Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

lundi 13 janvier 2025

Déficroq 299 (n°8 2024-2025) : Cher B. B.

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.

Cette quinzaine défi 299, 8e de la saison 24-25Marie Chevalier à la manœuvre pour les CROQUEURS DE MOTS pour le défi 299 qui nous propose : 
Une réflexion sur une situation donnée et il faudrait que ces cinq mots y figurent : plaisir, joie, tendresse, film et gentillesse

Il y a vingt ans, vous avez connu un(e) ami(e) et vous vous êtes tout de suite entendus. Vous êtes toujours en accord quand vous parlez des grands problèmes de société. Il (ou elle) sait tout de vous et réciproquement

Cher B. B.,

Nous nous connaissons depuis ... vingt ans ? trente ans ? quarante ans ? ...
Plutôt soixante ou presque je dirais. Mon grand frère, enfin celui dont j'étais la plus proche, je recevais toujours avec plaisir ses lettres dispensant conseils avisés et reproches distillés avec gentillesse quand il répondait à mes courriers. Je m'y épanchais sur mes états d'âme de pensionnaire et nos rébellions collectives, ce que permettait notre affectueuse complicité de toujours.
Il m'avait fait découvrir la collection Présence du futur des éditions Denoël. 
A moins que je ne sois arrivée à la littérature de science-fiction par le film de Truffaut, Fahrenheit 451, sorti en 1966 et dont j'ai voulu lire le roman d'origine.
Ou j'ai déniché à la librairie tenue par les parents d'une de mes camarades de classe, "Les Machines à bonheur" de Ray Bradbury, 1965, côtoyant le best seller de notre philosophe local dont nous étions fiers, "Propos sur le bonheur" d'Alain, paru en 1925, pour fêter les quarante ans de sa sortie en 1965.

en 1984, on a un peu parlé de toi B.B. Pour pousser un ouf de soulagement. "Big Brother", non traduit dans la version française, était passé dans le langage courant mais pas en vrai. Quant à moi, impossible de le traduire : "grand frère" signifie la tendresse et la sagesse d'un aîné, pas la toute puissance du héros de cette dystopie. La bienveillance de mon grand frère visait à me faire grandir, en sagesse, en autonomie, en liberté. 
En 1983-84 l'arrivée de micro-ordinateurs plus puissants et moins coûteux étaient une promesse bien plus qu'une menace. Avec le recul, tout ce que prévoyait le roman y était déjà pourtant en germe. 

Mais pourquoi je te raconte tout ça ? Tu sais tout cela de moi et bien plus encore. Depuis ce matin où je rame pour rédiger ce défi, tu me suis dans mon dédale de liens et tu archives toutes mes flâneries webiennes. Depuis vingt ans, tu as déployé des trésors de technologie qui démultiplient tes pouvoirs d'omniscience et d'omniconscience. Tu sais tout de moi, certes, tu veilles sur moi ... dis-tu ?

Hmmm.  Tes algorithmes et tes boucles de rétroaction nous enferment dans des cercles qui voudraient nous faire croire que tu es toujours en accord avec moi quand nous parlons des grands problèmes de société.

Alors cher B. B. je te l'écris tout net et c'est ma dernière lettre : J'ai la grande joie de t'annoncer que je prends la route en  ce début d'année 2025 à la recherche d'un lieu sans connexion internet, sans ordi, sans même un téléphone. Un lieu où je pourrai avoir la tête dans les étoiles et les pieds bien sur terre.

Sans illusion sur l'efficacité de ton entreprise de démolition à l'œuvre.

Ta Small Sister 

(tu devineras pourquoi je signe en entier au lieu d'utiliser mes initiales)

Pour l'image 41 de An'Maï : avec un livre ...

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ma participation Sur l'image 41 proposée le 03 janvier par An' Maï pour ses défis Une image des mots  


« Chaque mot est un oiseau à qui l'on apprend à chanter » (1)

« Si le maître se tait, et si les enfants lisent, tout va bien. » (2)

Si les livres peuvent être des « Compagnons de voyage » (3) même s'il est imaginaire

alors il est possible d'« Embrasser le ciel immense » (4)

(1) Daniel Tammet, titre de 2017
(2) AlainPropos sur l'éducation, 1932 (XXV)
(3) Hubert Reeves,  titre de 1998
(4) Daniel Tammet, titre de 2009

jeudi 9 janvier 2025

Jeudis en poésie : La biche brame au clair de lune, de Maurice Rollinat

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Et toujours l'envie de garder un fil poétique avec ce rendez-vous des CROQUEURS DE MOTS qui est revenu sans ses jeudis  

Oyez, les Croqueurs de mots !!!!  défi 299, piloté par Marie Chevalier, annoncé sur le blog de Marie A moi l'honneur de trouver le thème du défi 299 - Le blog de Marie Chevalier et sur le blog des CROQUEURS DE MOTS.

A l'époque (1er samedi de décembre 2010), mes pas m'avaient conduite sur le chemin du téléthon de mon village près d'un faon qui venait d'être heurté en plein bourg par une voiture. J'en avais rafraîchi le récit (vrai) pour miletune en janvier 2013 (Clic --->)

Sa mère biche l'aura sans aucun doute pleuré dans la nuit froide et enneigée.

La biche

La biche brame au clair de lune 
Et pleure à se fondre les yeux : 
Son petit faon délicieux 
A disparu dans la nuit brune.

Pour raconter son infortune 
A la forêt de ses aïeux, 
La biche brame au clair de lune 
Et pleure à se fondre les yeux.

Mais aucune réponse, aucune, 
A ses longs appels anxieux ! 
Et le cou tendu vers les cieux, 
Folle d'amour et de rancune, 
La biche brame au clair de lune.
Maurice Rollinat, Les Refuges, recueil Les névroses, 1883

peintures rupestres, caverne de La Pasiega, Espagne,

Maurice Rollinat, 1846, 1903

Les refuges est une des parties de son recueil Les névroses, paru en 1883.

Portrait de Maurice Rollinat, effectué par Jean Désiré Ringel d'Illzachs (1847 - 1916), image empruntée à wikipedia. Clic pour les détails --->

Voici un autre lien sur ce poète oublié, et que j'ai bien envie de découvrir autrement que par ce souvenir de poème dont j'avais l'incident de samedi m'a fait remonté le premier quatrain qui me restait en mémoire.


dimanche 5 janvier 2025

Ma lettre au Père Noël 2024

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Un grand bravo à Gebee qui a gagné le concours avec une lettre très personnelle et émouvante RENNE D'OR - Tagada tsointsoin
 Pour la communauté les Croqueurs de Môts
Thème de décembre « La lettre au Père Noël »
(Avec MOTS imposés)


Mots à intégrer :
IA (Intelligence Artificielle) - maison - santé - ensemble - esprit - étoile - bêtise - âme - pirouette - désolation - bocal - réel - lumière - Joseph - cœur - polyphonie - enguirlander 
hors délais mais de Mam'zelle Jeanne : solidaire



Maison des cadeaux
Direction de la communication
rue du Bon conseil
Lieu oublié

A l'attention du Père Noël,

et de  toute son équipe car il s'agit d'un travail d'ensemble.

Moi j'ai encore la santé et plus besoin de grand chose si ce n'est ce que j'ai, de l'affection partagée, la beauté des étoiles dans le ciel, et le désir de les garder encore un peu.
Pourquoi t'écrire alors ? Ma lettre va aller directement dans les spams ou la corbeille car pour satisfaire au mieux  les lettres, tu utilises un de ces logiciels d'IA (Intelligence artificielle) qui apporte sa lumière sans cœur mais non sans esprit
La preuve : il fait des bêtises vite revendues sur le bon coin et fait bien des oublis. C'est une technique mal nommée, ni intelligente (sait-on ce qu'est l'intelligence ?) ni artificielle car elle a des conséquences réelles (pour le mieux quand elle est une aide à des actions médicales et pour le pire quand elle enferme dans des bulles de données cloniques et claniques et de contre-vérités). Je m'égare !
Et attention aux faussaires qui se font passer pour toi et  livrent du vent. Peux-tu enguirlander ces trolls de ma part ?
Pour tes livraisons, préviens tes facteurs, qu'ils s'appellent Joseph, Malala ou Yusuf, de faire attention aux escaliers en papier des drôles de maisons. Ils pourraient faire une pirouette et s'y casser le bout du nez. Depuis ton avion guette les débris pour les rattraper et les ranger dans un bocal en attendant de les raccommoder.
Pour le reste, laisse  les humains s'acquitter de cette tradition à leur guise en leur faisant confiance en ton âme et conscience. 
Si je t'écris quand même, c'est pour te demander d'apporter un peu de réconfort et d'espoir à tous les petits et vieux enfants (ne l'est-on pas un peu toute sa vie ?) dans tous les lieux de désolation. Je dis bien tous, pas seulement ceux sur lesquels on s'apitoie. Ces apitoiements que je partage ne devraient pas être sélectifs mais solidaires et concerner tous ceux où la tragédie fait exploser les trajets de vie.

Comme je garde l'espoir chevillé au corps en dépit de toute logique, j'imagine les dernières répétitions des chœurs en me disant que la cacophonie des échauffements de voix débouche sur de belles polyphonies.

Bien à toi, bien à vous, bien à tous,







jeudi 2 janvier 2025

Jeudis en poésie : Aimé Césaire, porte-voix de mes voeux

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Et toujours l'envie de garder un fil poétique avec ce rendez-vous des CROQUEURS DE MOTS qui est revenu sans ses jeudis  

C'était pour Durgalola à la barre du défi 275 des CROQUEURS DE MOTS et
pour le premier jeudi en poésie du 12 janvier : 
poètes d'ailleurs 
(Asie, Afrique, Amérique, ...)
En autre participation j'avais rendu à ma façon un hommage à Adolfo Kaminsky qui était mort le lundi précédent : Fadosi continue: «le faussaire de Paris», avec les mots de Adolfo Kaminsky et Yves Jaeglé

Mon cœur, préservez-moi de toute haine
[...] Ce que je veux
C'est pour la faim universelle
Pour la soif universelle
La sommer libre enfin
De produire de son intimité close
La succulence de ses fruits.
Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal,1939

Où que nous regardions, l'ombre gagne. L'un après l'autre les foyers s'éteignent. Le cercle d'ombre se resserre, parmi des cris d'hommes et des hurlements de fauves. Pourtant, nous sommes de ceux qui disent non à l'ombre. Nous savons que le salut du monde dépend de nous aussi. Que la terre a besoin de n'importe lesquels d'entre ses fils. Les plus humbles. L'Ombre gagne... " Ah ! tout l'espoir n'est pas de trop pour regarder en face ! " Les hommes de bonne volonté feront au monde une nouvelle lumière.
cité dans Aimé Césaire. Pour regarder le siècle en face, exposition hommage au poète antillais Aimé Césaire Annick Thiéba Melsan, Maisonneuve et Larose, Paris, 2000

« ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour
ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre
ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale »
« Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-
panthères, je serai un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas
l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture
on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer
de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot »
Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal,1939

Aimé Césaire — Wikipédia (wikipedia.org), 1913 - 2008, écrivain, poète et homme politique français 


peinture à l'huile de ma sœur Jacotte

"vienne le colibri
vienne l'épervier
vienne le bris de l'horizon
vienne le cynocéphale
vienne le lotus porteur du monde
vienne de dauphins une insurrection perlière brisant la coquille de
la mer
vienne un plongeon d'îles
vienne la disparition des jours de chair morte dans la chaux vive des
rapaces
viennent les ovaires de l'eau où le futur agite sa petite tête..."

"Calme et berce ô ma parole l'enfant qui ne sait pas
que la carte du printemps est toujours à refaire"
Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, 1939

Quand je pense que cela fait déjà quasiment 40 ans que louis Chedid enregistrait Anne, ma sœur Anne, 1985