Martine à la barre du défi n°255 des CROQUEURS DE MOTS depuis son Quai des Rimes nous défie de décrire un trait de notre physique ou personnalité en utilisant le maximum des adjectifs de la célèbre tirade des nez de la pièce Cyrano de Bergerac, d'Edmond Rostand.
Comme je l'indique dans mon billet Brassens par Brassens, j'avais envie de partager cette magnifique chanson avec vous. Non que j'identifie mon père à celui de Daniel Guichard. J'ai partagé pendant mon enfance et les premières années de ma jeunesse les dernières années de mon père dans des conditions bien moins rudes dans une écoute mutuelle avec et sans mots si riche de souvenirs. J'avais 25 ans lorsqu'il est mort et bien souvent, ce que je regrette, c'est qu'il n'ait pas été là pour que mes enfants et maintenant mes petits enfants puissent le connaître, partager sa joie de vivre et tout ce qu'il savait faire et son regard sur le monde. Sa sagesse aussi que l'âge et l'expérience lui avaient apportées.
Mon vieux, de et par Daniel Guichard,1974
Dans son vieux pardessus râpéIl s'en allait l'hiver, l'étéDans le petit matin frileuxMon vieuxY'avait qu'un dimanche par semaineLes autres jours, c'était la graineQu'il allait gagner comme on peutMon vieuxL'été, on allait voir la merTu vois, c'était pas la misèreC'était pas non plus le paradisEh ouais, tant pisDans son vieux pardessus râpéIl a pris, pendant des annéesLe même autobus de banlieueMon vieuxLe soir, en rentrant du boulotIl s'asseyait sans dire un motIl était du genre silencieuxMon vieuxLes dimanches étaient monotonesOn ne recevait jamais personneÇa ne le rendait pas malheureuxJe crois, mon vieuxDans son vieux pardessus râpéLes jours de paye, quand il rentraitOn l'entendait gueuler un peuMon vieuxNous, on connaissait la chansonTout y passait, bourgeois, patronLa gauche, la droite, même le Bon DieuAvec mon vieuxChez nous, y'avait pas la téléC'est dehors que j'allais chercherPendant quelques heures l'évasionJe sais, c'est conDire que j'ai passé des annéesÀ côté de lui, sans le regarderOn a à peine ouvert les yeuxNous deuxJ'aurais pu, c'était pas malinFaire avec lui un bout de cheminÇa l'aurait peut-être rendu heureuxMon vieuxMais quand on a juste quinze ansOn n'a pas le cœur assez grandPour y loger toutes ces choses-làTu voisMaintenant qu'il est loin d'iciEn pensant à tout ça, je me disJ'aimerai bien qu'il soit près de moiPapa
Jean Ferrat, 1930 - 2010, auteur compositeur interprète français
En bonus la repris de ce poème remis en ligne en 2019 :
Merci beaucoup pour les deux chanson partagées : celle-ci que j'adore et que je connais par cœur et pour l'Auvergnat de Brassens très belle chanson aussi. Bises
RépondreSupprimerSéquence émotion, merci Jeanne, son père comme sa mère, on les aimerait éternels, mais... bises JB
RépondreSupprimerDeux très beaux textes pour ce 1er jeudi en poésie Jeanne. C'est beau !
RépondreSupprimerBises et bon jeudi - ZAZA
Merci JEANNE émouvant ton témoignage, on a toujours quelqu'un qui nous manque.
RépondreSupprimerbisous
Super en tout, Jeanne. Mille bravos ! C'est tout plein d'émotion. Bonne journée.
RépondreSupprimerBises♥
tu as perdu ton papa jeune c'est bien dommage vous avez raté tant d'expériences mais la vie est cruelle et on ne peut rien changer. Merci pour ce joli partage. Bisous bisous
RépondreSupprimerUne superbe chanson que je découvre écrite à plusieurs mains .
RépondreSupprimerEmouvant témoignage concernant ton papa que tu as perdu tres tôt .
Bonne soirée
Bises