Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 14 octobre 2021

Mon vieux, de Daniel Guichard

Martine à la barre du défi n°255 des CROQUEURS DE MOTS depuis son Quai des Rimes nous défie de décrire un trait de notre physique ou personnalité en utilisant le maximum des adjectifs de la célèbre tirade des nez de la pièce Cyrano de Bergerac, d'Edmond Rostand.

Pour les jeudis en poésie :
Le 14 octobre : Portrait d'un homme ou d'une femme (célèbre ou pas) ou un autoportrait

 Comme je l'indique dans mon billet Brassens par Brassens, j'avais envie de partager cette magnifique chanson avec vous. Non que j'identifie mon père à celui de Daniel Guichard. J'ai partagé pendant mon enfance et les premières années de ma jeunesse les dernières années de mon père dans des conditions bien moins rudes dans une écoute mutuelle avec et sans mots si riche de souvenirs. J'avais 25 ans lorsqu'il est mort et bien souvent, ce que je regrette, c'est qu'il n'ait pas été là pour que mes enfants et maintenant mes petits enfants puissent le connaître, partager sa joie de vivre et tout ce qu'il savait faire et son regard sur le monde. Sa sagesse aussi que l'âge et l'expérience lui avaient apportées.


Mon vieux, de et par Daniel Guichard,1974

Dans son vieux pardessus râpé
Il s'en allait l'hiver, l'été
Dans le petit matin frileux
Mon vieux

Y'avait qu'un dimanche par semaine
Les autres jours, c'était la graine
Qu'il allait gagner comme on peut
Mon vieux

L'été, on allait voir la mer
Tu vois, c'était pas la misère
C'était pas non plus le paradis
Eh ouais, tant pis

Dans son vieux pardessus râpé
Il a pris, pendant des années
Le même autobus de banlieue
Mon vieux

Le soir, en rentrant du boulot
Il s'asseyait sans dire un mot
Il était du genre silencieux
Mon vieux

Les dimanches étaient monotones
On ne recevait jamais personne
Ça ne le rendait pas malheureux
Je crois, mon vieux

Dans son vieux pardessus râpé
Les jours de paye, quand il rentrait
On l'entendait gueuler un peu
Mon vieux

Nous, on connaissait la chanson
Tout y passait, bourgeois, patron
La gauche, la droite, même le Bon Dieu
Avec mon vieux

Chez nous, y'avait pas la télé
C'est dehors que j'allais chercher
Pendant quelques heures l'évasion
Je sais, c'est con

Dire que j'ai passé des années
À côté de lui, sans le regarder
On a à peine ouvert les yeux
Nous deux

J'aurais pu, c'était pas malin
Faire avec lui un bout de chemin
Ça l'aurait peut-être rendu heureux
Mon vieux

Mais quand on a juste quinze ans
On n'a pas le cœur assez grand
Pour y loger toutes ces choses-là
Tu vois

Maintenant qu'il est loin d'ici
En pensant à tout ça, je me dis
J'aimerai bien qu'il soit près de moi
Papa

Auteurs-compositeurs : Daniel Guichard, Jean Ferrat, Michelle Fricault
Pour utilisation non commerciale uniquement.

Daniel Guichard, né en 1948, auteur compositeur interprète français
Jean Ferrat, 1930 - 2010, auteur compositeur interprète français
Michelle Senlis, nom de plume de Michelle Fricault, 1933 - 2020, parolière française
Mon vieux, chanson française de Michelle Fricault, mise en musique par Jean Ferrat en 1962, texte modifié et chanté par Daniel Guichard en 1974

En bonus la repris de ce poème remis en ligne en 2019 :

Grand-Père par Claude Bellendy, 13 ans (autour de 1965)


Ah qu'il est bon d'être avec lui,
De sentir sa main sur nos cheveux,
Cette main rugueuse
Où la corne a poussé
Comme l'herbe en un champ de blé.
De grandes rides sillonnent son front,
Si profondes
Qu'on dirait qu'une charrue
A labouré ce champ.
Ses grands yeux bleus regardent l'infini
Comme un long rêve
Dont on ne peut apercevoir le fond
Et qui, caché par un nuage,
Semble doucement se voiler.




7 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour les deux chanson partagées : celle-ci que j'adore et que je connais par cœur et pour l'Auvergnat de Brassens très belle chanson aussi. Bises

    RépondreSupprimer
  2. Séquence émotion, merci Jeanne, son père comme sa mère, on les aimerait éternels, mais... bises JB

    RépondreSupprimer
  3. Deux très beaux textes pour ce 1er jeudi en poésie Jeanne. C'est beau !
    Bises et bon jeudi - ZAZA

    RépondreSupprimer
  4. Merci JEANNE émouvant ton témoignage, on a toujours quelqu'un qui nous manque.
    bisous

    RépondreSupprimer
  5. Super en tout, Jeanne. Mille bravos ! C'est tout plein d'émotion. Bonne journée.
    Bises♥

    RépondreSupprimer
  6. tu as perdu ton papa jeune c'est bien dommage vous avez raté tant d'expériences mais la vie est cruelle et on ne peut rien changer. Merci pour ce joli partage. Bisous bisous

    RépondreSupprimer
  7. Une superbe chanson que je découvre écrite à plusieurs mains .
    Emouvant témoignage concernant ton papa que tu as perdu tres tôt .
    Bonne soirée
    Bises

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés. Merci de patienter, je ne les valide pas toujours à la minute ni même quelquefois à la journée.
Certains rencontrent des difficultés à renseigner leurs liens voire ne peuvent plus commenter du tout sur blogger (un problème irrésolu depuis des mois) : vous pouvez signer votre commentaire de votre nom ou pseudo, merci
Comments are moderated. Thank you for your patience, I don't valide them immediatly.
anonymous comments are never validated except if they are signed in the text.