L aussi comme liberté, qui est encore loin d'être libre
V et B comme les deux lettres qui séparent le livre de libre, le livre qui s'est libéré de la bible.
Le livre confiné en France dans les bibliothèques et vendus dans des librairies.
Le book mis à disposition des lecteurs dans des libraries, et vendu dans les bookstores ou bookshops.
V comme vérité et comme vendre
B comme babiole et comme baccalauréat.
Parce que la fête de la librairie indépendante, arrimée depuis 20 ans à la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur du 25 avril, victime du confinement, a dû être déprogrammée, elle se tient ce samedi 13 juin.V et B comme les deux lettres qui séparent le livre de libre, le livre qui s'est libéré de la bible.
Le livre confiné en France dans les bibliothèques et vendus dans des librairies.
Le book mis à disposition des lecteurs dans des libraries, et vendu dans les bookstores ou bookshops.
V comme vérité et comme vendre
B comme babiole et comme baccalauréat.
Car voilà, les livres, objets de culture, n'ont pas été considérés comme objets de première nécessité, à contrario des cigarettes. Ce sont les bureaux de tabac qui ont baissé le rideau d'eux-même. Rares sont ceux qui ne vendent que des cigarettes et des timbres et contrairement aux supermarchés, ils ne pouvaient pas faire commerce du reste.
Loin de moi l'envie de défendre la consommation du tabac qui est un poison lent mais destructeur, même si un temps on lui a trouvé des vertus protectrices envers de Covid-19.C'était juste pour pointer du doigt certaines échelles de valeurs.
Mon livre
Je ne vous offre plus pour toutes mélodiesQue des cris de révolte et des rimes hardies.Oui ! Mais en m'écoutant si vous alliez pâlir ?Si, surpris des éclats de ma verve imprudente,Vous maudissez la voix énergique et stridenteQui vous aura fait tressaillir ?Pourtant, quand je m'élève à des notes pareilles,Je ne prétends blesser les cœurs ni les oreilles.Même les plus craintifs n'ont point à s'alarmer ;L'accent désespéré sans doute ici domine,Mais je n'ai pas tiré ces sons de ma poitrinePour le plaisir de blasphémer.Comment ? la Liberté déchaîne ses colères ;Partout, contre l'effort des erreurs séculaires ;La Vérité combat pour s'ouvrir un chemin ;Et je ne prendrais pas parti de ce grand drame ?Quoi ! ce cœur qui bat là, pour être un cœur de femme,En est-il moins un cœur humain ?Est-ce ma faute à moi si dans ces jours de fièvreD'ardentes questions se pressent sur ma lèvre ?Si votre Dieu surtout m'inspire des soupçons ?Si la Nature aussi prend des teintes funèbres,Et si j'ai de mon temps, le long de mes vertèbres,Senti courir tous les frissons ?Jouet depuis longtemps des vents et de la houle,Mon bâtiment fait eau de toutes parts ; il coule.La foudre seule encore à ses signaux répond.Le voyant en péril et loin de toute escale,Au lieu de m'enfermer tremblante à fond de cale,J'ai voulu monter sur le pont.À l'écart, mais debout, là, dans leur lit immenseJ'ai contemplé le jeu des vagues en démence.Puis, prévoyant bientôt le naufrage et la mort,Au risque d'encourir l'anathème ou le blâme,À deux mains j'ai saisi ce livre de mon âme,Et j'ai lancé par-dessus bord.C'est mon trésor unique, amassé page à page.À le laisser au fond d'une mer sans rivageDisparaître avec moi je n'ai pu consentir.En dépit du courant qui l'emporte ou l'entrave,Qu'il se soutienne donc et surnage en épaveSur ces flots qui vont m'engloutir !
Louise Ackermann, Paris, 7 janvier 1874.
[ Mon Livre ], Poèmes de Louise Ackermann
Louise Ackermann, 1813 - 1890, poétesse française
Quand j'essaie de m'imprégner du sens multiple et dense qui émane de ces vers, j'ai du mal à imaginer que c'est cette poétesse qui a écrit :
Quand j'essaie de m'imprégner du sens multiple et dense qui émane de ces vers, j'ai du mal à imaginer que c'est cette poétesse qui a écrit :
« Pour écrire en prose, il faut absolument avoir quelque chose à dire ; pour écrire en vers, ce n'est pas indispensable »
Ton lien est noté pour demain, merci !
RépondreSupprimerQuel beau poème de Louise Ackermann qui fait échos à ce que je viens de lire dans le nid des mots de juin 2020. Merci Jeanne, bisous
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