Je me suis dit : fastoche ! . . . oui mais . . . enthousiasme d'une première lecture. N'est-ce pas la définition même de la poésie que de surprendre son lecteur ?
D'accord je pinaille ! j'ai dans ma musette des réserves de poèmes choisis farfelus, étranges, . . . Les surréalistes, les dadas, . . . mais pas que . . .
Lequel choisir !!!
Et ce fut l'évidence : l'insolite n'était pas le poème mais la rencontre entre le poème et l'expérience sensible et sensorielle de ma nuit. Retrouver au cœur des mots d'un halluciné l'exacte perception de mes sensations quand la pluie du poète m'a tiré du sommeil comme mille et mille poignards sur le velux et sur les tuiles.
Le rire de l'eau, dans Parler seul, Tristan Tzara, 1945,
écrit en immersion à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban
Tu bats le vent, tu plonges les mains de murmures
dans l'eau crue des poignards qui rient
que ne rient-ils pas d'avoir pensé avant
pleurent de ne pas avoir plongé vivants
dans le corps de la lumière bue.
[C'est] l'orage indescriptible dont se nourrit la mer des vitres.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voilà un écrivain infiniment original et d’une sensibilité charmante,
Encore qu’incomprise du vulgaire.(Nous sommes tous des incompris)
Tristan Tzara, Pour faire un poème dadaïste, Sept manifestes dada, 1924
Tristan Tzara, 1896 - 1963, écrivain, poète et essayiste, l'un des fondateurs du mouvement dada
portrait de Tristan Tzara par Philippe Lançon dans Libération, 29/12/2011
C'est beau mais ce poème ne me parle pas du tout, je n'ai pas compris même en relisant deux fois, je dois faire partie du "vulgaire". Belle journée Jeanne
RépondreSupprimerJe crois plutôt que tu n'as pas eu à subir l'assaut de la pluie de la nuit qui a précédé cette mise en ligne. Sensation au tout premier degré pour moi alors que sans doute, en 1945, les références sont autres, encore que, on comprend bien Prévert quand il pleut sur Brest. Tzara écrit sans doute la même chose, d'une autre façon, pour un ressenti similaire.
Supprimerbises et belle journée
Ah oui côté écrivain... ! Le rire de l'eau, c'est joli, et dire qu'on n'aime pas les jours de pluie, merci Jeanne, bises
RépondreSupprimeret je peux te dire que si je ne riais pas de voir mon sommeil lacéré, la pluie elle riait sur la vitre à qui mieux mieux !
Supprimerbises et belle journée
Avant tout, j'aime le titre de ce poème lumin(heur)eux.
RépondreSupprimerEt puis, tout le reste : le sujet, la façon de nous perdre dans les méandres des mots et associations, les idées sous-jacentes qui permettent d'ouvrir à tous les possibles.
Merci pour la découverte, Jeanne.
et pourtant l'insolite ici c'est que mon expérience (désagréable de la nuit) colle au premier degré des mots de ce poème
Supprimeraprès, il y a des quantités d'autres interprétations à commencer par la plus courante qui me fait rapprocher ce poème de celui de Prévert sur Brest.
Tu as fait le bon choix, au vu des pluies d'hier !!!
RépondreSupprimerLorsque j'étais plus jeune, j'avoue que je ne m'intéressais guère à la biographie des poètes ou des écrivains.
RépondreSupprimerJ'ai appris récemment que de nombreux poètes avaient été internés. Leurs écrits font l'objet de recherches, pas seulement littéraires. Est-ce un bien ? Je ne sais.
Je trouve personnellement ce "rire de l'eau" très beau, surtout mis en relation avec cette image.
Merci pour la découverte, Jeanne.
Passe une douce journée.
Oui, elle rit, l'eau à la fenêtre, dépendamment de qui l'entend et l'accueille, je veux dire, dans quels sentiments elle surprend alors le sujet, dans cet instant précis ! Bon choix Jeanne ! Bon vendredi toute la journée ! Bises♥
RépondreSupprimerL'eau suscite toujours nos commentaires, ça bouge, ça parle, ça stagne, ça s'évapore... un peu comme nous, ça vit!
RépondreSupprimerJ'avais découvert ce poète lorsque nous avions du répondre à un défi sur le dadaïsme ;)
RépondreSupprimerIl tombe très bien dans ce défi insolite.
Merci pour ta recherche.
Bisous et bon dimanche.
Domi.