JEUDI18 : même si je suis (professeur) documentaliste, je ne retrouve pas qui a dit (à peu près), « Aimer quelqu’un, c’est s’intéresser à lui »Quant à moi, petite élève d'atelier d'écriture indisciplinée, je préfère partager des poésies choisies ou quelquefois un de mes textes préalablement écrits. Je reviendrai plutôt sur cette proposition en la tissant avec celle du défi lundi prochain. Aujourd'hui, j'ai envie d'aimer "à ma manière" Notre Dame de Paris.
Si vous pouviez me retrouver l’auteur de cette citation et comment elle est formulée exactement.
Comme il s’agit d’un atelier d’écriture, écrivez à partir de cette citation (que je crois être de François Truffaut)
J'ai d'abord pensé à Aragon, La rose et le réséda ou à Antoine de Saint-Exupéry, l'extrait du Petit Prince avec la phrase, "On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux."
C'est Sylvain Tesson qui m'a rafraîchi la mémoire en évoquant cette phrase de Rimbaud que j'avais déjà partagé sur mon premier blog Corde ! Clic --->
"J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse."
Dans le texte de Rimbaud, écrit en 1871, il suffit de remplacer un seul mot pour qu'il semble écrit pour le 15 avril 2019, le mot juillet. ... et chercher dans chacune de ses phrases, une interrogation sur le verbe "aimer".
Quand le monde sera réduit en un seul bois noir pour nos quatre yeux étonnés, — en une plage pour deux enfants fidèles, — en une maison musicale pour notre claire sympathie, — je vous trouverai.
Qu’il n’y ait ici-bas qu’un vieillard seul, calme et beau, entouré d’un luxe inouï, — et je suis à vos genoux.
Que j’aie réalisé tous vos souvenirs, — que je sois celle qui sait vous garrotter, — je vous étoufferai.
Quand nous sommes très forts, — qui recule ? très gais, — qui tombe de ridicule ? Quand nous sommes très méchants, — que ferait-on de nous ?
Parez-vous, dansez, riez. Je ne pourrai jamais envoyer l’Amour par la fenêtre.
Ma camarade, mendiante, enfant monstre ! comme ça t’est égal, ces malheureuses et ces manœuvres, et mes embarras. Attache-toi à nous avec ta voix impossible, ta voix ! unique flatteur de ce vil désespoir.
Une matinée couverte, en Juillet. Un goût de cendres vole dans l’air ; — une odeur de bois suant dans l’âtre, — les fleurs rouies, — le saccage des promenades, — la bruine des canaux par les champs, — pourquoi pas déjà les joujoux et l’encens ?
J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse.
Le haut étang fume continuellement. Quelle sorcière va se dresser sur le couchant blanc ? Quelles violettes frondaisons vont descendre ?
Pendant que les fonds publics s’écoulent en fêtes de fraternité, il sonne une cloche de feu rose dans les nuages.
Avivant un agréable goût d’encre de Chine, une poudre noire pleut doucement sur ma veillée.
— Je baisse les feux du lustre, je me jette sur le lit, et, tourné du côté de l’ombre, je vous vois, mes filles ! mes reines !
Arthur Rimbaud, Phrases, Les Illuminations (1886),
Publications de la Vogue, 1886 (p. 58-60).
Arthur Rimbaud, 1854 - 1891, poète français
Les illuminations, 1886 ou illuminations, 1895, recueil de poèmes en prose et en vers libres, 1872 - 1875
Notre Dame de Paris
La tordue chante Aragon "La rose et le réséda"
Notre Dame de Paris, carte postale ans 1970 au dos de laquelle j'avais écrit des mots poème en avril 1977 |
Comme c'est beau !Merci pour ce partage qui m'a émue. Belle journée.
RépondreSupprimerQuand je pense que Rimbaud n'avait pas vingt ans quand il écrivait cela
SupprimerCoucou Jeanne, merci beaucoup de nous faire lire ces magnifiques phrases que, j'avoue, je découvre. La rose et le réséda, sur mon choix, a été lu par mon compagnon lors des obsèques de mon père. Gros bisous.
RépondreSupprimerLa rose et le réséda est l'un des poèmes indépassables sur ce qui peut transcender les êtres humains pour le meilleur. Respect et pensées pour ton père
SupprimerMagnifique partage, Jeanne ! Bravo ! Bonne poursuite de ce jeudi ! Bises♥
RépondreSupprimermerci Colette. beau week-end
SupprimerMerci beaucoup pour ces superbes phrases que tu poses dans ce billet .
RépondreSupprimerElles résonnent vraiment en écho avec ce qui s'est passé .
Bon jeudi
Bises
et comme j'ai l'esprit d'escalier, je n'ai pas fait attention sur le moment au moment historique de ce poème en prose.
Supprimerbises et belle fin de semaine
j'AIME AUSSI NOTRE DAME DONT J'AI BEAUCOUP PARLE SUR MON BLOG
RépondreSupprimerOui j'ai vu. Et j'ai pensé immédiatement que le roman de Victor Hugo allait être redécouvert dans le texte ou dans des versions abrégées.
SupprimerJ'ai aussi envie de découvrir les grands romans de Ken Follett que sont sa trilogie sur l'histoire d'autres cathédrales et notamment le premier :
Les Piliers de la Terre