Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

samedi 13 juin 2020

Loin de mon chemin d'écriture

Pour le dernier nid des mots de la saison
Thème de juin à publier sur vos blogs le samedi 13 juin :

"Avant de se quitter pour la période estivale, parlez-nous de votre chemin d’écriture de cette année…"




Loin de mon chemin d'écriture

Une inspiration en jachère ou plutôt une désaffection de l'ordi.
De l'ordi ? Je voulais y passer moins de temps, ce qui m'a amené à ne plus participer à certains défis et jeux. Mais pas que.
Une tendance de toute la saison depuis l'été 2019. Comme une lassitude. Ou une envie de silence. Un regret d'avoir abandonné en route d'autres chantiers d'écriture et de laisser en friche une suggestion, presqu'une demande, de faire quelque chose de la matière de mes blogs au moins pour mes proches.
Une envie de réflechir dans ma tête. A quoi bon l'exprimer avec des mots. Pour qui ? Pour quoi ?

L'Herbier de poésie a sans doute été le rendez-vous d'écriture et de partage auquel je suis restée le plus fidèle, nos mots entrecroisés en hypertextes démultipliant les signifiants sans renoncer à la poésie de l'instant ou de la pensée. Chaque page de l'Herbier a été une surprise et un bonheur. Elles me manquent.

Mon chemin d'écriture a musé sur les vagues des Croqueurs de mots, puisant mes mots dans les souvenirs ou dans mon grenier de mots.

Il a oublié les rendez-vous du nid des mots, souvent, manquant des rendez-vous ou puisant dans mes anciens écrits. Douze ans de blog(s) et de jeux d'écriture. J'y puise quand je suis en panne ou à court de temps ou d'idée.

Mon chemin d'écriture a joué la paresse littéraire en partant à l'aventure avec l'école buissonnière des prénoms, sans idée préconçue pour un tour du monde "virtuel".
Virtuel ? vraiment ?

Depuis début 2020, mes mots ont joué sur la corde funambule de l'absurde, c'est ainsi que j'ai toujours senti les choses, sans pouvoir les nommer. Ou s'en  sans être crue, désarroi et peine immense. Comment dire une menace sans forme ? Mes insomnies, mon présentiment ?
Les mots se dérobent alors, inévitablement.

La mise sous cloche et l'isolement des "feux", - c'est ainsi qu'on recensait autrefois les unités de vie quand on a commencé à compter les populations -, a libéré mon angoisse diffuse. Ainsi, une fois de plus, mon intuition ne mentait pas. Le "confinement", mot maladroit mais quel autre expression aussi concise? je le pratiquais depuis si longtemps. J'aurais du temps pour écrire, enfin, ce que j'avais en chantier depuis si longtemps. Et je pourrais continuer mes voyages immobiles grâce au Web.

Mais non, est-ce l'inhabitude de la solitude, même à plusieurs par foyer ? Des semaines durant ma vie à domicile a été rythmée par les téléphones de proches si lointains, avec de vraies et longues conversations, par les sms, par les transferts de tout et de rien.
Des conversations à commenter, discuter, refaire le monde ou revisiter les souvenirs, des invitations à la polémique que j'éludais, des stimulations de la pensée que j'appréciais, hélas chronophages. Un comble !
Musique, poésie, liens vers des musées, recettes de cuisine, blagues. Beaucoup (trop) de blagues.

Et l'écoute de la radio qui s'est réinventée superbement.
Des semaines finalement très occupées, nourries, pleines de terreur certes mais aussi d'enthousiasme devant tous ces gens qui pensaient plus loin que leurs caddies de supermarché.
Jusqu'à saturation. Elle a été collective et le silence qui a succédé au (trop) plein m'a donné le bourdon. Chacun a pris ses distances avec ces objets qui nous permettent de rester connectés les uns aux autres et en ont reconnecté certains mais en ont aussi laissé sur le côté, sans noc (nouveaux outils connectés) ou sans réseau ou sans ... Presqu'en même temps. L'espace s'est de nouveau empli des bruits de la vie d'avant, moteurs de voitures, motos, sans chasser les oiseaux. Le beau temps a sorti les odeurs de grillades et les éclats de rire autour des bruits de raquettes dans un jardin voisin.

Mes carnets  fermés
l'encre des bics a séché. 
Mes mots sont-ils déséchés ?

9 commentaires:

  1. Une excellente description de ton chemin d'écriture de cette année, Jeanne ! Tes carnets sont fermés, d'accord, l'encre des bics a pu sécher mais tes mots ne sont pas déséchés, ça, certainement pas ; te lire ici, nous prouve le contraire. J'♥ beaucoup ta présentation !
    Bonne fin de semaine !
    Bises♥

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  2. Défis communautaires, que j'apprécie aussi, sans qui ma plume se demanderait quoi écrire... certaines ferment, comme l'Herbier, d'autres ouvrent, il n'en manque pas de défis en écriture ,-) bel été Jeanne, merci pour la cour de récré, jill

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  3. Une autre façon de vivre Jeanne, et je peux le comprendre, étant moi-même une grande solitaire, même si nous sommes à deux à vivre dans la même maison depuis si longtemps.
    Les derniers événements ont bien entendu accentué cette solitude, mais n'a pas empêché mon intellect du fourmiller dans des réflexions à n'en plus finir.
    Par contre, le blog et l'écriture me permettent tout de même des échanges avec le monde virtuel, mais pas que... J'avoue humblement avoir encore besoin de communiquer avec le monde extérieur et cela depuis 11 ans, quand j'ai du arrêter de bosser pour des raisons de santé et une mise au rencart par la médecine du travail et la Sécurité Sociale.
    Bises et bon weekend, sous la pluie et les orages malheureusement

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    1. pour moi aussi le blog est un relais important. Pas le seul bien sûr. Mais j'ai aussi des problèmes de vue et pendant le confinement l'usage des écrans a été multiplié alors mes blogs sont passés en second plan.
      Ici nous avons échappé aux orages mais je plains ceux qui ont subi des pluies d'un mois en 24 heures comme vous
      bises et beau début de semaine

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  4. Tes mots desséchés certainement pas !!! Mais le temps passant par là usant, burinant, façonnant des soifs d'autres choses autrement... Je te comprends sans renoncer pour autant à cet écrit qui m'habite...
    Comme toi je regrette la fermeture de l'Herbier poésie, tout en comprenant très bien Adamante... C'était un rendez-vous très important pour moi avec le bonheur d'un vrai partage...
    Je ne sais pas si tu rouvriras tes carnets, mais j'espère réellement que nos écrits continueront à se rencontrer, à se croiser, à se faire écho...
    Merci pour cette longue participation et bonne fin de semaine !

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    1. Une fois de plus ce midi je ne peux pas aller sur les blogs Ekla. Mais cela s'arrangera. Bien sûr je comprends Adamante

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    2. Pas de chance. Pas allumé l'ordi depuis samedi et de nouveau je vois IP bloquée sur ton blog

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  5. Mais non tes mots ne sont pas desséchés bien au contraire ils mûrissent inconsciemment dans ta tête grâce à ce que tu vis. et se développent. ils jailliront soudain le moment venu. Bisous

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  6. Je me retrouve en partie dans ce ressenti. Une paresse qui me fait Des mauvais moments ..;
    J'avais prévu plein de choses pendant le confinement.Le temps a passé et je n' en ai pas fait le quart .

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