Pour le premier jeudi poésie elle suggère le thème d'une porte, toutes les portes sont possibles...
et pour le second celui d'une fenêtre quelle soit ouverte ou fermée !apparté : j'ai programmé ce billet lundi matin, avant d'apprendre l'effondrement d'immeubles soi-disant non habités de Marseille. Sauf que dès ce moment, j'ai entendu sur France Inter une voisine dire à un journaliste que "Si" il y avait des gens, au moins un monsieur qui ne sortait jamais de chez lui et dont elle s'était même plaint car il la matait depuis sa fenêtre. Et la voisine a insisté pour que l'on se préoccupe d'éventuels survivants, sans aigreur.
Alors j'imagine que ce monsieur sans vie sociale l'avait peut-être observé en se récitant le poème de Renée Vivien.
J'aurais pu remplacer les [...] de jeudi dernier dans le poème de Victor Hugo, Les pauvres gens.
V
Elle prend sa lanterne et sa cape. — C’est l’heure
D’aller voir s’il revient, si la mer est meilleure,
S’il fait jour, si la flamme est au mât du signal.
Allons ! — Et la voilà qui part. L’air matinal
Ne souffle pas encor. Rien. Pas de ligne blanche
Dans l’espace où le flot des ténèbres s’épanche.
Il pleut. Rien n’est plus noir que la pluie au matin ;
On dirait que le jour tremble et doute, incertain,
Et qu’ainsi que l’enfant, l’aube pleure de naître.
Elle va. L’on ne voit luire aucune fenêtre.
J'aurais pu rééditer les poème de Victor Hugo, encore lui, écrit en entendant les bruits de Guernesey par les fenêtres ouvertes que j'avais mis en ligne déjà pour Josette ou quand le poète est A la fenêtre pendant la nuit ou son choix du délicieux poème en prose de Charles Baudelaire.
J'ai cherché ...
"Les Kitharèdes" - 1904
Poème d’amour
O toi qui savamment jettes un beau regard,
Bleu comme les minuits, à travers les fenêtres,
Je te vis sur la route où j’errais au hasard
Des parfums et de l’heure et des rires champêtres.
Le soleil blondissait tes cheveux d’un long rai,
Tes prunelles sur moi dardaient leur double flamme ;
Tu m’apparus, ô nymphe ! et je considérai
Ton visage de vierge et tes hanches de femmes.
Je te vis sur la route où j’errais au hasard
Des ombres et de l’heure et des rires champêtres,
O toi qui longuement jettes un beau regard,
Bleu comme les minuits, à travers les fenêtres.
Renée Vivien, Poème d'amour, 1904
Renée Vivien, dite "Sapho", 1877 - 1909, poétesse britannique de langue française
Magnifique participation, Jeanne ! Bravo ! Bon jeudi tout entier ! Bises♥
RépondreSupprimerLe premier poème était une prémonition quant au désastre vécu à Marseille.
RépondreSupprimerBises et bon jeudi
Un tres beau poème de Renée Vivien qui malheureusement ne pourra pas adoucir cette tragédie qui endeuille Marseille.
RépondreSupprimerBisous Jeanne
Par les fenêtres la vie au dehors, avec ses jours et ses nuits, merci Jeanne, bises, JB
RépondreSupprimermerci Jeanne je ne connais pas ce poème une belle découverte
RépondreSupprimerpour les effondrements quelle catastrophe... un pont cet été en Italie, des immeubles en ville...