Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

lundi 1 avril 2019

Défi n°218 la légende de l'arbre

Durgalola à la barre des CROQUEURS DE MOTS pour le défi n°218 nous propose ceci :
Imaginez que vous êtes un arbre (chêne, bananier, charme, ce que vous préférez)
et racontez votre histoire en une trentaine de lignes.
Au début de votre texte, vous insérerez une citation ou un proverbe relatif à un arbre.
Si l'arbre que je fais parler et les anecdotes récentes  ci-dessous sont vraies, sa naissance et ses premiers mois  sont nés de mon imagination. Le chalet existe bien toujours dans le lieu où je suis née.


"Le frêne embellit les forêts, le pin les jardins, le peuplier le cours des fleuves, et le sapin les hautes montagnes ;

"Virgile, Les Bucoliques, Eglogue VII, -37 avt JC, 

traduction Charpentier de Saint-Priest, 1859


Psitt, bonsoir passante familière ! Je sais que tu ne peux m'entendre. Quel dommage ! J'aurais tant voulu te conter mon histoire. A toi qui prend le temps de t'arrêter sous mes aiguilles. A toi, capable de te montrer désolée devant ma grosse branche creuse cassée cet hiver sous le poids de la neige. Par la faute de ce gredin d'écureuil aussi. Quelle idée d'en agrandir la cavité pour en faire sa réserve principale. On prétend qu'ils ne se souviennent pas de leurs cachettes mais c'est une légende urbaine. D'ailleurs il était là. Il a chu avec la branche, a tourneboulé dans la neige. Quelle frousse il a eu ! Il a détalé vers le bois et depuis je ne l'ai pas revu. Il me manque ! Tu le connais aussi, tu l'as vu sauter dans mes branches ou en traversant imprudemment la rue devant les roues de ta voiture.
Quand on a coupé les grands thuyas l'autre année, il est même venu tout près de ta porte fenêtre alors que tu écrivais je ne sais quoi sur ton ordi. C'est ton cyprès qui m'a prévenu. Mais il ne s'est pas senti assez en sécurité avec les chats du voisinage et tes chiens. Quelle bouffée de lumière depuis, vois comme je me suis épanoui. Même si la grande tempête de 1999 m'a tout cassé. Qui pourrait maintenant le deviner. A part vous mes riverains de longue date.
Revenons à mon histoire ! A l'échelle de la nature, je suis un tout jeune arbre le sais-tu ? J'ai traversé l'Atlantique en bateau en même temps que les panneaux qui ont servi à construire les chalets provisoires donnés par les Canadiens pour reloger les habitants du bourg après les bombardements de l'été 1944. On nous avait mis serrés les uns contre les autres tout petits, ôtés à nos chères forêts pour être les premiers sapins de Noël de la liberté. La traversée de l'océan a été ponctuée de deux ou trois tempêtes qui nous faisaient tosser dans l'entre-pont où on nous avaient arrimé ensemble pour avoir un peu de lumière. Quel début terrible. Alors, toutes ces guirlandes, toute ces manifestations d'amour, j'en avais la larme à l’œil mais les racines empêtrées et après l'an neuf, je commençais à dépérir et à perdre mes aiguilles. C'est alors que les petits de cette drôle de "maison" ont eu l'idée de me replanter entre la route et le champ. En plein hiver, j'ai cru mourir ! Et puis vois-tu, le printemps est revenu, le calme aussi, les oiseaux, les écureuils. Il y en avait beaucoup plus alors !
Le chalet s'est bien dégradé mais a continué à être habité. Pour le moment, il attend de devenir une vraie maison au gré de travaux qui s'étirent faute d'argent. Ce n'est pas comme son sosie construit derrière la maison où tu est née, affectueusement entretenue et améliorée depuis lors. Oui la maisonnette "ça m'suffit". c'est bien d'elle que je parle. Je le sais car nous les arbres, communiquons tout autour de la terre, hmmm, presque, grâce à nos réseaux racinaires.
Oui, vois-tu, vous n'avez rien inventé avec votre Internet. Mais la consigne te donnait une trentaine de lignes, je ne peux pas t'en dire plus. Alors pour l'usage de vos réseaux, vous allez devoir longtemps apprendre à vous en servir avant d'en faire bon usage. Vous aussi vous êtes des tout jeunots internautes et pour le moment, hmmm, hmmm, on y voit le meilleur avec les partages de savoirs ou les instantanés, mais aussi le pire quand il apporte ses performances au talent séculaire pour les rumeurs !

fin mars 2019
début février 2019. Le chalet n'est pas visible, derrière c'est une remise



Et même si l'on est plus près de pâques que de Noël, un instant de douceur  :
Mon beau sapin, chanté par Nana Mouskouri



11 commentaires:

  1. pour vérifier si je peux déposer des commentaires

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  2. Une longue et belle histoire malgré la jeunesse de ton sapin... Il a bien raison de nous avertir que nous n'en sommes qu'aux balbutiements, puisse la communication nous permettre à nous les humains de devenir aussi robustes que lui, à travers les âges !!!

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  3. Une excellente histoire pour ce sapin qui existe toujours, c'est un sage qui sait que les nouveaux moyens qui nous relient peuvent nous apporter le meilleur comme le pire , il fait bien de nous mettre en garde .
    J'ai beaucoup aimé merci Jeanne
    Bonne journée
    Bises

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  4. je te remercie beaucoup pour cette belle histoire. Pas loin de chez moi, il y a un sapin de Noël bien haut qui doit avoir pas loin de 50 ans ; la petite fille qui l'a admiré sera bientôt en retraite.
    Bises et bonne soirée.

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  5. Superbe histoire et, racontée avec excellence, Jeanne ! Mille bravos et bonne soirée,
    Bises♥

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  6. Coucou Jeanne
    Tu réveilles en moi de bien mauvais souvenirs.... car nous avions un étang entouré de sapins de plus de 10 m de haut ... non loin de notre maison des Vosges... que la Tempête de 1999 a failli jeter sur nous... Heureusement, ils ont eu la bonne idée de tomber de l'autre côté... J'ai tout vu du 1er étage et je n'en menais pas large ! Un carnage ! Sommes restés bloqués sans électricité, sans eau (puits avec pompe électrique) sans WC et sans magasins et plus de réserves... pendant 3 semaines, avec la Famille et petits enfants pour Noël... Heureusement que nous avions une cheminée (et bcp de bois à brûler, du coup !) et l'eau de l'étang pour les WC et les toilettes... (l'eau bouillait en permanence sur le gaz, comme dans mon enfance !)

    Un très beau billet Jeanne .. Merci bcp !

    Bisous

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  7. Un plaisir de lire le récit de ce magnifique sapin. C'est si bien écrit

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  8. Une très belle histoire Jeanne, je me suis régalée, merci !
    Bises et bon mardi

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  9. oui cet hiver j'ai eu beaucoup de branches cassées dans le jardin surtout le cèdre ce qui vaut une hernie paralysante à mon épousé !

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  10. Une belle histoire liée à celle du chalet.Il est magnifique cet arbre.
    Longue vie à lui. Bonne journée

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  11. Un mélange de réalisme et d’imaginaire. J’aime beaucoup.

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