté du mal" que nous vivons de plus en plus difficilement dans ce monde que je n'accepte plus.
    Baudelaire disait : " tu m'as donné ta boue, j'en fais de l'or ").
    Bises et bon jeudi

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  3. J'ai appris ce poème... et j'en ai gardé de bons souvenirs.
    Merci, Jeanne.
    Bisous et douce journée.

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