donc à mon tour de prendre la barre de la galère « amirale », à la suite de Jazzy, avec l’assentiment de notre Dômi, toujours privée de son PC. 😢Avec cette précision pour la "logistique" :
Pour cette quinzaine, je vous propose de l’organiser de la façon suivante :
Pour le premier jeudi en poésie du 14 mai 2020 – Thème « Espoir ou Espérance »
Je vous demanderai de bien vouloir communiquer votre lien de participation, en commentaire, sous chacune de mes contributions afin que je puisse réaliser un tableau récapitulatif. Merci !
Le poème de Baudelaire, sinistrement désespérant désigne la mort comme l'espérance de la délivrance de la vie. Il y projette sur les pauvres son propre spleen. C'est l'avant dernier poème des Fleurs du mal où il sublime dans la poésie son mal de vivre d'enfant né matériellement avec une petite cuillère dorée dans la bouche dans un chaos affectif sans nom. Le poème d'un désespéré d'une vie pas encore si désespérante.
Le poème de Guillaume Apollinaire est bien différent. Ecrit dans les tranchées de la guerre en 1915, l'espoir en la vie y est plus forte que la mort qui peut frapper à tout moment, par les armes ou les maladies. Et si la mort est au bout du voyage, c'est pour que vivent collectivement tous les autres ...
La mort des pauvresC'est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le coeur de marcher jusqu'au soir ;
A travers la tempête, et la neige, et le givre,
C'est la clarté vibrante à notre horizon noir ;
C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir ;
C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ;
C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857
Charles Baudelaire, 1821 - 1867, poète français
Les Fleurs du mal, son recueil réunissant pratiquement tous se poèmes par éditions successives
L’amour, le dédain et l’espérance[ ... ]
Est-il trop tard, mon coeur, pour ce mystérieux voyage ?
La barque nous attend, c’est notre imagination
Et la réalité nous rejoindra un jour
Si les âmes se sont rejointes
Pour le trop beau pèlerinage…
Allons, mon coeur d’homme la lampe va s’éteindre
Verses-y ton sang.
Allons, ma vie, alimente cette lampe d’amour
Allons, canons, ouvrez la route,
Et qu’il arrive enfin le temps victorieux, le cher temps du retour
Je donne à mon espoir mes yeux, ces pierreries
Je donne à mon espoir mes mains, palmes de victoire
Je donne à mon espoir mes pieds, chars de triomphe
Je donne à mon espoir ma bouche, ce baiser
Je donne à mon espoir mes narines qu’embaument les fleurs de la mi-mai
Je donne à mon espoir mon cœur en ex-voto
Je donne à mon espoir tout l’avenir qui tremble comme une petite lueur
au loin dans la forêt
Courmelois, mi-mai 1915
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou
Guillaume Apollinaire, 1880 - 1918, poète et écrivain français, mort le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole mais déclaré mort pour la France.
Dans le malheur absolu, le dénuement, la pauvreté, la mort semble si douce, à la guerre c'est l'envie de vivre qui prime, retourner à ses jours d'avant, même si pas bien riche, le front c'est un enfer comparé… Jolie photo, même sur le béton la flore trouve de quoi vivre, une faille, un trou…
RépondreSupprimerCoucou Jeanne.
RépondreSupprimerDeux poètes tellement différents mais avec l'espoir et l'espérance au bout de la vie.
Merci pour cette magnifique participation. Bravo.
Bises et bon jeudi
J'aime beaucoup le second poème mais il faut dire qu'Apollinaire fait partie de mes poètes préférés. J'aime surtout la poésie moderne. Bisous
RépondreSupprimerDeux grands parmi les grands de la poésie, deux vies différentes deux approches différentes, les mots parlent toujours de ceux qui les écrivent...
RépondreSupprimerMerci Jeanne pour ce choix et pour les liens que tu as laissés . Baudelaire oui surligne le trait du spleen dans ce poème , ne voyant que la mort pour adoucir les vicissitudes de la vie, il lui a consacré d'ailleurs quelques autres poèmes dans les fleurs du mal .
RépondreSupprimerQuant à Guillaume Apollinaire l'espoir revêt une autre forme, celui de retrouver sa vie d'avant même dans cette période de guerre si terrible . J'aime beaucoup ce je donne à mon espoir qu'il décline si bien .
Bonne journée
Bises
j'ai peine a croire que la mort peu sembler douce tant la vie est belle même pauvre...enfin c'est un avis....Amitiés
RépondreSupprimerMerci pour ces choix de poèmes.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup.
Bisous et douce journée.
Bonjour Jeanne ! Deux magnifiques choix pour relever le défi ! Bravo ! J'♥ ! Bises♥
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